jeudi 31 mai 2018

Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique


Londres, de nos jours
Âgée d’une vingtaine d’années, Nikki vient d’abandonner ses études et travaille dans un pub en attendant de trouver sa voie. Une émancipation peu courante pour une jeune femme sikh. Jusqu’au jour où, partie déposer une annonce au temple de Southall pour sa sœur en quête d’un mariage arrangé, Nikki tombe sur une étonnante offre d’emploi : on cherche une enseignante pour donner un cours de creative writing à un petit groupe de femmes sikhs. Elle aime lire, elle aime écrire, elle saute sur l’occasion.
Mais alors qu’elle pensait animer un atelier d’écriture à des apprentis auteurs, elle se retrouve face à une poignée de femmes majoritairement analphabètes, délicieusement déchaînées, bien décidées à parler d’érotisme et à partager leurs expériences amoureuses et familiales, souvent comiques, parfois bouleversantes, mais toujours pleines d’humanité…


Commentaire:

Nikki est une jeune femme sikh qui a quitté le domicile familial après la mort de son père pour mener une vie indépendante. Pour le moment, elle ne sait pas encore quel chemin va prendre son avenir professionnel, aussi pour faire bouillir la marmite, travaille-t-elle dans un pub. Quand elle voit la petite annonce qui cherche une enseignante, elle se dit qu’elle tient là l’occasion de sa vie. Elle va pouvoir animer un atelier d’écriture… Mais dès son premier contact avec les femmes qui rejoignent le cours, Nikki comprend tout de suite son erreur. Ces dames sont toutes des veuves, la plupart analphabètes et apprendre à lire leur semble bien morne. Ce qu’elles veulent c’est raconter des histoires, et si possibles épicées. Un peu contre son gré, Nikki se retrouve à transcrire les récits imagés de ces dames, en sachant qu’elle risque de fâcher bon nombre de gens, en passant par Kulwinder  la femme qui l’a embauchée et un groupe de Frères, de jeunes sikhs qui se sont autoproclamés gardiens de la vertu de leur mère, sœur, cousine, etc. Parallèlement à ces réunions où les dames rivalisent d’imagination, Nikki va s’intéresser à la mort de la fille de Kulwinder qui l’intrigue. On dit qu’elle s’est suicidée mais pourquoi surveille-t-on les faits et gestes de Kulwinder, qui est celui qui suit Nikki dans la rue ?


J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce roman qui allie à la fois drôlerie, tendresse et drame. Même si ces femmes sikhs vivent en Angleterre, elles restent soumises aux conventions, aux pressions de leur entourage, du quartier. Les histoires qu’elles racontent entre elles durant le moment du cours, leur permettent de braver les interdits (les récits parlent de rencontres et de sexe), les contraintes et la solitude que bon nombre d’entre elles vivent. C’est aussi un pied de nez à ces Frères qui imposent leur morale. Kulwinder, elle-même, au départ outrée quand elle apprend la teneur du cours, s’aperçoit qu’elle a bien tort d’empêcher ces femmes de s’adonner à ce plaisir qui ne  regarde qu’elles-mêmes. Elle en vient à les lire, ces nouvelles olé, olé,  ce qui la rapproche de son mari et les amène enfin à évoquer la mort de leur fille, sujet tabou entre eux depuis la tragédie. Kulwinder, aidée par Nikki va enfin envisager qu’elle puisse demander justice pour sa fille.  Le roman est émaillé de ces  petites histoires coquines, ce qui permet aux lecteurs et lectrices d’apprécier l’imagination des veuves. La romance pour émanciper les esprits, quelle belle idée ! Je vous recommande ce roman que j’ai pu découvrir grâce aux Editions Belfond et Netgalley.

lundi 28 mai 2018

Un manoir en Cornouailles


Cornouailles, 1968. Pencraw, un grandiose manoir en ruine dans lequel les Alton élisent domicile l'été. Le temps semble s'y être arrêté et défile sans encombre. Jusqu'au drame qui vient bouleverser leurs vies et arrêter le temps à jamais.
Cinquante ans plus tard, avec son fiancé Jon, Lorna roule à la recherche du manoir des Lapins noirs, cette maison où elle a séjourné enfant. Elle rêve d'y célébrer son mariage. Tout dans cette vieille demeure l'appelle et l'attire. Mais faut-il vraiment déterrer les sombres mystères de ce manoir en Cornouailles ?
Eve Chase nous entraîne dans une passionnante spirale unissant deux femmes séparées par les années, mais que la force de l'amour et le poids des secrets réunissent en une seule voix, mélancolique et entêtante.



Commentaire:

Avant toute chose, il y a une petite erreur de chronologie dans le résumé. Si l’action démarre bien en 1968, elle se poursuit plus de trente ans plus tard (et non cinquante). Il est important de le dire, sinon, l’intrigue n’est plus vraisemblable. Ce roman déroule l’histoire d’Amber en 1968 et de Lorna au début des années 2000. Le point commun entre elles deux : un manoir en ruines, il l’était déjà plus ou moins à la fin des années 70 et il appartient depuis des générations à la famille Alton. Amber n’est pas particulièrement enchantée d’aller y passer des vacances mais sa mère adore, et comme son père adore sa femme, toute la famille suit. Mais cette année 1968 va tourner à la tragédie et transformer la vie de toute de la famille et plus particulièrement celle d’Amber. Trente ans plus tard, Lorna qui va bientôt se marier, tient à célébrer ses noces dans ce manoir. Quand elle était enfant, sa mère l’a souvent amenée là-bas. Pourquoi ? Elle ne sait pas trop mais elle se sent attirée par cet endroit. Pourtant celui-ci n’a rien d’accueillant et la vieille propriétaire qui l’a reçoit encore moins. Mais contre l’avis de son fiancé qui ne comprend pas l’engouement de Lorna pour le manoir, elle décide de rester pour en connaître un peu mieux l’histoire. Son séjour va la bouleverser.

J’ai préféré les chapitres consacrés à Amber car la tragédie qui se dessine sous nos yeux m’ont fait penser à Daphné du Maurier. Il y a du Rebecca dans le personnage de Caroline, une ancienne amie du père d’Amber qui s’impose peu à peu dans la famille. Face à elle, Amber est de peu de poids dans les événements qui s’abattent sur elle. Aussi, ai-je eu un peu plus de mal avec Lorna à la recherche de son passé, j’ai même trouvé que c’était un peu trop tiré par les cheveux ce qui lui arrivait. Ceci dit, si vous aimez les secrets de famille, les manoirs en ruines battus par les vents, et les atmosphères mélancoliques, ce roman est pour vous.
Je remercie les Editions NIL et Netgalley de m’avoir permis de découvrir ce livre.

samedi 26 mai 2018

Le sel de nos larmes


Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées.
Chacun né dans un pays différent.
Chacun traqué et hanté par sa propre guerre.
Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte devant l'avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes... [...]


