mercredi 17 octobre 2018

Des fleurs dans la tourmente

Amour, maladie, différence sociale...

Richissime et séduisant, le duc de Jervaulx est aussi un mathématicien de génie et un brillant orateur. La vie l'a comblé de dons et de privilèges qu'il considère comme un dû. Jusqu'au jour où tout s'écroule...Foudroyé par une apoplexie, il se retrouve incapable de communiquer et d'accomplir les actions les plus simples. Sa famille, désemparée par ses accès de violence, le fait interner. Christian préférerait la mort à cette déchéance. Mais une jeune infirmière va de nouveau faire basculer son destin. Elle s'appelle Archimedea et, alors que tout les oppose, va devenir sa seule lumière dans un monde dont il ne maîtrise plus les règles...

Commentaire:

Ce livre a été écrit en 1992 mais n’avait jamais été traduit avant cette année et on se demande bien pourquoi il a fallu attendre si longtemps. J’ai beaucoup aimé cette histoire à plus d’un titre. D’abord parce qu’elle déroule une intrigue forte et bien menée tout du long du roman. Rien n’aurait jamais dû réunir Christian, le duc de Jervaulx, brillant dans tous les domaines et une simple roturière, quakeresse de surcroît, Archimedea. Mais voilà, victime d’une attaque d’apoplexie, Christian est incapable de communiquer avec sa famille, ce qui le met dans des états de fureur telle que sa mère, bigote, y voit des signes de démence et le fait interner. C’est dans l’asile de son oncle qu’Archimedea, surnommé Maddy, va le retrouver. Et elle va l’aider, d’abord à sortir de l’asile puis à fuir une famille pressée de le déclarer dément pour s’approprier sa fortune. Une intrigue solide qui ne démérite par rapport à toutes celles qu’on peut lire actuellement et qui parfois se résume à une seule ligne !


Ce que j’ai beaucoup aimé ensuite, c’est que l’auteur nous fait vivre l’histoire selon le point de vue de Christian. Non seulement il est incapable de communiquer mais il ne comprend pas toujours ce que les autres lui disent. Et Laura Kinsale nous le fait comprendre dans le langage même : les propos de Maddy ou d’un ami par exemple parviennent par bribe dans le cerveau de Christian. « Jervaulx ! Papa besoin. Peur moi. Dois rentrer ! » entend-il à un moment où Maddy aimerait pourvoir retrouver son père parce qu’elle s’inquiète pour lui. On comprend alors à quel point l’attaque a non seulement affaibli Christian mais en plus réduit ses capacités de réflexion et de compréhension, ce qui le met dans une rage noire, lui qui avait l’habitude d’être écouté. On assiste à sa lutte pour recouvrer la parole et surtout  pour rester un homme libre, libre de sa vie et de ses choix. A ses côtés, Maddy est un personnage moins complexe et parfois même plus agaçant dans ses réactions. Mais les deux forment un beau couple et on suit avec beaucoup d’émotion leur parcours.

En résumé, une belle histoire, un personnage fort et émouvant qu’on aimerait accompagner encore après la fin de l’histoire. Laissez-vous tenter ! 

Je mets 4 chats et demi!

Les Ravenel, tome 4: L'inconnu


Amour, médecine, complot, trahison...

Qui est le mystérieux Ethan Ransom?
Un simple policier respecté pour ses talents d’enquêteur ou bien un assassin à la solde d’une éminence grise du ministère de l’Intérieur?
Le Dr Garrett Gibson a beau se méfier, elle est fascinée par cet homme au charme trouble. Elle qui a bravé les préjugés pour vouer sa vie à la médecine n’aurait jamais imaginé tomber amoureuse d’un homme sans foi ni loi, expert en manipulation. Pourtant, après une nuit d’ivresse dans les bras du bel Irlandais, Garrett, femme libre et de conviction, est prête à affronter tous les dangers pour vivre au grand jour cette irrésistible passion…

Commentaire:

C’est le quatrième tome d’une série « Les Ravenel » qui se déroule en Angleterre pendant le règne de la reine Victoria. Lisa Kleypas s’intéresse au destin d’une famille « Les Ravenel » et chaque tome conte les amours d’un des membres de la famille (proche ou éloigné). L’intrigue met en avant les amours d’Ethan Ransom lié aux Ravenel et de Garrett Gibson, femme médecin de son état. Les deux se rencontrent, sont fascinés l’un par l’autre et se retrouvent dans des circonstances dramatiques qui vont les amener à s’avouer leur amour réciproque.


Rien de très original mais vous allez me dire que c’est une romance, donc il est normal qu’on nous raconte les amours de Garrett et d’Ethan. Et c’est bien ce qu’on a. Mais l’auteur n’a pas été en verve cette fois-ci. Je lis Lisa Kleypas depuis très longtemps et très souvent ses histoires m’ont fait passer des moments de lecture délicieux. Mais là, je me suis ennuyée : pas de surprises, pas d’émotion, pas beaucoup d’humour alors qu’il y en a souvent dans son œuvre. On ne s’attache pas aux personnages, même le Dr Garrett Gibson ne nous touche pas alors que Lisa Kleypas s’est inspirée de la première femme médecin en Angleterre qui pratiqua son métier malgré les tollés de la société. Je m’attendais à une femme de caractère, ne s’en laissant pas conter et menant la baguette au héros… Tout le monde reste sage et donc on s’ennuie un peu. Dommage car je considère que Lisa Kleypas est une référence dans le monde la romance. Je vous conseille de lire ses autres œuvres.
Je mets 3 chats

mardi 16 octobre 2018

Juste de l'autre côté de la mer


Intolérance, exploitation, immigration...

Chaque printemps, depuis plus de dix ans, Eric, le parisien, passe une semaine au Maroc dans la vallée idyllique du Dadès, au sein de sa famille de cœur. Il partage des moments chaleureux avec Kenza et ses jumeaux de 14 ans, Mehdi et Lilia. Eric est un peu le père que ces derniers, qui ont grandi sous le signe de l’amour, du rire et de la liberté, n’ont jamais eu. Mais cette année, Eric trouve l’atmosphère pesante. Un nouvel imam est arrivé, et tous les prétextes sont bons pour réduire les libertés individuelles, et diffuser des messages religieux. Quant à Mehdi, il semble plus distant, plus taciturne. Il aimerait quitter le Maroc pour découvrir d’autres horizons. Il rêve d’Europe. Lilia, joyeuse et rebelle, est devenue une belle adolescente. Quand Eric repart, il comprend, impuissant, que la vallée du Dadès est en train de changer…

Commentaire:

Lilia et Mehdi sont deux jeunes orphelins de père qui vivent avec leur mère Kenza au Maroc, dans la vallée du Dadès. Leur vie est simple et heureuse mais en grandissant Mehdi est de plus en plus insatisfait : il s’ennuie dans cette région où on ne capte pas Internet, où il n’y a rien à faire, à part pêcher. Cette frustration d’ailleurs s’accentue avec la visite d’Eric, ce français qui vient les voir tous les ans. Car avec Eric, c’est l’Europe qui s’invite et dans l’esprit de Mehdi, ce n’est que là-bas qu’on peut vivre selon ses envies. A cela s’ajoute la présence d’un imam curieusement hostile à Kenza la maman des deux jeunes adolescents qui, un jour, apprend qu’on ne veut plus d’elle à l’école. Désemparée, elle confie ses enfants à son frère sans s’imaginer que le pire va leur arriver.


C’est un très beau roman pour adolescents mais qui peut très bien aussi intéresser les adultes que nous sommes car il traite de sujets d’actualités brûlants qui font la Une des journaux. Mehdi incarne ces jeunes gens attirés par les lumières de nos villes, persuadés de vivre dans l’opulence. D’ailleurs ils connaissent des amis qui ont fait fortune…. Du moins ce sont les bruits qui circulent mais il y en a d’autres qu’ils refusent d’entendre : personne ne les attend en Europe, et s’ils viennent, ils rencontreront surtout le rejet, la violence et le racisme. A l’opposé de Mehdi, il y a sa sœur jumelle Lilia, bien plus lucide et qui cherche de toutes ses forces à réveiller son frère. Plutôt que de rêver à une Eden utopique, Lilia s’efforce de vivre selon ses principes. Mais il est difficile de lutter contre l’eldorado européen. Un livre à lire avec, cependant, un regret, celui de ne pas avoir assez exploité le personnage d’Eric.

Je lui mets 4 chats




jeudi 11 octobre 2018

Re-made


Pandémie, adolescence, fin du monde, fuite...

Un virus inconnu, incontrôlable et... capable de penser.
Un adolescent, Léo, qui n'a rien d'un héros.
La promesse de protéger, quoi qu'il arrive sa petite sœur Grace.
Et une seule solution : fuir, le plus loin, le plus vite possible...

Commentaire:

Léo a 16 ans et vit à Londres avec sa mère divorcée depuis peu et sa sœur cadette Grace. Sa vie banale pourrait se poursuivre longtemps mais un virus apparaît en Afrique et très vite contamine et tue les gens en quelques heures. Pire, il les réduit à l’état de bouillie. Alerté par son père qui vit aux USA, Léo fuit Londres en compagnie de sa mère et de sa sœur. Mais le virus est déjà là et il faut fuir, fuir mais où et jusqu’à quand ?


Ce roman apocalyptique se lit très vite, le rythme est soutenu. Le virus fait son apparition et quelques pages plus loin, il a déjà tué des millions de gens. La tension est forte tout du long, on se demande avec angoisse comment Léo et Grace vont s’en sortir d’autant que c’est un virus intelligent capable de se reproduire à une vitesse effarante et surtout capable de copier tout ce qui est vivant.

On se rassure en se disant que cela n’existe pas. Non ? Il y a une suite que je vais lire car je veux savoir si Léo et Grace s’en sortent.


Berlin finale


Seconde Guerre mondiale, fanatisme, résistance....

Publié en 1947 en Allemagne, vendu à plus de 100 000 exemplaires, Berlin finale est l'un des premiers best-sellers post-Seconde Guerre mondiale. Une œuvre passionnante, haletante, audacieuse, qui a su, alors que l'Europe se relevait à peine de la guerre, décrire dans toute sa complexité le rapport des Berlinois au nazisme.
Jusqu'alors inédit en France, un roman-reportage brillant qui nous raconte, à travers les destins d'une poignée de résistants, les derniers jours de Berlin avant sa chute.


Commentaire:

Ce roman a été écrit au sortir de la Seconde Guerre mondiale par un Berlinois né en 1906 et dont les écrits avaient été boycottés par les nazis. Installé dans la partie Est de Berlin donc contrôlé par les soviétiques, Heinz Rein a écrit en urgence cette histoire qui se déroule sur 15 jours à peine. Mais pas n’importe quels jours : ce sont les derniers jours de la bataille de Berlin quand la capitale a été attaquée à la fois par les armées de Joukov et de Koniev.


Le roman met en scène 6 personnages principaux pris au piège dans la capitale. Il y a un jeune soldat déserteur Lasshen qui, par miracle, est repéré par un propriétaire d’un café Klose qui va l’abriter et lui donner de faux papiers. Klose appartient à un groupuscule d’opposants qui aimeraient écourter la guerre. C’est ainsi que Lasshen fait connaissance avec un ancien syndicaliste, vivant dans la clandestinité Friedrich Wiegand, sa femme Lucie, un médecin –le Dr Böttcher- et un mécanicien communiste Schröter. Ce qui relie ces personnages c’est leur haine et leur dégoût du National-Socialisme et chacun aimerait agir. Mais dans cette ville bombardée nuit et jour, parmi cette population berlinoise écrasée par la propagande nazie, il est quasiment impossible de faire quoi que ce soit. Ils ne peuvent assister qu’à l’effondrement de la ville.

C’est un roman témoignage très long (880 pages !) mais c’est un roman que j’ai trouvé extraordinaire car il est écrit par un témoin qui vivait au cœur de cette dernière bataille. Les chapitres commencent tous par une longue description d’un quartier de la ville, à chaque fois, c’est le même décor apocalyptique qui est décrit et, parmi ces ruines, des Berlinois qui continuent de vivre en dépit des obus qui tombent, des avions qui passent et des derniers nazis obsédés qui circulent, arrêtent, pendent arbitrairement tout homme qui montrerait une quelconque faiblesse. De temps en temps, Heinz Rein reproduit des extraits de journaux nazis qui tiennent jusqu’au bout les mêmes discours effarants, prédisant à chaque ligne que l’ennemi va s’effondrer alors qu’il est déjà derrière la porte ! C’est donc un livre que je vous recommande vivement !

Je mets 4 chats et demi.