lundi 30 juillet 2018

U4, Contagion


U4. Contagion, Grevet-Hinckel-Trébor-Villeminot, Syros Nathan, 2016

Le virus U4 a décimé 90% de la population mondiale, n'épargnant que les adolescents entre 15 et 18 ans et de rares adultes. Jules, Koridwen, Stéphane et Yannis font partie des survivants. Mais ils ne sont pas les seuls...
" Je m'appelle Séverine, le monde est ravagé et je crois que je suis enceinte. Je m'appelle Philippe, moi, président de la République française, je n'ai pas pu sauver ma propre famille. Je m'appelle Nicolas, je suis bloqué en Espagne avec mes potes : tout le pays est mort sauf nous, touristes français. Je m'appelle François, c'est de la folie mais par amour, je suis prêt à redevenir un hors-la-loi. Je m'appelle Koridwen, j'ai l'impression d'avoir déjà vécu ça... "

Commentaire:

J’ai découvert cette série il y a deux ans et j’avais lu les quatre premiers tomes avec beaucoup d’intérêt. Chaque tome prenait comme personnage principal un adolescent confronté à une pandémie effroyable faisant disparaître la quasi-totalité de la population mondiale et on les suivait dans leurs tentatives de surmonter ce drame atroce, de survivre à la folie d’autres adolescents et à la mise en place d’un régime militaire pour ne pas dire totalitaire. Aussi quand ai-je vu ce tome au CDI de mon lycée, je l’ai emprunté en pensant retrouver Jules, Koridwen, Stéphane et Yannis.
 Alors certes on les retrouve mais j’ai été déstabilisée par le choix éditorial de présenter aux lecteurs une série de nouvelles mettant en scène des protagonistes secondaires comme le chapitre consacré au Président de le République. Ces nouveaux points de vue sur la catastrophe sont poignants mais ils donnent un effet d’éclatement dans la tension de l’intrigue.
 De plus, les événements racontés sont trop courts pour et ne m’ont pas permis d’être captivée par ce que je lisais. Au final, ce tome n’apporte rien de plus et m’a déçue. Je mets tout de même 3 chats pour l'atmosphère de fin du monde.

L'orphelin des docks


L'orphelin des Docks, Cay Rademacher, Le Masque, 2018

Hambourg, 1947, l'été est écrasant de chaleur. L'inspecteur principal de la police allemande, Frank Stave, vivote dans une ville faite de privations et de rationnements. Il continue d'attendre des nouvelles de son fils disparu après la guerre dans la débâcle du front de l'Est mais commence à perdre espoir.
Dans un entrepôt en ruine, à deux pas du port désormais vide, le corps d'un enfant assassiné est découvert étalé sur une bombe qui n'a jamais explosé. La scène est macabre et le crime odieux. L'enquête va conduire l'inspecteur sur les traces des enfants-loup, ces orphelins de guerre qui vivent à l'écart de la société, sauf lorsque la faim les pousse au trafic ou à la prostitution.
Avec l'aide de son ami MacDonald, lieutenant anglais dans la police d'occupation, Frank Stave va mener l'enquête en se risquant dans une ville détruite où la loi est suspendue et la morale perdue.

Commentaire:

C’est la deuxième enquête de l’inspecteur Frank Stave et elle se déroule durant un été très chaud (la première se déroulait en hiver, par un froid terrible) à Hambourg en 1947. La ville est toujours occupée par les Anglais, les habitants toujours en quête de nourriture ou de n’importe quel objet qui pourrait leur permettre d’améliorer leur ordinaire. Les relations entre les grands vainqueurs commencent à se tendre. Voilà pour le contexte toujours aussi intéressant, c’est ce que j’ai préféré dans ce roman.

 L’enquête tourne autour de la mort d’un enfant et va amener l’inspecteur à enquêter sur ces enfants qui rôdent dans Hambourg, orphelins de guerre dont les parents sont morts dans les bombardement ou pendant leur fuite de la Prusse orientale durant l’hiver 44/45, enfants dont personne ne veut car les adultes ont déjà du mal à s’occuper d’eux-mêmes. 

Je dois dire que la résolution du meurtre est poussive et un peu décevante. Comme le gamin assassiné faisait du trafic, je m’attendais à un meurtrier plus machiavélique agissant pour des raisons plus sombres que ce que l’on apprend dans les dernières pages. Mais même si l’intrigue policière est faiblarde, je trouve cette série intéressante car elle s’intéresse aux années qui ont suivi la Seconde guerre mondiale dans un pays en ruines, morcelé entre les quatre vainqueurs et préfigurant la Guerre froide. Dans ce contexte trouble, qui pourrait pleurer sur le cadavre d’un enfant ? Stave, ce policier profondément humain.
Pour lui, je mets trois chats et demi.