Commentaire:

Le 30 janvier 1945, le paquebot Wilhelm Gustloff coule dans la mer Baltique après avoir reçu trois torpilles soviétiques. A son bord, des milliers de civils dont 4 à 5000 enfants, fuyant la Prusse orientale lentement mais inexorablement conquise par l’Armée rouge. De cette tragédie, Ruta Sepetys en a fait un roman pour que tout le monde se souvienne car, dit-elle : « Une fois les survivants disparus, il ne fait pas laisser la vérité disparaître avec eux. »

 Pour rendre hommage à tous les enfants disparus dans la tourmente de cette fin de guerre, elle a choisi de nous raconter le destin de quatre jeunes gens. Florian a fui Könisberg quand il s’est rendu compte qu’il travaillait pour des nazis qui pillaient les musées de toute l’Europe, les appartements saisis aux juifs pour récupérer des œuvres d’art. Dans son baluchon, une clé et une pièce du Cabinet d’Ambre volé aux soviétiques. Joana est originaire de Lituanie, elle a pu quitter le pays avant l’arrivée des Soviétiques, a travaillé comme infirmière dans un hôpital. Emilia est polonaise, son père l’a envoyée à la campagne chez des amis qui devaient la protéger. Tous les trois vont se rencontrer sur une route enneigée, fuyant l’arrivée des soldats soviétiques. Chacun porte un lourd secret, trop lourd pour leurs jeunes années. Ils parviennent enfin à Gotenhafen, un port donnant sur la mer Baltique. Avec eux, des milliers de civils, terrifiés et prêts à tout pour monter à  bord d’un bateau. Alfred est à bord du Gustloff, simple matelot qui rêve de gloire, de médaille donnée en personne par Hitler, pauvre matelot en fait qui n’a pas toute sa tête. Il va permettre à Joana, Florian et Emilia de faire partie de ceux qui pourront embarquer. Ils pensent être sauvés…

 Le récit à quatre voix donne du rythme, permet de saisir les destinées de ces jeunes gens ballottés par les événements. Ce sont eux qui nous font vivre le naufrage. Ici pas d’orchestre pour jouer jusqu’à la fin, pas de commandant mourant dignement à la barre de son bateau. La nuit, des températures glaciales, pas assez de canots de sauvetage, cette tragédie se dévoile sous nos yeux effarés. C’est un roman à destination des adolescents mais je trouve qu’il devrait être lu par tout le monde. Pour ne pas oublier. 

Mille petits riens


Ruth est sage-femme depuis plus de vingt ans. C'est une employée modèle. Une collègue appréciée et respectée de tous. La mère dévouée d'un adolescent qu'elle élève seule. En prenant son service par une belle journée d'octobre 2015, Ruth est loin de se douter que sa vie est sur le point de basculer. Pour Turk et Brittany, un jeune couple de suprémacistes blancs, ce devait être le plus beau moment de leur vie : celui de la venue au monde de leur premier enfant. Le petit garçon qui vient de naître se porte bien. Pourtant, dans quelques jours, ses parents repartiront de la Maternité sans lui. Kennedy a renoncé à faire fortune pour défendre les plus démunis en devenant avocate de la défense publique. Le jour où elle rencontre une sage-femme noire accusée d'avoir tué le bébé d'un couple raciste, elle se dit qu'elle tient peut-être là sa première grande affaire. Mais la couleur de peau de sa cliente, une certaine Ruth Jefferson, ne la condamne-t-elle pas d'avance ?  


Commentaire:

J’ai acheté ce roman sur un coup de tête sans savoir exactement à quoi m’attendre. Eh bien, j’ai été saisie dès les premières pages par ce roman qui plonge dans le racisme affiché et ordinaire. Affiché par le couple Tuk et Brittany qui n’hésite pas à exiger que Ruth ne puisse pas toucher leur fils sous le prétexte qu’elle est noire. Ordinaire par ce que subit tous les jours Ruth dès lors qu’elle entre dans un magasin, elle est tout de suite surveillée car elle pourrait voler puisqu’elle est noire, n’est-ce pas ?

Et pourtant Ruth a tout fait pour se couler dans la société, elle a étudié d’arrache-pied, elle est devenue une infirmière compétente toujours prête à remplacer ses collègues, ne compte pas ses heures, elle s’est installée dans un quartier à majorité blanche pour permettre à son fils d’aller dans de bonnes écoles et surtout de ne pas tomber dans de mauvaises fréquentations. 

Mais finalement cela n’a servi à rien, il a suffi qu’un suprémaciste la pointe du doigt pour qu’elle soit stigmatisée. Quand le fils de ce couple meurt, il pense d’abord à porter plainte contre l’hôpital, mais l’avocate qui défend les intérêts de cet hôpital leur suggère de s’en prendre à Ruth car elle était présente quand l’enfant est mort. C’est un moment fort, ignoble, l’avocate n’est pas contre Ruth mais elle préfère la sacrifier pour éviter des dommages et intérêts payés par son employeur ! A partir de ce moment Ruth bascule dans un monde parallèle, celui où elle est traînée dans la boue, arrêtée, obligée à comparaître devant un tribunal. Certes, elle va avoir une avocate Kennedy, qui va la défendre. Mais que peut comprendre une blanche, mariée à un chirurgien, n’ayant aucun problème d’argent de la vie d’une noire ? Comment pourrait-elle la défendre en sachant qu’elle lui conseille de ne pas parler de la discrimination raciste qu’elle a subit de la part du couple suprémaciste ? Or cette discrimination est à la base de tout, c’est d’ailleurs la seule injustice dans cette affaire. Mais les juges n’aiment pas les histoires de racisme, trop délicat, trop difficile à régler. Tout le procès va tourner autour de l’enfant, pouvait-il être sauvé ?

