samedi 31 mars 2018

Le secret de Lady Emma

Emily n’avait aucune idée du danger qui l’attendait quand le comte de Nesfield est venu la chercher dans le Derbyshire pour lui demander un service : se faire passer pour sa nièce Emma, dans le but d’enquêter sur les prétendants de sa fille. Fille de pasteur, Emily se voit ainsi promue au rang de jeune lady et fréquente la bonne société de Londres pour récolter des informations. Mais son plan vacille lorsqu’elle croise l'irrésistible Lord Blackmore, qui lui a volé un baiser quelques semaines plus tôt lors d’un bal masqué. Menacée par ses soupçons, elle doit lutter pour garder son identité secrète. Car, si elle échoue, le comte ruinera sa réputation…




Commentaire:

J'ai lu avec beaucoup de plaisir ce roman que j'ai beaucoup apprécié et je remercie les éditions Harlequin et Netgalley de m'avoir permis de découvrir cette jolie histoire de Sabrina Jeffries. Cela faisait longtemps que je n'avais lu cette auteure qui n'a pas son pareil pour vous livrer des intrigues bien ficelées avec des personnages attachants. Quand on lit le résumé, on a l'impression qu'Emily a accepté de rendre service à ce malheureux père qui se soucie de voir que sa fille pourrait être convoitée par un coureur de dots. Mais en fait ce Nesfield est une ordure de première qui exerce un horrible chantage sur elle, pour l'obliger à repérer celui qui a essayé de s'enfuir avec sa fille Sophie. Emily, fille de pasteur, déteste le mensonge mais elle se trouve obligée de jouer la fille de Lady Dundee, soeur de Nesfield, de jouer les coquettes et tenter de tirer les vers du nez à ceux qui s'approcheraient d'elle. Hélas pour elle, elle attire un Comte, rencontré quelque temps plus tôt, qui sait qu'elle ment sur son identité. Et il n'a de cesse de la tourmenter pour l'amener à s'expliquer sur cette usurpation d'identité. Sabrine Jeffries nous offre un roman délicieux malgré une intrigue et des rebondissements sans véritable surprise entre deux individus que tout sépare : le rang, le caractère, le regard sur la vie et l'amour. Mais on s'attache à eux et on suit leurs rencontres et leurs joutes verbales avec délectation. J'ai passé un très bon moment avec Emily et Lord Blackmoore. 

mercredi 28 mars 2018

Les mémoires d'un chat





Un changement dans la vie de Satoru fait qu'il doit se séparer de Nana, son chat adoré. Débute alors une série de voyages chez des amis d'enfance, aux quatre coins du Japon, pour lui trouver un nouveau foyer. Mais le rusé matou, narrateur de ce savoureux roman, ne l'entend pas de cette oreille : il fera tout pour rester avec Satoru et prolonger l'aventure.



Commentaire:


Quand j’ai vu la couverture de ce roman avec ce gros plan d’un chat malicieux, je l’ai acheté sans vraiment savoir ce que j’allais découvrir. Et j’ai beaucoup aimé cette histoire même si au début, j’ai été rebutée par l’écriture. Est-ce un problème de traduction ? Je ne connais pas le japonais et je me suis demandé si le traducteur avait su transcrire comme il le fallait tous ses « Bah » ou « Rooh » qu’on trouve dans pratiquement tous les propos des différents protagonistes. Mais le déroulement de l’intrigue m’a permis finalement d’oublier ses tics de langage pour apprécier pleinement le couple formé par Saturo et son chat Nana (ce qui veut dire 7 en japonais). L’auteur nous fait entendre la voix de Saturo mais surtout celle de Nana commentant et critiquant avec malice les agissements de ce pauvre humain bien gentil qu’il (entendez le chat !) a fini par adopter. Quand le roman commence, Saturo part à la recherche d’un ami qui pourrait s’occuper de son chat car il a des soucis personnels. L’occasion pour l’auteur de nous faire voyager à travers le Japon, de découvrir les paysages et les mœurs de ses habitants, de nous replonger dans le passé de Saturo qui , et c’est le moins que l’on puisse dire, a eu une enfance marquée par la tragédie mais qui ne l’a pas aigri. Nana découvre les amis d’enfance de son maître, l’occasion de scènes amusantes où le félin manifeste sa désapprobation à l’idée d’être donné à des étrangers. Car Nana en est convaincu : son maître l’aime trop pour le quitter. Alors pourquoi tient-il tant à le confier à quelqu’un ? Quand, enfin, on comprend pourquoi, on est tout à coup saisi par l’émotion. Les derniers chapitres sont très beaux, très émouvants, j’ai même cru que j’allais me mettre à pleurer devant l’amour de Nana pour son maître Saturo. Si vous aimez les chats, lisez ce livre, et vous ne regarderez plus votre Neko (chat en japonais) comme avant. Si vous ne les aimez pas, lisez-le quand même car la relation homme/animal est touchante et si vraie.

