samedi 22 juin 2019

Au loup

Pédophilie, viol, accusation mensongère, secret, famille...

L'accusé : Nick, prof de théâtre au collège, époux et père comblé, est un homme épanoui. Un soir, une visite de la police. Le voilà accusé d'agression sexuelle par une de ses élèves de douze ans. En quelques heures, l'angoisse, la honte, l'épouvante s'abattent sur sa vie. Alors que l'opinion publique crie au loup, Nick doit faire face au raz de marée qui menace d'engloutir sa réputation, son travail, sa famille.
La victime : Angela déteste ses parents, ses camarades, sa vie. Après un suicide raté, elle explique son geste à sa mère : son professeur de théâtre l'a touchée, contre son gré. Le mot est lâché. La voilà soudain propulsée au centre de toutes les attentions, mais aussi la cible des pires ragots au collège. Dépassée par les événements, elle se réfugie dans un mutisme qui sonne comme un appel au secours.
Coupable ou innocent ? Victime ou menteuse ? Ce qui est certain, c'est qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Pour ces deux êtres blessés, le salut ne pourra advenir qu'à une seule condition : que la vérité éclate au grand jour. 

Commentaire:

Je remercie tout d’abord les Editions Belfond et Netgalley d’avoir pu découvrir ce roman d’une auteure que je ne connaissais pas. J’ai plongé rapidement dans l’intrigue : une très jeune adolescente, mal dans sa peau, violente avec les autres et avec soi-même, accuse son professeur de théâtre de l’avoir touchée.

 Aussitôt, l’homme est arrêté, questionné puis relâché avec interdiction d’approcher des enfants alors qu’il est marié et père de deux jeunes enfants. Son monde s’écroule, il est considéré comme coupable alors qu’aucune preuve réelle n’existe contre lui. La seule chose qu’il puisse faire, c’est attendre que l’enquête suive son cours. Cette attente est insupportable à vivre car elle laisse Nick dans une situation terrible. Coupable aux yeux de la société, suspicieux aux yeux de sa famille, à commencer par sa femme,  même si elle veut se persuader que Nick est innocent, il n’empêche que sa vie ne sera plus jamais la même innocenté ou non. Le voilà avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.


Quant à la jeune fille qui l’accuse, on se comprend rapidement qu’il y a anguille sous roche. Elle a essayé de se suicider, ne supporte pas sa mère, aimerait vivre avec son père tout en ayant du mal à l’accepter, garde dans son agenda des photos et des dessins de Nick, celui qui l’aurait agressée et n’arrive pas à parler. Que cache-t-elle ? Pourquoi avoir accusé Nick alors que visiblement elle a le béguin pour lui ? Assez vite, j’ai plus ou moins compris qui était celui qui l’avait violée. La vérité n’en est plus qu’insupportable.

J’ai bien aimé la construction du roman car l’intrigue est vécue par 4 personnages fondamentaux : Angela, Nick, Donna et Stephen, ce qui donne du rythme mais aussi des indices au lecteur qui aimerait savoir la vérité avant d’arriver à la fin. Un bon roman à lire !

lundi 17 juin 2019

Une étincelle de vie


Prise d'otage, avortement, libre conscience...


Alors qu’il célèbre son quarantième anniversaire au poste de police, Hugh McElroy, un négociateur de crise, est appelé sur le site d’une prise d’otages. Une heure plus tôt, un homme armé a fait irruption dans une clinique et a ouvert le feu, faisant plusieurs victimes. Il devient vite évident que le forcené a délibérément ciblé le dernier établissement de santé du Mississippi à pratiquer l’avortement. La situation s’avère délicate ; elle devient cauchemardesque quand Hugh apprend que sa fille unique âgée de quinze ans se trouve à l’intérieur du bâtiment. Mais que fait-elle là ?
Dans le Nord de l’État, une adolescente se réveille dans un lit d’hôpital. Un policier en faction garde l’entrée de sa chambre et une avocate se tient à son chevet. Beth a dix-sept ans et ne comprend pas ce qu’il lui arrive. Ayant dépassé le délai légal, elle a avorté par ses propres moyens en commandant des médicaments sur Internet. Hospitalisée à la suite d’une hémorragie, elle apprend quelques heures plus tard sa mise en examen. Pourrait-elle être condamnée pour meurtre ?