 Le roman fait entendre trois voix, celle de Ruth, celle de Kennedy et celle de Turk. J’ai trouvé intéressant de nous faire entendre la voix de ce type, somme toute ordinaire, marié à une jeune femme qui est pire que lui d’ailleurs. Son enfance, ses rencontres sont responsables de son activisme, de sa haine et de sa violence qui cherche un bouc émissaire à la mort de son fils. C’est sur Ruth que se concentre toute sa colère, il lui est plus facile de haÏr une noire que de s’en prendre à une équipe médicale. Par contre, le procès ne se passera pas comme il l’avait prévu et ses certitudes seront balayées à jamais. Il n’y a que la fin qui m’a laissée légèrement dubitative (je ne vous dis rien, vous devrez lire !). Ceci dit, précipitez-vous sur ce roman !



mardi 22 mai 2018

Le chat qui lisait à l'envers


Pour Jim Qwilleran, ancien chroniqueur criminel, un poste de critique d'art est une véritable gageure étant donné qu'il ne connaît rien à la question. Très rapidement, il se rend compte que son véritable travail consiste à contrebalancer celui d'un féroce critique, attaché au même journal et détesté de tout le monde. Pourtant la maison de celui-ci est un véritable musée, sa table celle d'un fin gourmet et l'homme lui-même est brillant et satirique. Il possède aussi un chat siamois aristocratique, Kao K'o Kung - Koko pour Qwilleran - qui apprécie les vieux maîtres et sait lire à l'envers les manchettes des journaux. Dans le monde apparemment paisible des beaux-arts, trois morts brutales se produisent et c'est grâce au flair de Koko que Qwilleran découvrira la vérité.



Commentaire:


« Le chat qui lisait à l’envers » correspond au dernier livre que j’ai lu dans le cadre du Challenge week-end à 1000 pages. Mais c’est aussi le premier tome d’une série que je veux lire depuis longtemps. Malheureusement, le premier tome souffre d’une introduction un peu trop longue, destinée à permettre au lecteur de faire connaissance avec le protagoniste principal Jim Qwilleran, un journaliste au chômage qui se retrouve catapulté critique d’art alors qu’il n’y connaît rien. Et surtout de découvrir un personnage essentiel à la série, j’ai parlé du chat Kao K’O Kung dit Koko pour les intimes, un siamois qui s’il savait parler, dirait tout le mal qu’il pense du monde des hommes. Il faut attendre la moitié du livre pour qu’un meurtre ait lieu et que l’enquête puisse commencer. Elle ne m’a pas passionnée c’est le moins que l’on puisse dire, elle tourne autour de trois cadavres et de faux en peinture. Par contre j’ai beaucoup aimé le chat et les interactions entre lui et Qwilleran : des deux on se demande qui est le maître. Je lirai sans doute d’autres titres de cette série en espérant que les intrigues seront plus riches et attirantes.

Qu'est-ce qui fait pleurer les crocodiles?


Ce voyage, elle n’avait pas envie de le faire.
Cette destination, elle ne l’a pas choisie.
Cet hôtel, elle ne l’aurait jamais sélectionné.
Et pourtant, Sofia se retrouve au Royal Redstone House, majestueux manoir écossais, pour une durée indéterminée, afin de se remettre de l’événement. Si, au début, elle ne voit que la décoration trop baroque, trop ostentatoire, trop passéiste, Sofia apprend au fil des jours et des rencontres à découvrir l’hôtel d'un nouvel œil. Ce lieu a une âme mystérieuse et intrigante, tout comme les personnes qui y vivent, y travaillent... ou y rôdent. À commencer par Lachlan, un homme glacial et désagréable, dont la présence dans ce petit monde courtois et velouté laisse Sofia très perplexe...



Commentaire:


J’ai lu cette romance dans le cadre d’un Challenge (Week-end à 1000 pages) et j’ai beaucoup ri en la lisant. Certes,  l’intrigue est convenue : Sofia est une jeune femme en deuil qui est venue passer quelques jours dans un hôtel écossais et qui, régulièrement, se heurte à un employé de l’hôtel particulièrement froid et méprisant,  Lachlan. La morosité de Sofia ne l’empêche de constater que des œuvres d’art disparaissent de l’hôtel et que cet odieux personnage Lachlan semble fourrer son nez partout. Par un concours de circonstances, ils vont devoir unir leurs forces pour découvrir qui est le commanditaire de ce trafic d’œuvres d’art. Certes, la relation qui s’établit entre les deux protagonistes principaux répond à des codes un peu trop usés dans la romance : une jeune femme piquante à la langue bien pendue confronté à un goujat, après quelques échanges vifs, ils se trouvent un terrain d’entente (devinez lequel ?!). Mais il n’empêche que j’ai bien aimé car l’auteur a su mettre du rythme à son histoire et écrire des dialogues enlevés et drôles, notamment entre Sofia et Lachlan. Vous en donner quelques exemples ne serviraient en rien à l’histoire car, sortis de leur contexte, ces échanges ne sont plus drôles. Et si vous vous demandez quelle est la signification de ce titre, lisez le livre !

Sang maudit


Dans une France où la Révolution n’a jamais eu lieu, une épidémie mystérieuse décime la population…
Angie, dix-sept ans, vient d’avoir son bac. Elle s’apprête à fêter sa réussite avec ses amis Clémence et Matt quand sa mère lui rend une visite surprise après plusieurs années d’absence : la duchesse de Noailles a décidé qu’il était temps pour sa fille, Angélique, de faire son entrée à la cour du roi Louis XXIV au château de Versailles.
Angie, qui a grandi dans le quartier populaire de Belleville, au cœur de Paris, décide d'obéir, par curiosité plus que par devoir.
Malgré son mépris pour la noblesse décadente française, la jeune femme va découvrir avec fascination les sombres intrigues des salons royaux..