Les rêveurs


Quand l’enfance a pour décor les années 70, tout semble possible. Mais pour cette famille de rêveurs un peu déglinguée, formidablement touchante, le chemin de la liberté est périlleux. Isabelle Carré dit les couleurs acidulées de l’époque, la découverte du monde compliqué des adultes, leurs douloureuses métamorphoses, la force et la fragilité d’une jeune fille que le théâtre va révéler à elle-même. Une rare grâce d’écriture.




Commentaire:


J’ai lu ce roman dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle et j’ai pris plaisir à le lire. J’aime beaucoup l’actrice Isabelle Carré, que ce soit dans les comédies ou dans des films plus dramatiques : elle a beaucoup de charme et une sensibilité qui se voit à l’écran. Mais j’ignorais que derrière ce visage souriant, lumineux, se cache une femme beaucoup plus fragile. Le moins que l’on puisse dire c’est que Isabelle Carré, jeune, n’a pas eu une enfance facile. On ne peut pas dire qu’elle ait manqué d’amour, mais ses parents n’ont pas su lui donner la sécurité qu’elle cherchait. Enfant et adolescente ultrasensible, elle aurait aimé avoir des parents plus cadrés. Mais sa mère, en proie à une dépression profonde, et son père, en proie à des tourments intérieurs n’ont pas su ou pu la réconforter. C’est le théâtre qui lui a permis de mettre entre parenthèses son angoisse, sa peur de la vie et de bâtir une belle carrière même si, comme elle le dit si bien : « Je suis une actrice connue,  que personne ne connaît ». J’ai aimé découvrir une autre Isabelle Carré, pour autant je n’ai pas ressenti de coup de cœur en lisant cet ouvrage. Et qu’il soit qualifié de roman me laisse perplexe puisque j’ai plutôt eu l’impression de lire une autobiographie. Enfin, si le style est agréable à lire, je n’ai pas non plus été emballée par l’écriture.

dimanche 25 mars 2018

Une autre histoire


La vérité n'est jamais là où on l'attend.
Élevée par un père violent et une mère soumise, Mags a fui l'Angleterre dès qu'elle a pu pour devenir une brillante avocate à Las Vegas. Lorsqu'elle apprend que son jeune frère, Abe, a été victime d'un accident et se trouve dans le coma, elle revient pour la première fois depuis longtemps à Londres. Là, elle a la surprise de rencontrer sa petite amie, Jody, dont il ne lui avait jamais parlé. Elle est plus surprise encore quand Jody, inconsolable, lui révèle qu'il ne s'agit pas d'un accident mais d'un suicide. Dépressif, Abe s'est jeté par la fenêtre. Peu à peu, la version officielle semble néanmoins présenter d'étranges incohérences. Jody dit-elle toute la vérité ? Était-elle vraiment la petite amie d'Abe ou une experte en manipulation ?
À ce stade du résumé, votre opinion est sans doute déjà faite. Jody est coupable, elle a d'une façon ou d'une autre participé à la chute d'Abe, Mags va découvrir la vérité. C'est du tout cuit : un thriller de plus parmi tant d'autres. Eh bien, détrompez-vous. Si les apparences sont en effet trompeuses, vous n'imaginez pas à quel point. Vous êtes surtout loin de vous douter avec quelle maestria Sarah Naughton vous manipule.
Vous croyez lire une histoire et c'en est une autre, bien plus captivante, qui va se dévoiler.


Commentaire:

J’ai lu ce roman dans le cadre d’un Masse critique et je remercie Babélio et les éditions Sonatine de m’avoir permis de lire « Une autre histoire ». Le résumé alléchant m’a attirée et j’étais prête à me laisser manipuler avec « maestria »  par l’auteur. Ma foi, cela n’a pas marché ! J’ai vite saisi que la malheureuse Jody n’était ni petite amie, ni manipulatrice experte mais une pauvre victime qui cachait la vérité à tout le monde, partant du principe que personne ne la croirait. Et effectivement Mags, la sœur d’Abe, croit pendant plus de la moitié du roman que cette jeune fille si fragile que le moindre courant d’air pourrait  faire s’envoler, ment pour cacher ses crimes. Mais pour lui faire avouer la vérité qui n’a rien à voir avec celle qu’attendait Mags, cette dernière va se prêter à une expérience particulièrement monstrueuse qui va l’amener sur une autre piste. Alors, certes nous avons bien des rebondissements mais je les ai trouvés prévisibles. A aucun moment, je n’ai été surprise par le tour que prenait l’histoire. Le livre n’est pas désagréable à lire mais il ne laissera pas beaucoup de traces dans mon souvenir. Dommage.

