À New York, Caroline Ferriday travaille au consulat français. Mais lorsque les armées hitlériennes envahissent la Pologne en septembre 1939, c'est tout son quotidien qui va être bouleversé.
De l'autre côté de l'océan, Kasia Kuzmerick, une adolescente polonaise, renonce à son enfance pour rejoindre la Résistance. Mais la moindre erreur peut être fatale.
Quant à l'ambitieuse Herta Oberheuser, médecin allemand, la proposition que lui fait le gouvernement SS va lui permettre de montrer enfin toutes ses capacités. Mais une fois embauchée, elle va se retrouver sous la domination des hommes...
Les vies de ces trois femmes seront liées à jamais lorsque Kasia est envoyée à Ravensbrück, le tristement célèbre camp de concentration pour femmes. À travers les continents, de New York à Paris, de l'Allemagne à la Pologne, Caroline et Kasia vont tout tenter pour que l'Histoire n'oublie jamais les atrocités commises.
Commentaire:
J'avais entendu parler de ce roman depuis un certain temps, aussi quand j'ai eu l'occasion de le lire, j'ai sauté dessus. Je ne regrette pas de l'avoir lu, je l'ai bien aimé d'ailleurs dans son ensemble. L'auteur explique qu'elle a écrit ce roman pour évoquer d'abord une femme qui a vraiment vécu Caroline Ferriday, qui a permis, entre autres, à des polonaises, rescapées de Ravensbrück, soumises à des expérimentations répugnantes qui les ont laissées mutilées, de pouvoir venir aux Etats-Unis pour être soignées. Caroline Ferriday est donc au centre de ce roman qui couvre une période de 19 ans (entre 1939 et 1958) : au début du roman, elle travaille bénévolement au consulat de France. Ce n'est qu'après la guerre que son rôle devient primordial avec la campagne qu'elle met en place pour les déportées polonaises. Parallèlement, on suit en même temps le destin de Kasia une jeune polonaise, résistante, déportée à Ravensbrück avec sa mère et sa soeur et qui vont être victime des expérimentations commises entre autres par une femme médecin appelée Herta Oberheuser, autre personnage important de l'intrigue.
Le contexte historique est solide plus particulièrement tout ce qui est lié à Ravensbrück et on frémit d'horreur quand on lit les chapitres au Revier –« l'infirmerie » du camp. Je dois dire que le personnage de Herta Oberhauser est remarquablement bien construit. Cette jeune allemande veut pratiquer la médecine mais dans une Allemagne nazie qui considère que les femmes ne sont utiles qu'au foyer, elle ne trouve pas de poste intéressant. Sa seule opportunité sera Ravensbrück et si, en arrivant, choquée par ce qu'elle voit, elle se dit qu'elle ne peut pas rester, elle s'adapte très vite, hélas, et devient un monstre d'inhumanité. Et le plus consternant, c'est qu'elle considère qu'elle a fait son devoir. Face à elle, se trouve le personnage que j'ai le plus apprécié c'est Kasia, la jeune polonaise. Son courage, sa force, sa volonté de traverser l'enfer et ensuite de reprendre une vie normale dans une Pologne dévastée et bientôt sous la coupe des communistes, sont impressionnants. Aussi face à ces deux femmes, Caroline Ferriday est bien fade, je l'ai trouvée trop mondaine et superficielle, son statut social lui permet d'aller de réception en réception, de rencontrer les gens qui comptent, certes pour la bonne cause –le cas des polonaises déportées entre autres- mais j'ai eu du mal à avoir de la sympathie pour elle. En plus, sans doute pour équilibrer son intrigue et éviter que Caroline n'intervienne trop tard dans le déroulement des événements, l'auteur lui a inventé une histoire d'amour invraisemblable avec un français pendant la guerre, un Louis Jourdan qui passe son temps à la mener en bateau. Cela n'apporte rien au roman, ni à Caroline dont on ne comprend l'importance que tardivement. le lilas ne refleurit qu'après un hiver rigoureux est un bon roman historique que je vous recommande.
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