Commentaire:


J’ai lu ce roman pour adolescent dans le cadre d’un challenge auquel j’ai participé le week-end dernier (Challenge week-end à 1000 pages). J’avais déjà entendu parler de cette uchronie, aussi me suis-je laissée tenter et j’ai passé un agréable moment de lecture. Imaginez que la Révolution française n’ait jamais eu lieu, que les nobles aient toujours leurs avantages et leur vie privilégiée. C’est dans ce contexte que l’on fait connaissance avec Angélique 17 ans : elle vit avec son père et mène une vie de jeune fille banale entourée de ses amis. Et puis dans le métro on essaie de la tuer, ses assaillants disparaissent en lui disant qu’elle est marquée et que d’ici une semaine, elle sera morte. Alors qu’elle peine à réaliser cette sentence, sa mère dont elle n’a plus de nouvelles depuis dix ans réapparaît. On apprend alors qu’elle s’appelle véritablement Angélique de Noailles et qu’elle doit être présentée à la Cour de Versailles et surtout au futur roi Louis XXIV. Angélique accepte de se rendre à la cour car elle espère rencontrer Richelieu en personne qui pourra sans doute lui dire ce que signifie être marquée. Son séjour à Versailles va être perturbant à plus d’un titre. Car ce roman mêle plusieurs intrigues, vous avez d’abord cette société toujours dirigée par la noblesse, mais en plus les auteurs (Ange est le pseudo de deux écrivains) ont ajouté un parfum surnaturel en introduisant des vampires qui vivent tranquillement à la cour de Versailles, tuant en toute impunité. Et à cela s’ajoute un complot destiné à éliminer le futur roi ainsi que tous ceux qui  pourraient lui succéder. Ce qui fait beaucoup trop d’intrigues pour un roman unique. On ne sait plus où donner de la tête, à quelle intrigue s’attacher ? On a la même impression  avec les personnages dont certains ne me semblent pas assez développés voire sacrifiés. C’est dommage car l’idée de départ était intéressante et je pense qu’ils auraient dû s’en tenir à la description d’une société figée avant la Révolution française, il y avait de quoi contenter le lecteur.

Challenge Week-end à 1000 pages






Hello!

Pour ce premier challenge Week-end à 1000 pages, j'ai sélectionné trois romans. De droite à gauche, vous voyez un roman pour ado "Sang maudit" d'Ange; "Le chat qui lisait à l'envers" de Lilian Jackson Braun un roman policier et une romance "Qu'est-ce qui fait pleurer les crocodiles?" de Lucie Castel.

J'ai entamé le challenge par le roman ado, c'est une uchronie, comprenez une intrigue qui reprend un événement historique mais vécu différemment. Là la Révolution française a raté et la noblesse a toujours ses privilèges. Lecture agréable faite le samedi après-midi, installée dans mon transat au soleil, dans mon jardin.(Critique ici)

Petite pause. Puis le soir, j'ai pris la romance de Lucie Castel. Je ne connaissais pas cette auteure mais c'est sûr, je lirai ses autres romans car celui-ci m'a beaucoup plu. C'est une comédie romantique aux dialogues bien ciselés, j'ai beaucoup ri. Je l'ai surtout lu toute la matinée du dimanche.(Critique ici)

Il ne me restait qu'un livre, j'ai pu profiter du beau temps et des quais de ma ville pour me délasser un peu avant d'attaquer ce roman policier très classique. C'est le premier tome d'une série qui met en scène un détective amateur et un chat. L'enquête ne m'a pas trop plu mais j'ai aimé le chat Koko. J'en lirai  d'autres de la même série. (Critique ici).

J'ai passé des très bons moments de lecture sans être pris par le temps. Je recommencerai, c'est un moyen excellent pour vider sa Pal!

vendredi 18 mai 2018

Les brumes de Key West


1993. En plein jour, dans une rue bondée de Floride, une femme de quatre-vingt-seize ans abat froidement un membre du Ku Klux Klan.
1919. Bannie par les siens, Alicia Cortez, vingt-deux ans, quitte La Havane pour rejoindre l'Amérique et sa cousine Beatriz, tenancière du Pearl's, l'une des maisons closes les plus fréquentées de Key West.
Avec son charme exotique, la belle Cubaine trouve rapidement sa place dans cet univers sensuel et secret. Aidée de John, vétéran tourmenté et propriétaire d'un bar voisin, Alicia va jusqu'à organiser la contrebande d'alcool, pour contrer les lois de la prohibition. Et leur amitié laisse bientôt place à une profonde attirance.
Mais la menace du Klan gronde dans l'archipel... Et le rapprochement entre une métisse à la réputation sulfureuse et un héros de guerre blanc ne passe pas inaperçu. Et ne saurait être toléré.
Dans les brumes de Key West, un drame se prépare...


Commentaire:

Une couverture qui attire et évoque l’exotisme. Un résumé alléchant. Il n’en fallait pas plus pour me décider à demander ce livre et je remercie les éditions Belfond et Netgalley de m’avoir permis de le découvrir. L’action se passe à Key West, une ville insulaire située en Floride, c’est là que débarque Alicia Cortez en 1919, fuyant son passé, bannie par ses parents. Pour cette jeune femme qui, jusqu’ici, a eu une vie confortable, c’est un choc de se retrouver dans une maison close tenue par sa cousine. Même si celle-ci lui promet qu’elle n’aura pas besoin de se prostituer, il n’empêche que le décor minable, la réalité du métier de sa cousine, la présence d’hommes braillards, ivres et entreprenants sont difficiles à assimiler. Devenue brutalement la patronne de la maison, elle  fait connaissance avec le propriétaire d’un bar voisin, John qui vient de rentrer d’Europe, après avoir passé des mois dans l’enfer de la guerre des tranchées. Les circonstances vont les amener à devenir amis, puis amants.


Mais il ne fait pas bon d’être un couple mixte dans le  contexte de l’époque : un blanc qui couche avec une noire ? D’accord. Mais un blanc qui vit avec une noire et affirme haut et fort qu’il l’aime ? Impossible pour certains et notamment une bande de cinglés affiliés au Ku Klux Klan qui estime de leur devoir d’intervenir. Et si possible ensuite, s’en prendre aux juifs, aux noirs et aux catholiques pour faire bonne mesure. Et tout cela pour sauver les Etats-Unis, rendre à la nation américaine sa grandeur. J’ai l’impression d’avoir déjà entendu cela quelque part…

Mais nous sommes en 1919 et l’auteur déploie l’histoire d’un drame qui se noue devant nos yeux impuissants et qui, en éclatant, transforme ceux qui l’ont vécu à jamais. Si j’ai bien aimé ce roman, je dois dire tout de même que je n’ai pas été transportée par ce que vit le couple Alicia/John. Si le contexte historique est soigné, si les personnages sont bien construits qu’ils soient principaux et secondaires (notamment le personnage de Dwayne), si les scènes sur le Klu Klux Klan sont pertinentes, il manque à cette intrigue un peu de souffle romanesque. Ce que vivent John et Alicia est terriblement injuste. Mais je n’ai pas sorti mes mouchoirs. J’ai donc fini ce roman avec du regret, celui d’être passée à côté d’une très belle histoire d’amour.

mercredi 16 mai 2018

Fais-moi taire si tu peux


Elle fleurit les mariages, lui les détruit.
Quel être humain normalement constitué oserait ruiner un mariage ? Quelle personne impitoyable faut-il être pour détruire le plus beau jour de la vie d'un couple ? Eh bien, il faut être prêtre, sexy en diable et révéler en pleine cérémonie les petites incartades de la future mariée... Lorsque Louise Adrielle, fleuriste, assiste à la scène, elle comprend mieux pourquoi on lui a demandé de décorer l’église en jaune cocu ! Traumatisée, elle se fait la promesse d’être désormais sur le qui-vive à chaque cérémonie. Car sa responsable l’a mise en garde : La dame au cabanon ne pourra être associé à une autre débâcle nuptiale. Si Louise assiste à un nouvel esclandre, les alliances ne seront pas les seules à finir au placard.