Commentaire:

A l’heure où certains Etats des USA tirent à boulets serrés sur les quelques centres d’avortement qui subsistent, où on restreint les lois des femmes à pouvoir avorter quand on ne cherche pas à demander la peine de mort contre celles qui avorteraient puisque avorter serait comparable à un meurtre, je vous conseille de lire le nouveau roman de Jodi Picoult « Une étincelle de vie ». Ce roman évoque, à travers une prise d’otage, ce thème douloureuxt et ce que j’ai aimé c’est que l’auteure ne prend pas parti. Elle fait entendre aussi bien la voix de ceux et celles qui cherchent à préserver ce droit que les arguments de ceux et celles qui considèrent que ce droit est une autorisation de tuer. Au lecteur de choisir en son âme et conscience sa position.


L’intrigue se concentre donc dans le dernier centre du Mississippi ouvert pour les femmes qui souhaitent avorter. Un homme surgit et tue quelques personnes avant de prendre en otage les quelques malheureuses présentes. Parmi elles, une adolescente Wren qui venait simplement demander la pilule, une jeune femme, Joy, qui vient d’avorter, une autre, Janine, en mission secrète pour le compte du groupe anti-avortement auquel elle appartient, une infirmière, Izzy, le médecin qui pratique les IVG. A l’extérieur un flic, Mc Elroy, qui négocie avec le tueur tout en sachant que sa fille est à l’intérieur. La prise d’otage est donc ainsi racontée par ces femmes et ces hommes, chacun vivant différemment les événements. De plus, elle est racontée à l’envers car le roman commence en fin de journée au moment où la prise d’otage va s’achever. Remonter le temps permet de découvrir peu à peu les raisons pour lesquelles ces femmes se sont trouvées là au mauvais endroit au mauvais moment, pour lesquelles le tueur est intervenu et a décidé de s’en prendre à ce centre. C’est l’occasion aussi d’apprendre à quel point la législation de certains Etats conservateurs fragilisent la condition des femmes qui cherchent à avorter en dernier recours. Et plutôt que de hurler après ces femmes désespérées, on ferait peut-être mieux de les aider financièrement à élever leurs enfants. De toute façon interdire l’avortement légal n’y mettra pas un terme. Ce sera plus dangereux pour les plus démunies, quant aux plus riches, elles auront toujours les moyens de le faire sans danger.

Un très bon roman que je conseille vivement !

dimanche 9 juin 2019

Deux femmes dans la tourmente

Seconde guerre mondiale, traumatisme, infirmière, occupation...

 La guerre leur fait vivre le pire, mais révèle le meilleur d'elles-mêmes. Sur le front français, Jo prend en charge un groupe d'hommes blessés. Des vies fragiles dont elle est le seul espoir et qu'elle entend protéger jusqu'au bout. Aux Philippines, Kay découvre l'enfer des camps de prisonniers japonais. Pour l'une et l'autre, la vie est devenue un défi quotidien. Les innocentes étudiantes d'hier se découvrent femmes et combattantes. Se retrouveront-elles à l'issue de cet interminable conflit ?

Commentaire:

C’est un premier roman et je remercie les Editions Belfond et Netgalley de m’avoir permis de découvrir cette auteure.  Je dois dire que c’est le résumé qui m’a attirée au premier abord car l’intrigue se déroule pendant la Seconde guerre mondiale (une période historique dont je ne me lasse pas) et évoque le sort des infirmières, sujet qui n’est pas souvent évoqué.