Un fantôme peut en cacher un autre


Un fantôme peut en cacher un autre, John Dickson Carr, Le Masque, 1987


Mieux que la chasse ou le cheval, encore plus fort que les charades ou le bridge, voici la "fantômes-party", dernier divertissement en vogue dans les manoirs anglais. Et à Longwood House, l'attraction est de qualité : lustre meurtrier, main spectrale autant que baladeuse, coups sourds résonnant dans la nuit, horloge opportunément arrêtée, cadavre balafré... Le grand jeu, quoi... C'est justement à cause de son riche folklore que Clarke a acheté le manoir. Ses hôtes ne seront pas déçus. Même les plus sceptiques auront leur vision de l'au-delà. Définitive s'il le faut...

Commentaire:

John Dickson Carr est le maître des enquêtes policières sur des crimes qui ont lieu dans des endroits clos ou qui se déroulent dans des conditions étranges sous les yeux ébahis de témoins respectables. L’histoire d’un « Fantôme peut en cacher un autre » suit ce procédé : Bentley Logan est assassiné sous les yeux de sa femme et de deux témoins par un pistolet qui se serait détaché de son socle pour tirer une balle mortelle ! Et ce meurtre a eu lieu dans une maison hantée ! Ce serait donc un fantôme ? Bien évidemment non comme nous le prouve l’auteur tout au long de ce roman. Mais mis à part le crime de départ, l’enquête m’a semblé poussive, très bavarde et, au final, décevante. Si vous ne connaissez pas cet auteur, ne commencez pas par ce titre, il en a fait de bien meilleurs, à commencer par « La chambre ardente ».

Je mets deux chats et demi parce que c'est John Dickson Carr.

Qui je suis?


Qui je suis, Mindy Mejia, Mazarine, 2018

Hattie Hoffman a passé sa vie à jouer de nombreux rôles : la bonne élève, la bonne fille, la bonne petite amie. Mais Hattie rêve d’autre chose, quelque chose de plus intense… et qui se révèle extrêmement périlleux. Lorsqu’on découvre son corps sauvagement poignardé, une redoutable onde de choc traverse la ville de Pine Valley.
Très vite, il apparaît que Hattie entretenait une relation secrète, hautement compromettante et potentiellement explosive. Quelqu’un d’autre était-il au courant ? Et dans ce cas, jusqu’où cette personne était-elle prête à aller pour mettre fin à cette relation ?
Riche en rebondissements, Qui je suis retrace une année de la vie d’une jeune femme dangereusement fascinante, au cours de laquelle surgissent les secrets les plus sombres d’une petite ville, tandis que Hattie se rapproche peu à peu de sa mort.
Suggestif et tranchant, ce roman examine la frontière entre l’innocence et la culpabilité, l’identité et la duperie. L’amour conduit-il à la découverte de soi… ou à la destruction ?


Commentaire:

C’est un roman que j’ai pu découvrir grâce  aux Editions Fayard/Mazarine et à Netgalley, et je les en remercie. « Qui je suis « est construit comme une énigme. Tout commence par la découverte d’un corps de jeune fille atrocement mutilé et il suffit de peu de temps au shérif Del pour avoir la confirmation de son identité : il s’agit de Hattie Hoffman, une lycéenne sans histoires de 18 ans ? Qui l’a tuée et pourquoi ?
 Avant d’avoir la réponse, le lecteur prend connaissance des faits à travers les points de vue de trois personnages, le shérif Del, Peter Lund le prof d’anglais du lycée et Hattie elle-même. Ces trois voix nous permettent de découvrir la personnalité bien plus complexe qu’on ne pensait de Hattie. Ce n’est pas simplement une jeune adolescente qui rêve de quitter Pine Valley, mais une jeune femme pleine de passions et de vie qui, la plupart du temps, porte un masque et « joue » à la bonne fille de ses parents, à la petite-amie deTommy, le sportif du lycée, à la bonne copine pour son amie de Portia. Mais qui connaît la véritable Hattie, celle qui éprouve  des désirs violents, une soif de vivre, une envie d’absolu ? Personne, pas même le mystérieux LitGeek avec qui elle parle sur le net.
 De page en page, la vérité se dessine, nous entraîne sur de fausses pistes pour nous révéler au final une tragédie orchestrée malgré elle par Hattie. Un bon roman que je vous recommande vivement. 
4 Chats.