Commentaire:


J’ai lu ce roman rapidement car l’intrigue est légère et racontée avec humour. Adrielle est une jeune célibataire, employée maniable et serviable à souhait de « La dame au cabanon ». Elle ne compte pas ses heures, aussi, quand, après avoir passé du temps à décorer une église en jaune  (mais les souhaits des clients sont toujours exaucés !), elle voit un drôle de prêtre anéantir en quelques mots le mariage d’un jeune couple, est-elle atterrée. Elle l’est encore plus quand elle apprend que ce « prêtre » est un comédien qu’on peut embaucher pour ruiner un mariage ou un enterrement. Dès lors, dès qu’Adrielle est sollicitée pour une cérémonie, elle n’a qu’une peur, c’est celle de tomber sur lui. S’ensuivent quelques scènes cocasses qui m’ont fait rire, notamment celle de l’enterrement où Loïc (le comédien) officie en tant que faux notaire. Entre les deux, vous vous en doutez bien, c’est d’abord l’orage puis le beau temps entre eux, le jeu de je-te-repousse-puis-je-t’attrape. On devine la fin. Mais on passe un agréable moment, une lecture qui ne vous prend pas la tête.    

lundi 14 mai 2018

Ethan qui aimait Carter


À vingt-quatre ans, Carter Stevenson est atteint de timidité maladive, due à son bégaiement et ses tics. Sans l’aval d'amis qui lui reprochent de laisser sa maladie de Tourette dicter sa vie, Carter déménage de Los Angeles et rejoint une petite ville tranquille de Californie où il compte faire profil bas et éviter les gens. Il n’avait pas prévu que son nouveau voisin, Ethan Hart, s’immiscerait dans sa bulle de solitude et le forcerait à sortir de chez lui pour vivre sa vie.
Depuis le début, Ethan s’est montré clair au sujet de ses sentiments pour Carter. Mais il redoute que ce dernier ne soit pas en mesure de voir au-delà de son cerveau endommagé, même si cela fait de lui quelqu’un de bien plus en accord avec ses émotions que la plupart des gens. Le problème pour Carter ne vient pas de là : il s’est déjà brûlé les ailes aux côtés de ‘parfaits’ petits amis et ne veut pas risquer de se faire briser le cœur une fois de plus.
D’une manière ou d’une autre, Ethan est déterminé à montrer à Carter qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Du moins, jusqu’à ce qu’il reçoive de tragiques nouvelles, qui l’obligent alors à se tourner vers lui pour puiser force et soutien. Carter sera-t-il en mesure d’épauler Ethan dans la tourmente ?



Commentaire:

Au départ, on peut être méfiante devant cette histoire d’amour qui lie un jeune homme atteint de la maladie de Tourette à un autre jeune homme dont les capacités neurologiques sont affaiblies depuis un accident. Il a fallu à l’auteur beaucoup de tact et de délicatesse pour nous amener à lire avec plaisir la rencontre entre Carter et Ethan sans se sentir mal à l’aise. Car au-delà de l’amour qui les lie, la question sous-jacente à ce roman c’est bien celle de leur handicap respectif. Carter doit lutter tous les jours contre sa maladie, fréquenter les autres est souvent une torture car il est timide et ne peut pas toujours maîtriser ses gestes. Quant à Ethan, il est différent, certains disent attardés, depuis un accident dix ans auparavant. Aussi quand ils se rencontrent, on pourrait craindre que leur handicap prenne le dessus sur leur amour et qu’on n’arrive pas à le surmonter. Mais en fait, on finit par l’oublier et être touchée par ces deux personnages. J’ai surtout été émue par Ethan, par son courage, sa fraîcheur et sa spontanéité. Le fait de nous faire vivre l’histoire de son point de vue a joué aussi pour apprécier ce personnage et pour comprendre comment il perçoit le monde. Une jolie histoire pour nous apprendre à être plus tolérant.

dimanche 13 mai 2018

The Thief

Sola Morte, former cat burglar and safe-cracker, has given up her old life on the wrong side of the law. On the run from a drug lord's family, she is lying low far from Caldwell, keeping her nose clean and her beloved grandmother safe. Her heart, though, is back up north, with the only man who has ever gotten through her defenses: Assail, who never meant to fall in love - and certainly not with a human. But they have no future, and not just because she doesn't know he is a vampire, but because he is not about to stop dealing arms to the Black Dagger Brotherhood.
Fate, however, has other plans for them. When Assail falls into a coma and lingers on the verge of death, his cousins seek out Sola and beg her to give him a reason to live. The last thing she wants is a return to her past, but how can she leave him to die?
As a lethal new enemy of the vampires shows its face, Sola finds herself not only a target, but a mission-critical force in a war she doesn't understand. And when Assail's truth comes out, will she run from the horror . . . or follow her heart into the arms of the male who loves her more than life itself?