La mort nomade


Usé par des années de lutte stérile contre le crime, l'incorruptible commissaire Yeruldelgger a quitté la police d'Oulan-Bator. Plantant sa yourte dans les immensités du désert de Gobi, il a décidé de renouer avec les traditions de ses ancêtres. Mais sa retraite sera de courte durée. Deux étranges cavalières vont le plonger bien malgré lui dans une aventure sanglante qui les dépasse tous. Éventrée par les pelleteuses des multinationales, spoliée par les affairistes, ruinée par la corruption, la Mongolie des nomades et des chamanes semble avoir vendu son âme au diable ! Des steppes arides au cœur de Manhattan, du Canada à l'Australie, Manook fait souffler sur le polar un vent plus noir et plus sauvage que jamais.



Commentaire:


J’ai lu ce roman dans le cadre du Prix Polar organisé par le Livre de Poche, que je remercie au passage de m’avoir permis de lire ce dernier opus consacré au commissaire Yeruldegger. Je connaissais le personnage pour avoir lu il y a quelques années le premier tome qui lui était consacré et qui s’appelait d’ailleurs « Yeruldegger », j’avais été séduite par le décor, par le contexte historico-politique de ce pays dont j’ignore tout, par le portrait de cet homme incorruptible en butte à un système judiciaire corrompu. Je pensais retrouver cela dans ce roman. Alors certes, on a bien à nouveau une charge dénonciatrice contre des multinationales qui pillent les terres de Mongolie et les détruisent pour des intérêts financiers énormes, on retrouve cette corruption endémique qui fait que le moindre inspecteur peut être assassiné dès lors qu’il approche de trop près des vérités qui dérangent. Mais j’ai été un peu déçue de voir que l’auteur nous baladait un peu partout dans le monde (aux USA, en Australie) pour les fins de son histoire, nous obligeant à nous concentrer sur des personnages secondaires qui ne nous intéressent pas beaucoup et qui, surtout, détournent notre regard de Yeruldegger. Superbe Yeruldegger, perdu dans le désert du Gobi à plus d’un titre, obligé de sortir de sa retraite, plongé dans un complot qui le dépasse, ballotté par ceux qui le rencontrent, cherchant désespérément à trouver la paix. Ce personnage m’a beaucoup émue, il y a une tristesse infinie qui émane de lui et qui rend la fin poignante. Il faut lire ce livre pour lui.

lundi 19 mars 2018

Un bon parti

La tension est palpable chez toutes les mères de Cincinnati : Chip Bingley, beau médecin, célèbre participant d'une émission de téléréalité, vient de s'installer en ville et... c'est un cœur à prendre. Elizabeth, de passage pour aider sa mère après l'accident de son père, se fiche bien de tous cette agitation, d'autant que Chip est toujours accompagné de son insupportable et suffisant collègue, Fitzwilliam Darcy. Elle tente de redresser les finances familiales en dépit d'une mère qui utilise le shopping en ligne comme psychothérapie et de ses trois sœurs qui vivent encore au crochet de leurs parents dans une maison qui part à vau-l'eau. Mais elle doit aussi veiller sur son père, qui préférerait s'enfiler un bon steak plutôt que de respecter les recommandations du médecin, et sur sa sœur Jane, en train de succomber au charme, ennuyeux mais certain, de Chip.


Commentaire:


« Un bon parti » est une variation contemporaine de l’excellent roman de Jane Austen « Orgueil et Préjugés ». Dans cette version, nous sommes à Cincinnati, M. et Mme Bennett vivent au-dessus de leurs moyens dans une maison légèrement décrépite ; Jane enseigne le yoga à New York, a bientôt 40 ans et cherche à avoir un enfant par insémination artificielle ; Elizabeth a deux ans que moins qu’elle, travaille dans un magazine féminin à New York et perd son temps dans une relation à sens unique avec un certain Jasper (Wickham dans la version originale) ; les trois autres sœurs vivent avec leurs parents à leurs crochets, Mary ignore sa famille tandis que Lydia et Kitty se complaisent dans le rôle de filles vulgaires et grossières. Lorsque M. Bennett a un gros souci de santé, les deux sœurs reviennent en urgence à Cincinnati  et c’est à cette occasion qu’Elizabeth prend conscience des problèmes d’argent de ses parents. Tandis qu’elle cherche à résoudre ce problème épineux, la famille est invitée à un repas au cours duquel Jane fait connaissance avec le charmant Chip (= Bingley) et Elizabeth avec l’odieux Darcy. Inutile de revenir sur la suite de l’intrigue, en tout cas pour tous les amoureux du roman de Jane Austen, on sait que le roman s’achève sur des mariages.
J’ai déjà lu des romans qui reprenaient ou s’inspiraient de la trame du roman original, aussi me suis-je plongée avec plaisir dans cette nouvelle version. Mais rapidement je me suis ennuyée en lisant les aventures américaines des sœurs Bennett pour plusieurs raisons. J’ai trouvé que l’auteur, en voulant redonner du souffle à des personnages trop connus, les avait au contraire affadis. On ne retrouve pas la complicité de Jane et d’Elizabeth ou celle qu’avait Elizabeth avec son père ; celui-ci d’ailleurs a perdu de son ironie mordante quand il s’exclamait (dans la version originale) devant sa femme à une soirée « qu’ils pouvaient se vanter d’avoir les deux filles les plus stupides du comté » ! Là, il est à peine drôle ; sa femme n’est pas mieux. Quant à Lydia et Kitty, elles sont caricaturales notamment dans la scène où elles participent à un jeu de charades lors d’une soirée proposée par Chip (quel drôle de choix de prénom !). Et ne parlons même pas de Darcy, quasiment absent de cette histoire : il est difficile de retrouver l’arrogance du personnage à travers quelques dialogues maladroits –la demande en mariage par exemple, complètement ratée- et quelques scènes disséminées dans le roman. Ajoutez à cela, un transgenre qui épouse une des sœurs Bennett, une chaîne de télé-réalité qui décide de filmer le mariage de Jane et de Chip, et vous obtenez un roman fourre-tout qui ne rend pas hommage au roman de Jane Austen.