Mon midi, mon minuit


Mon midi, mon minuit, Anna Mc Partlin, Pocket, 2018

À la suite d’un drame, le monde d’Emma, jusqu’alors rempli de promesses, s’effondre. La jeune femme plonge dans le désespoir. Ses amis font alors bloc autour d’elle pour tenter de lui redonner le goût de vivre…
Comment survivre à la perte et au chagrin ? Quel courage l’existence peut-elle parfois exiger de nous ?



Commentaire:

J’ai lu ce roman après avoir lu des critiques élogieuses sur le site et je dois dire que je n’ai pas été déçue. Le sujet pourtant est délicat et pourrait conduire à un pathos lourd à digérer. Mais ce n’est pas le cas ici. Certes on parle de la mort d’un être aimé, John, qui laisse sur le carreau sa veuve, sa famille et ses ami(es),  et du poids du deuil. Mais on parle surtout de vie,  d’amitiés, celles qui existent entre Emma et ses deux copines Clo et Anne, Emma et Sean le meilleur ami de John. Et je vous vois venir : ah mais oui, les deux, après avoir pleuré dans les bras l’un de l’autre, vont se découvrir un sentiment amoureux, et patati, et patata. Je ne répondrai pas à ces allusions, de toute façon les sentiments décrits entre les protagonistes sont beaucoup plus subtils. On pleure dans ce livre mais on rit beaucoup aussi. J’ai beaucoup aimé Emma, veuve effondrée et qui, peu à peu, s’autorise à revivre, à sortir et à aimer.
 Un roman qui fait du bien, cela ne se refuse pas.  4 chats/5 pour la délicatesse de ce roman.

jeudi 19 juillet 2018

La pure vérité


La pure vérité, Jodi Picoult, Presses de La Cité, 2001

Dans une petite communauté amish, en Pennsylvanie, un nouveau-né est découvert sans vie dans une grange. Une jeune femme est arrêtée malgré ses dénégations. Le destin l'amène à rencontrer une avocate brillante, au sommet de sa carrière, qui deviendra son défenseur.

Commentaire:

Eleanor Hathaway est une avocate redoutable, capable de faire acquitter les pires individus. Son dernier succès : l’acquittement d’un directeur d’école pourtant coupable d’attouchements sexuels. Son amant n’y voit là rien d’immoral, il aimerait même la faire engager dans un grand cabinet. Mais contre toute attente Eleanor part se ressourcer chez son oncle et sa tante en Pensylvannie. C’est ainsi, presque malgré elle, qu’elle va prendre la défense d’une jeune amish, Katie Fisher, accusée d’avoir tué son bébé à la naissance. Cette affaire va amener cette avocate bardée de certitudes à remettre en cause ses idéaux et lui permettre de découvrir un mode de vie que peu de gens (comme vous et moi) connaissent mal ou à travers des clichés.


J’ai beaucoup aimé ce livre au rythme lent (mais cela ne m’a pas dérangée bien au contraire) qui pose la question de la vérité. Quelle est la vérité quand on apprend que Katie Fisher nie d’abord sa grossesse et son accouchement alors que toutes les preuves physiques le prouvent ? Doit-on la croire quand elle dit qu’elle ne se souvient de rien ? Puis quand, les souvenirs revenant, elle affirme qu’elle ne l’a pas tué ? Joue-t-elle un jeu ? Pour répondre à ces questions, l’auteur s’attarde beaucoup sur le mode de vie amish, sur leurs conceptions morales, sur la notion de péché, sur l’attitude qu’adoptent les Simples (c’est ainsi qu’ils s’appellent) pour tous les actes de la vie. La vérité amish n’est pas celle de la justice, c’est ce que devra admettre Eleanor.

Le roman est divisé en trois parties : la découverte du crime avec la mise en accusation et l’intervention de l’avocate, l’enquête et la recherche des raisons possibles qui auraient amené le geste de Katie, et le procès proprement dit. J’ai préféré celle qui oblige Eleanor à se pencher sur sa cliente car elle se voit contrainte de revoir toutes les ficelles qu’elle utilisait jusque là. Sa client d’ailleurs, Katie, est un personnage complexe qui peu à peu nous émeut, nous trouble. On aimerait haïr Katie pour ce qu’elle a fait mais quand on voit comment la Communauté Amish agit avec elle, de quel droit pourrions-nous continuer à la rejeter ?