Jo et Kay sont deux amies qui, après leurs années d’apprentissage à New York, ont été séparées et envoyées sur deux fronts différents : Jo en Europe et Kay dans le Pacifique. Le roman alterne entre les voix de Jo et de Kay qui au début de 1945 se trouvent toutes les deux dans une situation difficile. Jo est quelque part entre la France et l’Allemagne,  au moment de la dernière offensive allemande, et alors que son équipe médicale a reçu l’ordre d’évacuer, elle se retrouve seule avec 6 blessés à sa charge. S’ensuivent quelques jours périlleux où elle doit faire face aux souffrances de ses blessés, tout en restant dans l’ignorance de ce qui se passe.

Son amie Kay, elle, est encore en plus mauvais posture car elle est prisonnière avec bon nombre de civils  dans un camp d’internement à Manille.  Depuis des mois, ils subissent la tyrannie des Japonais, à la moindre incartade, c’est la mort assurée. De toute façon, tout le monde est condamné car il n’y a pas assez à manger et Kay glisse lentement vers la mort. Entre deux moments de lucidité, elle se souvient de l’attaque de Pearl Harbor, de son mari mort dans la jungle, des attaques des soldats japonais, des blessés qu’on peut difficilement soigner, etc.

J’ai un avis mitigé sur ce roman : d’un côté j’ai beaucoup aimé l’évocation du travail et de l’abnégation des ces infirmières dont la vie était aussi aléatoire que celle des soldats qu’elles soignaient car elles n’étaient pas à l’abri des bombes ou des rafales de mitrailleuses. J’ai préféré d’ailleurs les chapitres consacrés à Jo, ce sont eux que j’ai trouvé les plus crédibles. Par contre, j’ai trouvé que l’auteure ne parlait pas assez de l’occupation japonaise dans le Pacifique. L’histoire de Kay aurait demandé plus de développement, notamment pour comprendre exactement comment elle s’est retrouvée à Corregidor puis dans ce camp d’internement. Pas assez d’informations  non plus sur les conditions d’internement. J’avais en tête un roman de Neville Shute « Le Testament », lu il y a des années, et qui abordait les mêmes thèmes et qui m’avait beaucoup plu, je le conseille d’ailleurs. Du coup, Je me suis moins intéressée au sort de Kay qui, paradoxalement, est bien plus douloureux que celui de Jo.

Ceci dit malgré ces quelques faiblesses, c’est un premier roman à découvrir et j’espère que l’auteure continuera dans cette veine. 

samedi 8 juin 2019

Le violoniste

Goulag, arrestation arbitraire, secret, famille...

Moscou, 1948. Alors que le célèbre violoniste Ilja Grenko quitte la salle de concert sous des tonnerres d'applaudissements, son stradivarius à la main, il est arrêté et conduit à la terrifiante Loubianka, le siège du KGB, sans comprendre ce qu'on lui reproche. Après des jours de privations, d'humiliations et d'interrogatoires, Ilja signe des aveux absurdes qui le condamnent à vingt ans de goulag. Sa famille est envoyée en exil au bout du monde, dans un enfer à ciel ouvert, le Kazakhstan. Et le violons de Grenko, d'une valeur inestimable, disparaît à jamais.
Deux générations plus tard, le petit-fils de Ilja, Sacha, se met en quête du stradivarius et découvre les heures les plus sombres de l'histoire de sa famille, broyée par le régime totalitaire et ses hommes de main, indifférents à toute dignité humaine.

Commentaire:

J’ai découvert Mechtild Borrmann avec son « Sous les décombres » que j’avais dévoré. Comme toujours quand je découvre un auteur et qu’il me plaît, je vais voir ce qu’il a écrit. Et j’ai découvert « Le violoniste » récompensé par le Grand Prix des Lectrices Elle. Je l’ai lu d’une traite, je peux même dire que j’ai eu du mal à lâcher le livre tant j’avais hâte de connaître le destin de cette famille Grenko écrasée par le régime communiste soviétique.