Commentaire:

 The Thief » est le 16ème tome de la série « La Confrérie de la dague noire » et si je l'ai lu en anglais, c'est que je n'ai pas pu attendre la traduction. Pour ceux qui ne connaîtraient pas la série (comment ? Est-ce possible ?...), la Confrérie de la dague noire est une série paranormale qui met en scène deux mondes : celui des vampires luttant depuis la nuit des temps contre des tueurs redoutables , les Eradiqueurs et celui des humains qui ignorent complètement qu'ils existent. Et entre ces deux mondes, une confrérie à laquelle appartiennent des guerriers redoutables chargés à la fois, de tuer leurs ennemis et en même temps d'éviter que les humains comprennent ce qu'il se passe. Dans ce 16ème tome, la menace des Eradiqueurs a fortement baissé, ils sont remplacés par une menace plus grande, celle qu'incarne Affhres, ancien soldat de Xcor, qui joue à l'apprenti sorcier après avoir découvert un livre, une sorte de grimoire maléfique. Grâce à un sort, il peut produire des ombres gigantesques capables de tuer et qui n'obéissent qu'à lui. Son but ? Tuer des vampires civils, semer le chaos pour prendre la place du roi Kolher. Mais je ne crois pas qu'il maîtrise complètement ce phénomène maléfique, la preuve en est lors d'un épisode où V et Jane se retrouvent confrontés à un vampire civil qu'ils pensaient mort. Je n'en dirais pas plus sur la scène mais elle surprend et permet de comprendre qu'Affhres ne maîtrise pas vraiment ses ombres. Toujours est-il que cette menace reste encore secondaire dans le roman, JR Ward consacrant son intrigue à deux couples qui sont Ahssaut/Sola et V/Jane. Au début du roman, tout va mal pour les deux couples : Ahssaut est toujours à l'hôpital de la confrérie et il est même agonisant. Son médecin, Jane est même persuadée qu'il faut l'aider à mourir, ce qu'elle ignore c'est que son état s'explique en partie depuis qu'Ahssaut a vu partir la femme qu'il aime, Sola. Il ne pouvait pas faire autrement, Sola est une humaine. Mais devant sa mort imminente, les cousins d'Ahssaut persuadent Sola de venir le voir, mentant sur ce qu'il a et surtout ce qu'il est. La réapparition de Sola permet effectivement à Ahssaut de se remettre rapidement mais ne résoud pas le dilemme qui le taraude. Comment garder Sola et vivre avec elle sans lui révéler ce qu'il est ? Parallèlement à l'histoire entre Ahssaut et Sola, JR Ward revient sur son couple favori V et Jane. La lutte contre les Eradiqueurs, celle contre la bande de Bâtards mais surtout la disparition de la Vierge Scribe que V prend comme une offense personnelle, font que les deux amants se sont éloignés. Jane est accaparée par son métier, V obsédé par les ennemis qui les entourent et bien plus marqué qu'il ne l'admet par le décès de la Vierge (qui je le rappelle est sa mère). Ils ne se comprennent plus et l'on voit avec effroi venir le spectre de la séparation. Je vous rassure mais sans rien divulguer, tout s'arrange. Ne dit-on pas : « On a vu souvent rejaillir le feu de l'ancien volcan qu'on croyait trop vieux » ! 
On parle donc beaucoup d'amour dans ce tome, mais aussi de confiance et de loyauté. Il ne suffit pas de se mettre en couple une fois qu'on s'est déclaré un amour absolu pour que tout aille bien dans le meilleur des mondes. Jane et V en font l'amère expérience. On ne peut pas aimer et taire sa personnalité au risque de dépérir comprend Ahssaut, qui se retrouve obligé de se révéler à Sola bien qu'il sache qu'il peut tout perdre. J'ai beaucoup aimé ce tome plus court que d'ordinaire (seulement 462 pages), plus concentré sur quelques personnages. On dirait une pause avant que la guerre reparte avec son lot de souffrances. Et les nouveaux ennemis, ces ombres, sont flippants, il faut bien le dire. Certes, on râle un peu parce qu'on ne voit pas beaucoup les autres guerriers et leurs compagnes mais, comme pour nous narguer, l'auteur en fait réapparaître un, un ancien guerrier de la Confrérie devenu fou et qu'on avait vu dans le 8ème tome (consacré à John et Xhex) Mheurtre et qui, à mon avis, sera plus présent encore dans le prochain tome comme semble l'indiquer la visite que lui fait Saxton. Au risque de me répéter, j'ai beaucoup aimé et je ne me lasse pas de cette Confrérie. J'attends le prochain avec impatience

jeudi 10 mai 2018

Canicule

Kiewarra. Petite communauté rurale du sud-est de l'Australie. Écrasée par le soleil, terrassée par une sécheresse sans précédent. Sa poussière. Son bétail émacié. Ses fermiers désespérés. Désespérés au point de tuer femme et enfant, et de retourner l'arme contre soi-même ? C'est ce qui est arrivé à Luke Hadler, et Aaron Falk, son ami d'enfance, n'a aucune raison d'en douter. S'il n'y avait pas ces quelques mots arrivés par la poste : Luke a menti.
Tu as menti. Sois présent aux funérailles. Revenir à Kiewarra est la dernière chose dont Aaron a envie. Trop vives sont encore les blessures de son départ précipité des années auparavant. Trop dangereux le secret qu'il a gardé pendant tout ce temps. Mais Aaron a une dette, et quelqu'un a décidé que le moment est venu de la payer...



Commentaire:

Il y a quelques années, Aaron Falk a du quitter sa ville natale précipitamment car on l'accusait d'avoir tué une jeune fille Ellie Deacon pour la simple raison que la police avait trouvé dans la chambre de cette dernière un papier sur lequel était inscrit "Falk".Pour rien au monde il ne souhaite revenir à Kiewarra mais son ami d'enfance s'est suicidé après avoir tué sa femme et son fils. C'est ce que tout le monde croit mais pas les parents de Luke qui lui demandent de chercher quelles sont les raisons qui auraient amené leur fils à agir ainsi. Et peut-être qu'il n'est qu'une victime. D'abord réticent, Aaron accepte de rester et d'enquêter. Sa présence fait resurgir le souvenir de la mort inexpliquée de Deacon et bien des gens à Kiewarra aimeraient faire payer Aaron. D'ailleurs des tracts accusateurs circulent, sa voiture est saccagée, l'oncle et le père de Deacon le désignent comme un assassin. Mais Aaron ne cède pas et avec l'aide du seul flic compétent de la ville, il fouille, interroge et bientôt une vérité troublante se fait jour. Bienvenue à Kiewarra dans cette ville asséchée par la canicule où vos moindres mouvements sont surveillés par des gens à l'esprit étroit, prêts à vous écraser s'ils le peuvent. L'intrigue tient ses promesses, le rythme est bien mené et la fin surprend par sa noirceur. A lire absolument. Le roman fait partie de la sélection Polar du Livre de Poche 2018.

Dark desire


Kai Mori. Beau, riche, talentueux… C’était l’enfant chéri de Thunder Bay jusqu’au jour où il a brutalement tourné le dos à son brillant avenir. Un mystère pour tout le monde, sauf pour moi. La même noirceur coule dans nos veines, la même fascination pour le danger et le secret. Ensemble, nous aurions pu être invincibles, peut-être même heureux. Mais nous n’aurons jamais l’occasion de le découvrir. Car aujourd’hui nous sommes ennemis. Et, si Kai s’imagine pouvoir détruire ce que j’ai de plus cher au monde, je me dresserai sur sa route sans hésiter une seule seconde.