C’est le deuxième roman de Jodi Picoult que je lis et je l’apprécie de plus en plus.

Je mets cinq chats!

dimanche 15 juillet 2018

Au coeur de l'été


Au coeur de l'été, Viveca Sten, Albin-Michel, 2017

Week-end de la Saint-Jean sur l’île de Sandhamn. Les jeunes fêtards ont envahi les pontons, le port grouille de bateaux blancs. Musique à fond et alcool à flots. Dans la foule, une jeune fille avance en titubant avant de s’effondrer sous les yeux de la police.
Pendant ce temps, Nora Linde s’apprête à célébrer la Saint-Jean avec son nouveau compagnon Jonas et sa fille Wilma. Mais la fête tourne au cauchemar lorsque, dans la nuit, Wilma disparaît. Le lendemain matin, le cadavre d’un garçon de seize ans est retrouvé sur la plage.
L’inspecteur Thomas Andreasson, l’ami d’enfance de Nora, est dépêché sur les lieux. Les premiers éléments de l’enquête lui en révèlent toute la difficulté, chacun ayant sa propre version des faits. Qui est la victime et qui le meurtrier de cette nuit d’été ?

Commentaire:

J’ai lu ce roman dans le cadre du Prix Polar organisé par le Livre de Poche mais aussi pour le Sunny Summer Challenge (groupe de lecture sur FB). Comme j’aime les policiers nordiques, je n’ai pas été déçue par cette intrigue sans être pour autant emballée. L’intrigue policière se mène de manière classique, l’inspecteur Thomas Andreasson cherche à savoir qui a tué un adolescent de 16 ans et pourquoi : recherche de témoins, d’indices, interrogatoires et contre interrogatoires, rien de nouveau.


Mais ce qui fait l’intérêt est ailleurs, il est dans la description d’une jeunesse déboussolée, en perte de repères qui se réfugie dans la drogue et dans l’alcool et qui les amène dans des situations explosives. Il est aussi dans la psychologie des personnages : des adolescents pressés de grandir et de se débarrasser de la tutelle des parents mais qui se précipitent dans leur giron au moindre problème ; des parents effarés de découvrir que leurs « bébés » sont devenus des individus au comportement dangereux.

 J’ai bien aimé aussi la durée de l’enquête, elle est concentrée sur quelques jours, ce qui permet de comprendre l’attitude exacerbée de certains des protagonistes et donne du rythme au roman. Je ne connaissais pas cette auteure, je vais sans doute partir à la découverte de ses autres romans.

Je mets 3 chats et demi à cette histoire

Il était une lettre


Il était une lettre, Kathryn Hugues, Livre de Poche, 2017

Manchester, 1973. Tina, secrétaire dans une compagnie d’assurances, est bénévole dans une boutique caritative le samedi. Cette activité lui permet d’échapper quelques heures à son mari, Rick, violent et alcoolique. Alors qu’elle trie de vieux vêtements, dans la poche d’une veste de costume, elle met la main sur une lettre jamais ouverte ni postée. C’est une demande en mariage, datée de septembre 1939. Émue, Tina décide de retrouver la destinataire de ce courrier, Chrissie, pour le lui remettre. Une simple enveloppe peut-elle contenir la clé du bonheur ? Et le chagrin d’une femme saurait-il illuminer la vie d’une autre ?


Commentaire:

J’ai lu ce roman après avoir lu des commentaires positifs. Je m’attendais à être émue et emportée dans cette double intrigue où l’amour triomphe après bien des obstacles. Eh bien, je ne ferai pas partie des « 500 000 lectrices bouleversées à travers le monde » comme le dit si bien le bandeau. 
Vous avez d’un côté deux jeunes gens qu’une grossesse surprise va séparer en 1940 et de l’autre une jeune femme qui, trente plus tard –Tina- mariée à un gros nul pour ne pas dire autre chose, va tomber par hasard sur une vieille lettre qui va changer sa vie. Pourquoi pas ?
 Malheureusement cela m’a rappelé l’intrigue d’un roman lu l’été dernier « Lettres à Stella » où on avait à peu de choses près la même intrigue : une jeune femme unie à un compagnon violent découvrait une lettre écrite durant la guerre à une femme. J’avais bien aimé le roman de Iona Grey car l’auteur avait un certain talent pour nous amener à adhérer à cette histoire d’amants séparés par les circonstances de la guerre. Mais là, j’ai trouvé que l’écriture était sans reliefs ;  de plus, on a du mal à s’apitoyer sur ce qui se passe entre Chrissie et Bill et plus tard entre Chrissie et son mari ou l’étranger qu’elle rencontre à Manchester.
 Le seul élément qui a attiré mon attention c’est l’allusion au couvent dans lequel atterrit la malheureuse Chrissie, un couvent dont parle Peter Mullan dans son remarquable film « The Magdalene sisters ». Toutes les jeunes filles enceintes hors des liens du mariage, ou violées pouvaient se retrouver dans ce couvent où on leur faisait payer leurs fautes en les faisant trimer gratuitement pendant des années avant qu’un père ou un frère vienne les délivrer.  Une hypocrisie sans nom ! A défaut du roman, je vous recommande le film.
Je mets 2 chats et demi à ce roman.

jeudi 12 juillet 2018

Rowdy

Marked men, tome 5: Rowdy, Jay Crownover Hugo Roman, 2014

Des bad boys sexy et marqués par la vie. Une plongée dans l'univers du tatouage et des concerts de métal. Un groupe d'amis et colocataires attachants. Après que la seule fille qu'il ait jamais aimé lui dit qu'il ne serait jamais assez bien, Rowdy St.James quitte le Texas. Depuis il souhaite juste profiter de la vie avec ses amis et refuse de prendre quelque chose au sérieux, surtout quand il s'agit des filles. Brûlé par l'amour il n'est pas prêt à donner sa confiance une nouvelle fois. Mais ça, c'était avant qu'un fantôme du passé ne resurgisse. Salem Cruz a grandi dans une maison où il y avait trop de règles et pas assez de joie. De son enfance, elle n'a qu'un seul bon souvenir, celui d'un gentil petit garçon aux yeux bleus qui habitait près de chez elle et qui était amoureux de sa petite soeur. Aujourd'hui, alors que le destin et un vieil ami les ont réunis, Salem est déterminée à montrer à Rowdy " qu'il était une fois, il avait choisi la mauvaise soeur ". Tout fonctionnait parfaitement jusqu'à ce que la personne qui les liait par le passé refasse surface, menaçant de les séparer pour de bon.

Commentaire:

Une romance de Jay Crownover c’est la garantie d’avoir une intrigue solide, des personnages charismatiques, des scènes sensuelles bien écrites (ce qui n’est pas toujours le cas dans les romances), des sentiments forts. Bref, vous passez un bon moment. Encore une fois, l’écriture addictive de Jay Crownover fait son effet et j’ai adoré  lire l’histoire de Rowdy, un des tatoueurs des Marked men et Salem Cruz, une fille qu’il a connue dans son enfance et qui, dès ses 18 ans, avait fui la violence d’un père, laissant derrière elle une jeune sœur et un Rowdy inconsolable. Le roman tourne donc autour de ces retrouvailles désirées par Salem qui a retrouvé la trace de son ancien voisin et qui n’a qu’une envie, vivre auprès de lui. Il lui faudra lutter contre la rancœur de Rowdy qui n’a toujours pas digérer son départ et qui a peur de voir un jour Salem disparaître à nouveau de sa vie. Pour pimenter leur histoire, vous ajoutez Poppy la sœur de Salem qui débarque dans leur vie, fuyant un mari violent, une demi-sœur surgie de nulle part pour Rowdy, des amis et de la bière ! De quoi passer un bon moment !

Je mets 5 chats comme toujours pour cette auteure!

Un maison sur l'océan


Une maison sur l'océan, Beatriz Williams, Belfond, 2018

Des tensions de l'Europe en guerre à l'Amérique jazzy des sixties, Beatriz Williams livre un final palpitant, une magnifique histoire d'amitié et de passion, pour ponctuer la trilogie des sœurs Schuyler.
À l'automne 1966, l'intrépide Pepper Schuyler est dans les ennuis jusqu'au cou : non seulement la belle est enceinte de son ex-patron, politicien influent qui la pourchasse à travers le pays, mais elle se retrouve seule et sans ressources. Son unique bien : une Mercedes de collection, qu'elle vient de vendre pour une coquette somme à une mystérieuse acquéreuse, Annabelle Dommerich. 
Il faut dire que cette célèbre violoncelliste française attache une valeur sentimentale particulière à ce véhicule. Elle seule connaît l'histoire de cette voiture, de sa course éperdue à travers l'Allemagne nazie jusqu'à son arrivée en Amérique. Et le destin des deux amants en fuite qu'elle abritait... 
Alors qu'Annabelle décide de prendre Pepper sous son aile et lui offre un refuge sur une plage déserte de Floride, les deux femmes se livrent peu à peu leurs secrets. 
Ensemble, parviendront-elles à affronter les zones d'ombre de leur passé ?

Commentaire:

J’aime beaucoup la série des sœurs Schuyler et j’attendais avec beaucoup d’impatience le tome sur Pepper que j’avais trouvé formidable dans le précédent roman « Les Lumières de Cap Cod ». J’ai retrouvé la structure des romans précédents : une histoire dans les années 30 construite autour d’un couple Annabelle/ Stefan et une se déroulant dans le présent avec Pepper enceinte et en fuite.


 Le résultat est quelque peu décevant. J’ai trouvé que Pepper était sacrifiée par rapport à Annabelle. On ne sait pas quel individu Pepper fuit même si on comprend que c’est un homme jeune destiné à une grande carrière politique, peut-être même à la présidence des USA. On ne comprend pas bien d’ailleurs pourquoi elle fuit, pourquoi ne se réfugie-t-elle pas auprès de ses parents ? Et si l’idylle qui naît entre elle et Forian, le fils d’Annabelle est une belle idée, elle n’est pas assez exploitée. C’est dommage Pepper méritait mieux.

Quant à l’intrigue qui prend le dessus sur celle de Pepper, c’est la même chose. On s’attache très vite à ce couple maudit formé par Annabelle et Stefan d’autant qu’ils se rencontrent au moment où Hitler dirige l’Allemagne. Stefan est juif, recherché par la gestapo, il est arrêté et envoyé à Dachau. Cela, Annabelle l’ignore, elle pense avoir été abandonnée et comme elle est enceinte, la voilà obligée de se marier rapidement… Avec un Prussien, un général au service du nazisme. L’auteur nous plonge alors dans des péripéties à la limite de l’invraisemblable mais pourquoi pas, nous sommes dans la fiction. Mais fallait-il pour autant nous laisser sur notre faim avec un chapitre final déstabilisant et finalement assez triste ? Bref, des trois romans sur les sœurs, le plus abouti reste « Les lumières de Cap Cod ».  

Je mets 3 chats sur 5. 





Les pluies


Les pluies, Vincent Villeminot, Fleurus, 2016

« Kosh songea qu'il n’avait jamais vu les yeux de Lou dans le soleil. C'était parce qu'il pleuvait depuis maintenant quatre mois. Une pluie serrée, violente, une pluie de mousson qui paraissait blanche la nuit dans les phares ou la lumière, et faisait un voile gris sur toutes choses, le jour, à plus de quelques mètres. Le phénomène, inexplicable, échappait à toute logique, à toute prévision, à tout modèle, à toute saison. Il se perpétuait. Partout, les eaux avaient monté, les rivières enflées, on consolidait les digues, on en bâtissait d'autres, plus hautes, mais qui se révélaient de nouveau insuffisantes. Les montagnes ruisselaient. Les fleuves débordaient. Des plaines autrefois agricoles ressemblaient à des marécages (…)Mais Kosh n'avait pas besoin de voir le soleil les éclairer pour savoir que le vert des yeux de Lou était menthe à l’eau. Et qu'ils étaient la plus belle chose qu'il ait jamais vue. Surtout lorsqu'elle souriait. Qu'il la faisait sourire. L'eau monte, les digues sont sur le point de céder, il faut évacuer. Sur le port, les réfugiés se battent pour prendre place dans les derniers bateaux, pris de panique, convaincus qu'il s’agit à du dernier espoir de s'en sortir. C'est une cohue indescriptible et au moment d'embarquer, dans un mouvement de foule, Kosh est arrachéà Lou. Dernier échange de regards.« Survis… » la supplie-t-il. « Survis, et moi, je te retrouverai."

