mercredi 19 février 2020

Galant et scélérat

Abandon, maltraitance, amour, pardon, reconstruction...

Londres, 1871. Quand leurs chemins se croisent à nouveau alors que Lavinia court un grand danger dans les rues malfamées de Whitechapel, impossible de renier le désir qui crépite entre eux. Finn Trewlove, son premier amour – le scélérat qui l’a abandonnée huit ans plus tôt alors qu’ils devaient s’enfuir pour protéger leur futur enfant –, vient de la secourir. Surgi de l’ombre comme un spectre du passé, Finn est un traître dont il lui faut s’éloigner, sur-le-champ, malgré la sincérité qui semble creuser ses traits. 

Commentaire :
« Galant et scélérat » est le troisième tome de la série « La saison du péché » (j’ai lu les deux autres d’ailleurs) qui met en scène un couple que, socialement, tout sépare. Lavinia appartient à la noblesse et depuis sa naissance, elle est destinée à se marier avec un duc alors que Finn est un enfant illégitime qui a grandi au cœur de Whitechapel en compagnie de 3 autres « frères » comme lui, rejetons ignorés et abandonnés. Leur histoire se déroule en deux temps : leur rencontre en 1861 et le début d’un amour fou entre eux deux qui s’est terminé brutalement, chacun pensant que l’autre l’a abandonné ; et leurs retrouvailles dix ans plus tard, dans une ruelle sordide de Whitechapel où Finn vient à la rescousse de Lavinia. Bien évidemment, sitôt remis l’un en face de l’autre, l’amour rejaillit même s’il se teinte de méfiance et de reproches car chacun est persuadé que l’autre est responsable de ce qui s’est passé dix ans plus tôt. Heureusement les malentendus sont vites dispersés et les deux jeunes gens peuvent ainsi se retrouver.

Le roman est agréable à lire, on retrouve les mêmes ingrédients que dans les tomes précédents : deux individus venant de deux milieux sociaux différents et qui doivent lutter contre les préjugés de leur époque pour enfin vivre ensemble. Le tome permet aussi à l’auteure d’évoquer le nombre d’enfants nés de liaisons illégitimes,  abandonnés et recueillis par des matrones plus enclines à empocher l’argent du péché  qu’à les élever.  Les deux personnages principaux sont bien équilibrés, le déroulement de leur relation est certes classique mais plausible et pas trop précipitée. Autour d’eux, des personnages secondaires, sympathiques comme Aiden (un des frères de Finn) ou ignobles comme la mère de Lavinia (enfin une méchante, méchante jusqu’au bout !) donnent du relief à cette histoire et donnent envie de lire la suite de cette série. 

Je remercie les Editions Harlequin et Netgalley d'avoir pu lire ce roman.

Challenge Multi-défis 2020
Challenge Plumes féminines 2020

mercredi 12 février 2020

Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Deuil déni, souffrance, relation père-fils...

C'est l'histoire de Guille... C'est l'histoire d'un petit garçon débordant d'imagination qui voue un amour sans bornes à Mary Poppins. L'histoire d'un père un peu bougon, qui vit seul avec ce fils sensible et rêveur dont il a du mal à accepter le caractère. D'une institutrice qui s'inquiète confusément pour l'un de ses élèves qui vit un peu trop dans ses rêves. D'une psychologue scolaire à qui on envoie un petit garçon qui a l'air d'aller beaucoup trop bien. Quel mystère se cache derrière cette apparence si tranquille, et pourtant si fragile ?

Commentaire :

J’ai découvert ce roman à la bibliothèque par hasard, sa couverture m’a tout de suite attirée (je la trouve poétique) et le titre m’a fait sourire. Je n’ai pas regretté ce choix, ce beau roman m’a bouleversée.

Guille semble au départ un petit garçon ordinaire. Alors, certes, il est un peu rêveur, préfère Mary Poppins au foot, passe ses récrés avec sa voisine de table, petite pakistanaise perdue derrière son voile. Et on ne voit pas au départ pourquoi l’institutrice s’inquiète parce que, au jeu de « Quand je serai grand je veux être… », Guille a répondu « Je veux être… Mary Poppins ». Et quand elle contacte une psychologue scolaire, on se dit qu’elle exagère. Mais devant Maria –la psychologue- Guille se dévoile par dessins et post-it interposés révélant peu à peu une immense absence, une immense douleur. J’ai deviné rapidement ce que cachait l’absence de la maman mais je n’avais pas compris que le plus malheureux n’était pas forcément Guille. La dernière scène montrant Guille et son père m’ont fait pleurer, c’est rare que je sois saisie par l’émotion mais là j’ai fermé ce livre la gorge serrée.
Ce roman aborde un thème tragique, celui du deuil,  avec beaucoup de délicatesse, beaucoup de pudeur. On devrait sans doute le conseiller à nos députés…