Commentaire:

Ce roman fait suite à « Dark romance » qui mettait en scène les amours compliquées et explosives entre Rika et Michael avec en arrière-plan une histoire de vengeance. A la fin du roman, les deux amants étaient enfin réunis mais un danger persistait en la personne du meilleur ami de Michael c’est-à-dire Damon qui a disparu sans laisser de traces. Quand ce roman commence, Kai Mori, partenaire et ami de Michael est persuadé que Damon se cache pas loin d’ici et qu’il attend le bon moment pour se venger. Kai le connaît bien, il connaît son tempérament explosif, sa fragilité et sa violence. Et pour mettre un terme à ce danger qui pèse sur eux et obliger Damon à se montrer, Kai rend visite au père de Damon pour passer un marché. Sur place, il reconnaît une jeune femme, rencontrée six ans plus tôt et qui ne l’avait pas laissé indifférent. Elle se prénomme Banks ou Nick, se cache derrière des vêtements informes, travaille pour Nikov  le père de Damon. Ce que Kai ignore c’est qu’elle est la fille illégitime de Nikov, donc la sœur de Damon, que ce dernier a toujours une attitude possessive envers elle, possessivité qui relève d’une forme de maltraitance même si Banks ne le voit pas comme ça ; et enfin, qu’elle se sent indéfectiblement liée à Damon. Elle accepte de faire partie intégrante du marché établi entre Niko et Kai en se disant ainsi qu’elle pourra protéger Damon quand il réapparaîtra. Il lui suffit de rester dans le sillage de Kai, de l’espionner, et même de se frotter à lui et Damon reviendra. Mais on ne joue pas avec le  feu sans risquer de se faire brûler et Banks se retrouve bientôt coincée entre sa loyauté pour son frère et son amour pour Kai. Le titre laisse présager une 
« dark » romance mais ce n’en est pas vraiment une, elle est d’ailleurs beaucoup moins noire que la précédente. Les personnages sont sombres, complexes mais il n’y a pas une once de méchanceté dans Kai ou de violence gratuite. C’est plutôt un jeune homme encore tourmenté par ce qui est arrivé à lui et ses amis trois ans auparavant qui cherche à fermer la porte sur son passé. Et retrouver Damon en fait partie. Quand il comprend qui est Banks, certes il l’utile mais en même temps, il ne peut plus se passer d’elle. Quant à elle, on comprend peu à peu son attitude, sa façon de se cacher dans des vêtements informes quand on lit ce qu’elle a vécu. Le miracle, c’est qu’elle n’ait pas craqué auparavant ! Vous ajoutez à ces deux personnages un peu de tension sexuelle et vous obtenez une bonne romance. Je vous la conseille vivement.
Je remercie les Editions Harlequin et Netgalley de m'avoir permis de découvrir ce livre. Et enfin, c'est une lecture que j'ai faite aussi dans le cadre #ChallengeNetGalleyFR


Là où elle repose


À Ridgedale, petite ville aisée du New Jersey, le corps d'un bébé est retrouvé dans les bois voisins de l'université. Malgré toutes les rumeurs et les hypothèses que ne manque pas de susciter le drame, personne ne connaît l'identité de la fillette et encore moins les raisons de sa mort. Molly Anderson, journaliste indépendante récemment arrivée avec son mari et sa fille, est recrutée par le journal local pour couvrir le fait divers. Une affaire, pour la jeune femme, qui réveille un tourment douloureux. En effet, elle a perdu un enfant en bas âge et ne s'est jamais vraiment remise de cette épreuve... Or, ses investigations vont mettre à jour certains secrets bien enfouis de cette petite communauté aux apparences si convenables.


Commentaire:

J’ai lu ce roman dans le cadre du Prix Polar du Livre de Poche et j’ai passé un bon moment de lecture même si ce n’est pas un coup de coeur. Mais l’intrigue, justement, est savamment dosée par l’auteur qui a découpé son roman en chapitres qui font entendre les voix de quatre femmes : Molly une journaliste encore affectée par la perte de son deuxième bébé mort à la naissance, Sandy une adolescente dont la vie n’est pas facile –doux euphémisme !- Barbara, une femme au foyer qui se veut parfaite mais à qui on donnerait bien des gifles et Jenny, la mère de Sandy dont on lit des bribes de son journal en 1994. Mais quel rapport entre ces quatre femmes ? Entre 1994 et maintenant ? Peut-être le bébé dont on vient de découvrir le cadavre au bord d’un ruisseau ? Molly qui est encore pourtant fragile après la dépression vécue depuis sa tragédie personnelle, s’accroche à cette affaire, elle se dit que si elle trouve qui était la mère de ce bébé, elle pourra redémarrer une nouvelle vie. Alors elle fouille, s’aperçoit que le lieu où on a trouvé le corps du bébé est à proximité d’un campus où un jeune homme avait trouvé la mort en 1994. Mais il ne fait pas toujours bon de chercher la vérité, parfois elle n’est pas celle qu’on attendait. Je l’ai dit plus haut, j’ai lu avec plaisir ce roman, le rythme est soutenu, le découpage des chapitres nous donne la sensation d’éplucher un oignon : à chaque couche une découverte et à la fin, on pleure devant le résultat. A lire dans un bon fauteuil ou sur la plage ! 

dimanche 6 mai 2018

L'art de perdre


L'Algérie dont est originaire sa famille n'a longtemps été pour Naïma qu'une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ?
Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu'elle ait pu lui demander pourquoi l'Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l'été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l'Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ?


Commentaire:

Je voulais lire ce roman depuis longtemps, ayant lu de nombreuses critiques élogieuses à son sujet. Et je n’ai pas regretté ma lecture d’abord parce que l’écriture de l’auteur m’a saisie et emportée dans une histoire à la fois belle et tragique. Ensuite parce que son roman aborde des thèmes qui me touchent sur l’identité, l’appartenance à une culture, le poids de nos racines, la transmission de nos origines, la famille. Son histoire est divisée en trois parties : nous entendons Ali puis son fils Hamid et enfin sa petite-fille Naïma.