Commentaire:
 J’ai emprunté ce roman au CDI de mon lycée au vu de la couverture que je trouve magnifique et je n’ai pas regretté ce choix. Imaginez qu’il pleuve pendant des jours, des semaines, des mois sans discontinuer. L’eau monte, les terres sont gorgées d’eau et bientôt la menace pèse d’un barrage qui cède. C’est ce qui arrive dans ce roman situé dans un pays imaginaire mais qui pourrait être le nôtre.
 Kosh a 15 ans, c’est un collégien sans histoires amoureux de sa voisine Lou. Leur vie va basculer le jour où ils doivent évacuer le village qui va bientôt être submergé par les eaux. Les parents de Kosh meurent sous ses yeux, ceux de Lou ne sont pas là. Alors Kosh va se charger de son petit frère, de Lou, du frère et de la petite sœur de Lou. Ensemble, ils vont devoir affronter de multiples périls, la violence de la nature mais aussi celle des hommes, surtout quand ils sont confrontés à la disparition d’un monde organisé. C’est le chaos, mais dans ce chaos, une promesse dans le cœur de Kosh, ne jamais perdre Lou.
 C’est donc à la fois, un roman d’aventures et un roman d’apprentissage. Face à la tragédie, au désespoir, ces jeunes ados ne cèdent pas à la panique, ils s’efforcent de trouver un moyen d’échapper à la montée des eaux, à la mort. Et même s’ils sont séparés par la force des choses, ils ne perdent pas espoir de se retrouver. Je donne une mention spéciale au personnage de Kosh que j’ai trouvée particulièrement fort et débrouillard toute en gardant de l’empathie pour les autres. Je vais me dépêcher de lire la suite.

Je mets 5 chats pour la qualité de ce roman jeunesse!

mardi 3 juillet 2018

Passion irrésistible


Clash, tome 4: Passion irrésistible, Jay Crownover, Harlequin, 2018

Se faire discrète, presque invisible, se tenir à distance, toujours sur ses gardes… Voilà ce qu’est devenue la vie de Poppy depuis qu’elle a été trahie par l’homme qui avait juré de l’aimer et de la protéger. Alors quand Hudson Wheeler, avec ses airs de bad boy et son charisme fou, surgit dans sa vie, elle ne peut s’empêcher d’être méfiante et… excitée ? Oui, pour la première fois depuis des années, elle se sent irrésistiblement attirée. Et, face à cet homme qui ne semble plus voir qu’elle, elle sait qu’elle a un choix à faire : mettre à nouveau son cœur en danger, ou disparaître…


Commentaire:

Je remercie tout d’abord les Editions Harlequin et Netgalley de m’avoir permis de lire le dernier opus de la série écrite par Jay Crownover. Je suis cette série depuis le début et si le troisième tome m’avait un peu déçue, celui-ci a rempli toutes les promesses contenues dans le résumé. Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas cette série (comment ça, il y en a ?!), Poppy est la sœur de Salem (une jeune femme qui apparaît dans « Marked men ») et elle est encore traumatisée par tous les drames qu’elle a vécus (un mari fou et violent). Aussi est-elle très méfiante vis-à-vis des hommes, surtout quand ils sont grands, virils et tatoués jusqu’au cou. De son côté Hudson Wheeler est l’ex-petit-ami d’une fille qui l’a fait tourner en bourrique pour le plaquer à quelques semaines de leur mariage. Il ne devrait donc pas être attiré par cette jeune femme fragile, il ne devrait pas se précipiter dans une relation qui pourrait lui piétiner de nouveau le cœur. Mais les deux, malgré leurs bagages encombrants, vont se rapprocher.

J’ai beaucoup aimé cette histoire de deuxième chance, de rédemption même car, au contact de Wheeler, Poppy renaît. Peu à peu, elle sort de sa carapace, accepte d’être approchée, de faire confiance de nouveau à un homme malgré tout ce qu’elle a subi. Leur relation se déroule toute en délicatesse et j’ai beaucoup aimé le tact dont fait preuve Wheeler. Pour corser l’intrigue, Crownover ajoute quelques ingrédients savamment dosés : un élément du passé de Wheeler qui surgit brusquement, le père de Poppy qui réapparaît, un chiot en quête de maître et un bébé à naître. L’écriture de Jay Crownover est toujours aussi addictive, je le dis à chaque fois que je chronique un de ses romans. Mais c’est tellement vrai que je ne peux que vous conseiller de vous précipiter sur cette histoire.

Je mets 5 chats pour tout le plaisir ressenti.


Une délicieuse victoire


Une délicieuse victoire, Karen Ranney, J'ai Lu, 2018


Ancien officier de marine, le duc de Roth est obsédé par la fabrication d'un prototype de torpille qui lui donne bien du fil à retordre. Un jour, trois inconnues débarquent chez lui. Accompagnée de sa demi-soeur et de sa grand-mère, Martha York vient lui apporter le modèle mis au point par son père, un inventeur de génie dont elle était l'assistante. D'abord irrité par cette intrusion féminine sur son territoire, le duc va peu à peu être séduit par cette experte en ingénierie militaire qui ne perd pas son temps en minauderies. Jusqu'à cette nuit torride où il lui découvre bien d'autres attraits.