1948 : tout commence par l’arrestation brutale et arbitraire d’Ilia Grenko à la fin d’un de ses concerts. Il se retrouve catapulté dans une cellule, confiné à l’isolement, accusé de faits absurdes. Le fait qu’il clame son innocence importe peu, le voilà obligé de signer des aveux et d’être envoyé dans un goulag près de Vorkouta. Pendant ce temps, sa femme et ses deux enfants sont à leur tour arrêtés et envoyés à Karaganda au Kazaksthan, sa femme Galina est persuadée qu’Ilia a réussi à passer à l’Ouest et que le régime les punit, elle et ses enfants. Chacun de leur côté, Ilia et Galina vont souffrir mille morts, le froid, la faim, le travail abrutissant pour tenter de survivre car sans travail, pas de nourriture, la brutalité des autorités…

Soixante ans plus tard, leur petit-fils, Sacha, est contacté par sa sœur dont il a été séparé dans sa jeunesse car elle a quelque chose à lui révéler qui est lié à leur passé. Mais quand il la retrouve, elle est assassinée sous ses yeux. S’engage alors une course-poursuite pour comprendre qui, dans l’ombre, cherche à éliminer tous les Grenko et pour quelle raison le sort s’acharne sur eux.

J’ai beaucoup aimé ce roman construit autour de trois personnages : Ilia, Galina et Sacha. Ils nous permettent des aller-retours entre  passé et présent qui éclairent un peu mieux le système répressif mis en place par les communistes pour se débarrasser de ses opposants ou de n’importe quel citoyen qui n’avait pas l’heur de plaire comme Ilia propriétaire d’un superbe Stradivarius…J’ai préféré d’ailleurs tous les passages qui décrivent la vie, si on peut parler de vie, d’Ilia au goulag. Dans cet enfer polaire, Ilia sait qu’il ne va pas tenir, chaque jour, il sent que son être se délite et qu’il perd ce que fut la clé de son existence à savoir la musique. Ilia ce sont tous ces milliers d’individus soviétiques éliminés par un système politique reposant sur la terreur. Un roman à lire !

jeudi 6 juin 2019

Déviance, tome 1: De roses et de sang

Violence, trafic de femmes, désir, sexe...

Sloane
Je ne suis pas fière de ce que j’ai fait. De ce que j’ai dû faire. De ce que j’ai dû abandonner. Mais je recommencerais tout, encore et encore, pour la retrouver. Même si cela finit par me tuer. Je dois trouver Alexia.
 Zeth
Elle veut que je l’aide.  Mais je m’y refuse. Elle veut que je sauve sa sœur. Mais j’en suis incapable. Elle veut faire de moi son héros. Mais je ne suis pas un homme bien. Je suis sa malédiction.

Commentaire:

Je remercie tout d’abord les Editions M§M Bookmark et Netgalley de m’avoir permis de découvrir cette auteure. Si vous aimez les romances sombres avec héros torturé et pas particulièrement regardant avec la loi, ce livre est fait pour vous.


 Zeth est un individu dangereux que n’importe quelle fille sensée devrait  éviter comme la peste. Il travaille pour un type qui se livre à des trafics en tout genre, n’a aucune morale ou alors la sienne seulement et n’hésite pas à faire chanter les gens si besoin est. Sloane, de son côté, est issue d’une famille catholique, a trimé pour faire ses études de médecine et travaille depuis peu dans un hôpital. Elle ne devrait donc pas fréquenter  Zeth, encore moins être attirée par lui. Mais, il y a toujours un mais, sa sœur a disparu depuis deux ans, kidnappée plus exactement et cette situation hante Sloane qui a essayé de la retrouver. Son seul espoir c’est Zeth mais se rapprocher de lui est très risqué car il ne l’aidera pas gratuitement. Et qui sait jusqu’ où il va l’entraîner ?

Vous l’aurez compris, ce roman évoque le désir et l’interdit : Sloane qui a l’air si raisonnable est incapable de rejeter Zeth et ses exigences troubles même quand il la met dans des situations humiliantes ou dangereuses. Heureusement, Zeth n’est pas le personnage répugnant auquel on pourrait s’attendre, il est plus complexe et s’avère attachant. Ensemble, ils ont le même but, celui de retrouver la sœur de Sloane, ce qui les met en danger à la fin du roman d’ailleurs. Mais pour savoir s’ils vont s’en sortir, il faut lire la suite ! Un roman à découvrir, une auteure à suivre!