Tchernobyl, 1986. Lena et Ivan, deux adolescents amoureux
l'un de l'autre, voient leur vie bouleversée par l'explosion de la centrale. Si
Lena, croyant Ivan mort, part avec sa famille en France, Ivan, qui n'a pas pu
quitter la zone, attend son retour. Déracinée, la jeune fille tente d'oublier
son passé. Vingt ans plus tard, elle fait le chemin inverse, et repart en
Ukraine.
Commentaire :
Depuis que j’ai regardé la série « Chernobyl » à la télévision, j’ai cherché à lire des
ouvrages sur cette catastrophe et je suis tombée sur ce roman. La couverture et
le titre surtout m’ont immédiatement emballée et j’ai lu, très vite ce roman
que je vois comme une histoire d’amour et de deuil. Je trouve que ces deux
thèmes se comprennent de deux manières : il y a l’amour entre les deux
adolescents Léna et Ivan qui perdure malgré la distance et la certitude pour
Léna de la mort d’Ivan. Mais on trouve aussi l’amour de la patrie, très forte
chez Léna même si celui-ci n’est pas tout de suite conscient chez elle. Mais
ses études, ses lectures, tout la ramène dans ce pays dont on l’a arrachée
subitement un jour d’Avril 1986.
Et puis il y a le deuil : celui d’un pays, d’une ville
–Pripiat- abandonnée du jour au lendemain par ses habitants car on ne peut plus
y vivre. Celui de tous ces gens obligés de tout laisser sur place, déchirés de
devoir quitter leurs terres, leurs animaux, leur vie même pour se retrouver
entassés dans des immeubles à Kiev sans aucune perspective de retour. Sans
compter tous ceux qui sont morts des suites de la catastrophe. Un deuil
national qui pèse encore aujourd’hui
parmi la population. Un deuil plus personnel qui touche aussi bien Léna
qu’Ivan : chacun, à sa manière, est affecté par cette tragédie mais c’est
Ivan qui est le plus touché. Non seulement il perd Léna, partie brutalement
pour la France, mais il perd aussi sa petite sœur, son père…
L’écriture d’Alexandra Koszelyk est belle, presque lyrique.
Elle donne du souffle à cette histoire déchirante, à cet amour sublimé par la
distance (dans le temps et l’espace), à ces deux adolescents dont on attend
(dont on espère) les retrouvailles. Un très beau moment de lecture !
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