jeudi 12 juillet 2018

Un maison sur l'océan


Une maison sur l'océan, Beatriz Williams, Belfond, 2018

Des tensions de l'Europe en guerre à l'Amérique jazzy des sixties, Beatriz Williams livre un final palpitant, une magnifique histoire d'amitié et de passion, pour ponctuer la trilogie des sœurs Schuyler.
À l'automne 1966, l'intrépide Pepper Schuyler est dans les ennuis jusqu'au cou : non seulement la belle est enceinte de son ex-patron, politicien influent qui la pourchasse à travers le pays, mais elle se retrouve seule et sans ressources. Son unique bien : une Mercedes de collection, qu'elle vient de vendre pour une coquette somme à une mystérieuse acquéreuse, Annabelle Dommerich. 
Il faut dire que cette célèbre violoncelliste française attache une valeur sentimentale particulière à ce véhicule. Elle seule connaît l'histoire de cette voiture, de sa course éperdue à travers l'Allemagne nazie jusqu'à son arrivée en Amérique. Et le destin des deux amants en fuite qu'elle abritait... 
Alors qu'Annabelle décide de prendre Pepper sous son aile et lui offre un refuge sur une plage déserte de Floride, les deux femmes se livrent peu à peu leurs secrets. 
Ensemble, parviendront-elles à affronter les zones d'ombre de leur passé ?

Commentaire:

J’aime beaucoup la série des sœurs Schuyler et j’attendais avec beaucoup d’impatience le tome sur Pepper que j’avais trouvé formidable dans le précédent roman « Les Lumières de Cap Cod ». J’ai retrouvé la structure des romans précédents : une histoire dans les années 30 construite autour d’un couple Annabelle/ Stefan et une se déroulant dans le présent avec Pepper enceinte et en fuite.


 Le résultat est quelque peu décevant. J’ai trouvé que Pepper était sacrifiée par rapport à Annabelle. On ne sait pas quel individu Pepper fuit même si on comprend que c’est un homme jeune destiné à une grande carrière politique, peut-être même à la présidence des USA. On ne comprend pas bien d’ailleurs pourquoi elle fuit, pourquoi ne se réfugie-t-elle pas auprès de ses parents ? Et si l’idylle qui naît entre elle et Forian, le fils d’Annabelle est une belle idée, elle n’est pas assez exploitée. C’est dommage Pepper méritait mieux.

Quant à l’intrigue qui prend le dessus sur celle de Pepper, c’est la même chose. On s’attache très vite à ce couple maudit formé par Annabelle et Stefan d’autant qu’ils se rencontrent au moment où Hitler dirige l’Allemagne. Stefan est juif, recherché par la gestapo, il est arrêté et envoyé à Dachau. Cela, Annabelle l’ignore, elle pense avoir été abandonnée et comme elle est enceinte, la voilà obligée de se marier rapidement… Avec un Prussien, un général au service du nazisme. L’auteur nous plonge alors dans des péripéties à la limite de l’invraisemblable mais pourquoi pas, nous sommes dans la fiction. Mais fallait-il pour autant nous laisser sur notre faim avec un chapitre final déstabilisant et finalement assez triste ? Bref, des trois romans sur les sœurs, le plus abouti reste « Les lumières de Cap Cod ».  

Je mets 3 chats sur 5. 





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