samedi 5 octobre 2019

A crier dans les ruines

Catastrophe nucléaire, séparation, amour, patrie...

Tchernobyl, 1986. Lena et Ivan, deux adolescents amoureux l'un de l'autre, voient leur vie bouleversée par l'explosion de la centrale. Si Lena, croyant Ivan mort, part avec sa famille en France, Ivan, qui n'a pas pu quitter la zone, attend son retour. Déracinée, la jeune fille tente d'oublier son passé. Vingt ans plus tard, elle fait le chemin inverse, et repart en Ukraine.

Commentaire :
Depuis que j’ai regardé la série « Chernobyl » à la télévision, j’ai cherché à lire des ouvrages sur cette catastrophe et je suis tombée sur ce roman. La couverture et le titre surtout m’ont immédiatement emballée et j’ai lu, très vite ce roman que je vois comme une histoire d’amour et de deuil. Je trouve que ces deux thèmes se comprennent de deux manières : il y a l’amour entre les deux adolescents Léna et Ivan qui perdure malgré la distance et la certitude pour Léna de la mort d’Ivan. Mais on trouve aussi l’amour de la patrie, très forte chez Léna même si celui-ci n’est pas tout de suite conscient chez elle. Mais ses études, ses lectures, tout la ramène dans ce pays dont on l’a arrachée subitement un jour d’Avril 1986.


Et puis il y a le deuil : celui d’un pays, d’une ville –Pripiat- abandonnée du jour au lendemain par ses habitants car on ne peut plus y vivre. Celui de tous ces gens obligés de tout laisser sur place, déchirés de devoir quitter leurs terres, leurs animaux, leur vie même pour se retrouver entassés dans des immeubles à Kiev sans aucune perspective de retour. Sans compter tous ceux qui sont morts des suites de la catastrophe. Un deuil national qui pèse encore aujourd’hui  parmi la population. Un deuil plus personnel qui touche aussi bien Léna qu’Ivan : chacun, à sa manière, est affecté par cette tragédie mais c’est Ivan qui est le plus touché. Non seulement il perd Léna, partie brutalement pour la France, mais il perd aussi sa petite sœur, son père…

L’écriture d’Alexandra Koszelyk est belle, presque lyrique. Elle donne du souffle à cette histoire déchirante, à cet amour sublimé par la distance (dans le temps et l’espace), à ces deux adolescents dont on attend (dont on espère) les retrouvailles. Un très beau moment de lecture !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire