samedi 26 mai 2018

Le sel de nos larmes


Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées.
Chacun né dans un pays différent.
Chacun traqué et hanté par sa propre guerre.
Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte devant l'avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes... [...]


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Le 30 janvier 1945, le paquebot Wilhelm Gustloff coule dans la mer Baltique après avoir reçu trois torpilles soviétiques. A son bord, des milliers de civils dont 4 à 5000 enfants, fuyant la Prusse orientale lentement mais inexorablement conquise par l’Armée rouge. De cette tragédie, Ruta Sepetys en a fait un roman pour que tout le monde se souvienne car, dit-elle : « Une fois les survivants disparus, il ne fait pas laisser la vérité disparaître avec eux. »

 Pour rendre hommage à tous les enfants disparus dans la tourmente de cette fin de guerre, elle a choisi de nous raconter le destin de quatre jeunes gens. Florian a fui Könisberg quand il s’est rendu compte qu’il travaillait pour des nazis qui pillaient les musées de toute l’Europe, les appartements saisis aux juifs pour récupérer des œuvres d’art. Dans son baluchon, une clé et une pièce du Cabinet d’Ambre volé aux soviétiques. Joana est originaire de Lituanie, elle a pu quitter le pays avant l’arrivée des Soviétiques, a travaillé comme infirmière dans un hôpital. Emilia est polonaise, son père l’a envoyée à la campagne chez des amis qui devaient la protéger. Tous les trois vont se rencontrer sur une route enneigée, fuyant l’arrivée des soldats soviétiques. Chacun porte un lourd secret, trop lourd pour leurs jeunes années. Ils parviennent enfin à Gotenhafen, un port donnant sur la mer Baltique. Avec eux, des milliers de civils, terrifiés et prêts à tout pour monter à  bord d’un bateau. Alfred est à bord du Gustloff, simple matelot qui rêve de gloire, de médaille donnée en personne par Hitler, pauvre matelot en fait qui n’a pas toute sa tête. Il va permettre à Joana, Florian et Emilia de faire partie de ceux qui pourront embarquer. Ils pensent être sauvés…

 Le récit à quatre voix donne du rythme, permet de saisir les destinées de ces jeunes gens ballottés par les événements. Ce sont eux qui nous font vivre le naufrage. Ici pas d’orchestre pour jouer jusqu’à la fin, pas de commandant mourant dignement à la barre de son bateau. La nuit, des températures glaciales, pas assez de canots de sauvetage, cette tragédie se dévoile sous nos yeux effarés. C’est un roman à destination des adolescents mais je trouve qu’il devrait être lu par tout le monde. Pour ne pas oublier. 

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