 Tout commence en Algérie dans les années 50, Ali vit dans un village de Kabylie, il règne sur une famille élargie et sur une partie du village grâce à la production d’olives qui les fait vivre. C’est un patriarche, un homme reconnu et écouté, il pense pouvoir transmettre ses biens plus tard au fils qu’il vient enfin d’avoir. Mais tout s’effrite, s’écroule quand un certain FLN commence à commettre des attentats, à menacer les villageois en leur disant que s’ils collaborent avec les français, ils seront punis. Mais qu’est-ce que cela veut dire collaborer ? C’est continuer à recevoir une pension de la France pour faits de guerre par exemple.  Ali qui a combattu au Mont Cassino avec l’armée française ne comprend pas pourquoi il devrait y renoncer, il ne comprend pas non plus pourquoi Akli, un ancien soldat de 14/18, a été égorgé par le FLN et son corps laissé nu devant le bâtiment où se rassemblaient les anciens combattants. Il a peur pour lui, sa famille et son village et se retrouve écartelé entre des soldats français menaçants et un FLN dangereux. Au moment où l’indépendance devient une réalité, Ali fuit avec sa femme et ses trois enfants. On lui a collé l’étiquette de harki, il ne pourra jamais plus s’en débarrasser.
 Les voilà en France, parqués au départ au camp de Rivesaltes qui aura vu passer depuis son ouverture tous les réprouvés d’Europe puis envoyés dans un camp dans les Bouches du Rhône pour travailler pour l’Office national des forêts et enfin à Flers en Normandie. La parole passe alors à Hamid, le fils aîné, car à partir du moment où ils arrivent en France, Ali et sa femme Yema, se taisent en dehors de la cellule familiale. Ils n’ont jamais appris à lire et à écrire, dès lors, c’est leur fils qui s’informe, explique, transmet les paroles du dehors, celle de l’école, de l’administration. Cette parole qui lui est refusée, est difficile à vivre pour Ali qui voit sa vie, son rôle s’étioler entre les murs de l’appartement de la cité où ils vivent, qui voit surtout son fils lui échapper, pire le juger. Hamid a choisi la France, il est décidé à s’imprégner de la culture française, de la faire sienne, alors peu à peu il oublie la langue maternelle, l’Algérie. Il refusera toujours de retourner là-bas et refusera toujours de parler de son enfance en Algérie à ses filles, des événements qui l’ont conduit à se retrouver avec d’autres harkis à Rivesaltes. Ce qu’il veut c’est qu’on le laisse tranquille entre sa femme Clarisse et ses quatre filles.
C’est une de ses filles Naïma qui fera le chemin en sens inverse, elle se rend en Algérie pour son travail (elle doit ramener des œuvres d’un artiste algérien qui vit en France). Naïma est française mais depuis les attentats qui ont touché la France en 2015, elle a l’impression qu’on la regarde autrement et qu’elle doit, plus que d’autres, condamner les actes terroristes. Ce n’est plus son nom qu’on regarde mais son visage qui dit sa culture. Aussi ce voyage en Algérie, elle le refuse longtemps : elle ne connaît rien de ce pays, ni son histoire, ni la langue qu’elle a pourtant essayé d’apprendre. C’est son patron qui l’oblige à s’y rendre partant du principe que puisqu’elle est à moitié algérienne, elle est légitime pour y aller. Mais comme lui dit Ifren, un algérien qui l’accueille à son arrivée : « Tu peux venir d’un pays sans lui appartenir […] Il y a des choses qui se perdent… On peut perdre un pays. » Et effectivement, Naïma se rend compte en se rendant dans le village familial que rien ne la rattache à elle. La famille qu’elle rencontre pour la première fois lui restera étrangère toute sa vie, ce pays dont son père a toujours refusé de parler n’est pas le sien. Il lui permet en tout cas de rapporter à sa grand-mère Yema un peu de sa vie abandonnée en 1962 à travers quelques photos.
Je vous recommande ce roman très beau, très fort et qui laissera dans ma mémoire une marque indélébile.

mardi 1 mai 2018

Que vais-je lire en Mai ?



Je ne sais pas si c'est le printemps qui me fait cet effet mais ces derniers jours j'ai fait chauffer ma carte bleue pour m'offrir quelques livres qui m'ont tapée dans l'oeil!

J'ai une Pal tellement grande qu'on s'y noierait, aussi ai-je décidé de me faire un carnet de lectures pour m'éviter déjà de racheter d'autres oeuvres avant d'avoir fini ce que j'ai noté pour le mois de mai.
Alors au programme:

  • Les derniers livres achetés:
  1. Mille petits riens de Jodi Picoult (je n'ai jamais lu cette auteure)
  2. My absolute darling de Gabriel Tallent (j'ai lu sur Babélio de bonnes critiques)
  3. Beignets de tomates vertes de Fannie Flagg (ce n'est pas récent mais cela fait longtemps que je veux le lire)
  4. Courrier des tranchées de Stefan Brijs (c'est la période historique qui m'a attirée)
  • Les livres empruntés à la bibliothèque:
      5. L'art de perdre d'Alice Zeniter (la liste d'attente était longue... Enfin je l'ai eu et je suis en train            de le lire)
       6. Juste après la vague de Sandrine Collette (le résumé a fait tilt en moi)


  • Par Netgalley (:que je remercie au passage ainsi que toutes les maisons d'édition participantes)
       7. Dark Desire de Penelope Douglas (j'ai lu le tome précédent, donc j'ai obtenu la suite)
        8. L'appât de Daniel Cole (j'ai adoré son premier roman)
        9. Elles de Lisa Lutz (le résumé m'a intéressée)
        10. Ceux qui te mentent de Nuala Ellwood (Policier au résumé prometteur)
         11. La captive du Gallion de Sabrina Jeffries (l'auteure sera présente au Salon de la Romance                qui se tient les 4 et 5 mai à Paris)
         12. Devious de L.J. Sheen (j'ai le premier tome de la série, donc je vais voir si la suite est à la                     hauteur)


  • Dans le cadre du Prix Polar organisé par le Livre de Poche (pour ce mois-ci, j'ai reçu deux titres mais il y en a un que j'ai déjà lu "Canicule" de Jane Harper
       13. Là où elle repose de Kimberley Mc Creigh (je ne connais pas, on verra) 

Voilà à peu près mon carnet de lectures pour le mois de mai, à cela ajoutez les romans de la saga de Diana Gabaldon que je suis en train de relire et sans doute (car je me connais) d'autres lectures que je n'ai pas encore trouvées.

Bon mois de Mai!