Le roman noir
sur l’épuration
Une robe bleu roi roulée sous des branchages. Plus
loin, une jeune femme sauvagement tondue gît sous un arbre.
Dans cette forêt des contreforts du Vercors,
Marie Valette a été violée et assassinée. Elle avait 24 ans.
Ce 10 septembre 1944, Georges Duroy, commissaire
de police près le délégué général à l’épuration, et Judith Ashton, jeune
photographe de guerre américaine, se trouvent sur la scène de crime.
En cette journée caniculaire, tous deux
s’interrogent. Qui a pu s’en prendre si violemment à la fille d’une famille de
résistants ?
Jeunes héros sortis de l’ombre, coupable idéal
et villageois endeuillés s’affrontent dans les cendres encore fumantes de la
Libération. Car au sortir de quatre années de guerre, ce sont les silences et
les règlements de comptes qui résonnent sur les flancs arides des montagnes.
Commentaire:
Je dois dire
que j’ai été particulièrement attirée par le résumé et la première phrase « le
roman noir sur l’épuration ». Le
reste étant aussi alléchant aussi me suis donc empressée de demander le titre et je
remercie Netgalley et les Editions 10/18 de m’avoir permis de le lire.
Je m’attendais
à une enquête sombre et compliquée durant l’été 44 en France alors que les
Allemands tardent à quitter le territoire et que l’heure des règlements de
comptes sonne pendant que les résistants de la dernière heure s’acharnent à
faire payer de pauvres filles pour mieux masquer leur propre lâcheté pendant 5
ans. Mais en fait le roman est très court (même pas 200 pages), il se déroule
pendant une journée et l’enquête que mène le commissaire Duroy, nommé par le
gouvernement provisoire de la République française, le conduit très vite au
meurtrier. Il est aidé dans sa quête par une improbable reporter américaine du
nom de Judith Ashton qui est arrivée la
première presque sur les lieux du crime. On n’a pas le temps de s’attacher aux
personnages, de comprendre leur psychologie que le roman est déjà terminé !
De plus, l’écriture de l’auteur m’a gênée,
j’ai eu du mal à saisir ce qui me dérangeait et puis j’ai réalisé qu’il
écrivait en focalisation externe : nous n’avons que les actions des
personnages, que les faits dans leur neutralité, ce que le commissaire voit, ce
qu’il fait, ce qu’il entend, etc… Sans aucune réflexion personnelle ou
digression de l’auteur sur les événements historiques qui se sont déroulés dans
le Vercors avant l’arrivée du commissaire. Cela donne une sécheresse au roman
qui est sans doute l’effet voulu par l’auteur mais qui ne fait pas de ce roman
ce que prétend le résumé. Je suis donc assez déçue, je n’ai pas réussi à m’enthousiasmer
pour ce roman.