Commentaire:

J’ai lu cette romance dans le cadre du Webmagazine des Romantiques pour lesquelles je chronique régulièrement et je remercie au passage les éditions J’ai lu pour m’avoir permis de découvrir ce roman.

 J’aime les romances quand elles sont bien faites et c’est le cas ici car Karen Ranney a construit une intrigue mêlant amours contrariées, espionnage et coups de poignards dans le dos. Les personnages sont bien construits : Jordan, le personnage principal est un être sombre mais pas trop qui cherche désespérément à trouver sa place en tant que duc de Roth depuis la mort de son frère aîné ; Martha est une jeune femme plus passionnée par la science que par la mode, loyale et intelligente. Les deux se complètent, on le ressent dans leurs comportements, leurs dialogues. Les deux sont peut-être un poil trop naïfs, on le constate quand la sœur cadette de Martha se lance dans une odieuse  machination pour devenir duchesse de Roth. Une bonne romance que je vous invite à lire !

Je mets 4 chats

Alex Verus


Alex Verus, tome 1: Destinée, Benedict Jacka, Editions Anne-Carrière, 2018


Alex Verus vit à Londres et il est devin. Il peut voir le futur comme un faisceau de probabilités. Pour le commun des mortels, c'est un don impressionnant. Mais pour les autres mages, c'est le bas de l'échelle des arts occultes. De toute façon, Alex a tourné le dos à cette confrérie. Trop de rivalités, de secrets, de complots, trop de morts... Sa seule ambition est de mener une existence sans histoires, caché dans sa petite boutique d'accessoires pour magiciens amateurs. Dans l'arrière salle, il continue à faire un peu de marché noir, c'est risqué mais le commerce des vrais objets magiques lui permet de payer le loyer. Quand une relique puissante échoue entre ses mains, il se retrouve la proie des forces auxquelles il avait essayé d'échapper, forcé de choisir un camp dans une bataille qui le dépasse. Voir le futur n'est pas toujours drôle, surtout quand le sien semble à ce point compromis.


Commentaire:

Si vous regrettez encore que JK Rowling ait mis fin à la saga Harry Potter, si le monde des sorciers et de la magie vous manque, je vous conseille cette lecture. Alex Verus n’est pas un sorcier proprement dit, il ne jette pas de sorts, par contre c’est un devin capable d’entrevoir des milliers de probabilités possibles dans tous les actes de la vie. Un don pratique surtout quand on cherche à le tuer. Pourtant il vit à l’écart du monde de sorciers, et ce depuis des années,  qui se divise en deux catégories les mages de la Lumière et les mages de l’Ombre  dirigés par un Conseil, délicat équilibre entre le Bien et le Mal. Mais les deux parties cherchent à l’embaucher avec plus ou moins de violence pour les aider à s’emparer d’une relique puissante cachée au sein d’une statue. Cette relique c’est la baguette de sureau, celui qui l’aura pourra mener le monde. Alex le sait, forcément, il va donc lui falloir toutes ses compétences et l’aide de quelques rares alliés pour éviter d’être tué dans l’aventure.

J’ai adoré la série Harry Potter et j’ai beaucoup aimé ce premier tome. Et en particulier son personnage principal : Alex Verus est d’abord un être prudent qui se méfie de ses semblables trop enclins à la domination, au mépris et à la violence. Il a lui-même vécu des mois cruels sous le joug d’un mage de l’Ombre. Et si sa raison lui souffle de rester discret, la menace qui pèse sur une jeune femme prénommée Luna, le pousse dans ses retranchements. Le monde qui nous est proposé est complexe, d’où un démarrage un peu longuet car l’auteur est obligé de passer par des descriptions et des portraits pour nous permettre de comprendre le décor et le contexte. Alex fréquente des êtres aériens, notamment une délicieuse créature Brise Stellaire qui peut vous emporter dans un souffle de vent là où vous le souhaitez, et d’autres plus menaçantes comme une garde du corps invisible et meurtrière. La plupart des personnages sont en devenir et prendront certainement plus d’ampleur par la suite. Suite qui est sortie depuis le mois de juin 2018 d’ailleurs et que je vais d’ores et déjà mettre dans ma wish list. Laissez-vous donc tenter par cette aventure.

Je mets 4 chats pour ce roman.