dimanche 24 mars 2019

Ce qui ne tue pas

Meurtre, manipulation, mensonge, passé

Cleo North sait qu'elle devrait se réjouir pour son petit frère Marcus. Pourtant, rien n'y fait, elle ne sent pas du tout sa nouvelle compagne, Evie, et voit d'un très mauvais œil l'influence croissante de la jeune femme sur son frère. Et puis que signifie cette propension à se blesser " accidentellement " sans arrêt ? Une manière d'attirer encore davantage l'attention de Marcus ? Comme si son pauvre frère, cet artiste si talentueux et si vulnérable, n'avait pas été déjà assez éprouvé par le décès de sa première épouse...
Un soir, un appel à la police, deux corps retrouvés dans la somptueuse demeure des North. Celui de Marcus sans vie, celui d'Evie ensanglanté. Un jeu sexuel scabreux ? Une dispute qui aurait mal tourné ?
Derrière les apparences, qui est le bourreau et qui est la victime ? À travers les voix d'Evie et de Cleo, deux visages du défunt émergent.
Pour l'agent Stephanie King commence l'enquête la plus brutale, la plus ahurissante de sa carrière.

Commentaire:

J’ai pu lire ce roman grâce à Netgalley et aux Editions Belfond Noir et je les en remercie. J’avais déjà lu un ouvrage de cette auteure il y a quelques temps et j’avais beaucoup aimé « La Disparue de Noël ».


Ce roman ci m’a bien plu mais je l’ai trouvé en deça du précédent. Sans doute parce qu’on devine assez vite la vérité. L’intrigue tourne autour d’un photographe Marcus,  en pleine ascension, adulé par une sœur célibataire qui n’a jamais pu faire sa vie et qui le couve d’un œil jaloux. Cléo avait déjà eu du mal à accepter le mariage de son frère avec une riche américaine et la mort de celle-ci l’avait, en quelque sorte, assurée de retrouver son ascendant sur lui. Puis est arrivée dans leur vie une autre femme, plus belle, plus jeune qui, rapidement, a mis de côté Cléo. Le fossé s’est renforcé quand Evie s’est retrouvée enceinte et a mis au monde une adorable petite fille. Tout devrait être au beau fixe. Alors, pourquoi Evie semble-t-elle si fragile ? Comment se fait-il qu’elle se blesse ainsi, aussi stupidement pense Cléo ? Et puis l’impensable arrive : Evie est retrouvé ensanglantée aux côtés de Marcus mort. Et Evie explique qu’elle l’a tuée car il la martyrisait depuis des mois ! Que croire ? Evie a t-elle tué par préméditation ou dans la panique ?

L’auteure nous conduit vers la vérité à travers les voix des deux femmes qui ont côtoyé Marcus. Les propos de l’une et de l’autre nous amènent à penser que Marcus avait sans doute une part d’ombre. Du moins c’est ce que j’ai pensé au début mais, comme je le disais au début, rapidement on comprend qu’une des deux femmes manipule tout le monde pour mener une vendetta personnelle. La fin ne m’a donc pas surprise. De même je n’ai pas compris pourquoi Rachel Abbott consacrait autant de temps à cette femme Stephanie King : elle est censée enquêter mais j’ai trouvé qu’elle se réveillait assez tard dans le roman pour être suffisamment convaincante.

Ceci dit, le roman est bien construit, le rythme bien mené et on passe un bon moment de lecture.


mercredi 13 mars 2019

D'une mort lente

Meurtre, vengeance, passé

Plusieurs personnes sont retrouvées mortes à leur domicile, leurs corps comme des poupées incomplètes, mutilés avec une précision chirurgicale. Il n’y a aucun lien apparent entre les victimes. Des nuits blanches attendent la police de Norrköping et la procureure Jana Berzelius…Mais cette dernière a d’autres cauchemars que le tueur au scalpel. Un homme qui la connaît depuis l’enfance. Un homme qui pourrait révéler à tous que Jana a été élevée et entraînée pour tuer. Cet homme est sa véritable menace. Et il vient juste de s’échapper. Avec son héroïne aussi brutale qu’insaisissable, Emelie Schepp poursuit brillamment la série à l’origine de son succès.

Commentaire:
J’ai découvert cette auteure grâce à Netgalley et aux Editions Harper Collins et je les en remercie. J’ai beaucoup aimé le premier opus de cette série et le personnage énigmatique de Jana Berzélius, procureure à la recherche de son passé. L’intrigue policière permettait de dénoncer l’indifférence du monde face à tous ces flux de migrants errant à la recherche d’une terre d’accueil. Le tout formait une trame passionnante.


Ce troisième opus est moins politique je dirais, l’auteure nous entraîne sur des meurtres ignobles commis par une personne qui a des connaissances médicales. Une femme est retrouvée, baignant dans son sang, les mains coupées ; une autre la langue arrachée et un homme dont les jambes ont été coupées. Les inspecteurs Henry et ses comparses ont du mal à comprendre le lien entre ces trois et les raisons bien évidemment. Pendant ce temps, Jana se débat avec un membre encombrant de son passé, Danilo Pina, qui a réussi à s’échapper de l’hôpital (il a été arrêté lors du second tome) et qui s’est réfugié dans son appartement. Elle doit à la fois gérer les meurtres et la présence pesante de Danilo qui menace son existence.

L’intrigue policière tient en haleine le lecteur, l’auteure se plaît à nous donner des fausses pistes et e rythme s’accélère jusqu’à un final angoissant. Par contre, j’ai trouvé que le personnage de Jana était en retrait dans ce roman, le face à face avec Danilo n’est pas assez exploité même si je pense qu’on le reverra encore par la suite. Danilo et Jana partagent un passé violent et les sentiments qui les lient sont faits de haine mais on sent entre eux une forme de respect parfois, cela se voit dans une des dernières scènes du roman. J’aurais aimé que l’auteure se concentre plus sur eux deux. C’est le seul regret que je peux avoir pour ce bon roman policier.