dimanche 18 mars 2018

La tresse

Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.

Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.

Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.




Commentaire;

J’ai lu ce livre après avoir lu beaucoup d’avis enthousiastes sur les réseaux-sociaux et je dois dire que je ne regrette pas ma lecture même si j’ai trouvé qu’il était un peu court, trop court même, on aimerait plus de pages pour ne pas avoir à quitter si vite Smita, Giulia et Sarah. L’auteur tisse, mais peut-être devrais-je dire tresse, le destin de trois femmes sur qui le destin s’abat : Smita ne veut pas que sa fille soit condamnée à la même vie que la sienne ; Giulia veut sauvegarder l’entreprise de son père et Sarah, avocate redoutable et ambitieuse, est trahie par son propre corps. Les trois histoires sont belles mais celle que j’ai préféré c’est celle de Smita, l’intouchable. Ce que raconte Laetitia Colombani sur la vie de millions d’indiens de la caste des Intouchables est révoltant, ils sont condamnés à vivre en marge de la société indienne, à faire des tâches humiliantes, à rester invisibles et surtout à devoir se taire. L’Inde est un pays émergent nous dit-on mais il a encore fort à faire pour réduire des inégalités sociales d’un autre âge. Et on ne peut qu’admirer Smita qui, contre l’avis de son mari, en dépit du danger qu’elle court, quitte son village avec sa fille pour lui permettre d’envisager un avenir interdit si elle reste dans son village. Je ne dis pas que les deux autres histoires sont sans intérêt mais elles n’ont pas la même intensité que celle de Smita. Ceci dit, les trois femmes vont se retrouver liées à un moment de leur vie et j’ai trouvé ce lien très beau et très fort. Je vous encourage à mon tour à lire ce roman qui fait du bien à l’âme.

Millénium blues

Le monde a changé à partir du forfait Millénium. Désormais, on se parlerait sans limites. On pourrait se dire autre chose que l'essentiel. La jeunesse devenait Millénium, le monde, sous nos yeux, était en train de devenir Millénium. J'ai le Millénium Blues. Vous l'avez aussi ? Est-ce qu'on en guérira un jour ? " De la fin des années 1990 à nos jours, Zouzou promène sur son époque son regard d'enfant, d'adolescente, puis de jeune femme, et enfin de mère, tout cela dans le désordre ou presque. 
On suit par épisodes, par âges, le parcours tourmenté de ce personnage, reflet de sa génération, bousculée par l'arrivée du nouveau millénaire. Chaque épisode fort de la vie intime de Zouzou est lié de près ou de loin à un événement de notre vie collective. La coupe du monde 1998, le 11 septembre 2001, le second tour de l'élection présidentielle de 2002 ou encore la Grippe A... Mais si le monde change à un rythme de plus en plus rapide, une chose demeure : l'amitié qui lie Zouzou à Carmen, et qui va traverser le temps et les épreuves. 
Tout commence à Paris, par un accident, en août 2003, en plein coeur de la canicule.



Commentaire:

J'aime bien les romans de Faïza Guène car son écriture est facile à lire, imagée et drôle. Ce qui ne l'empêche pas d'aborder des thèmes qui me touchent comme la difficulté de s'intégrer dans une société quand on est étranger, le regard de l'autre, la double culture, la construction de l'identité. J'ai beaucoup aimé ses précédents romans comme « Kiffe kiffe demain », « du rêve pour les oufs » et « Un homme ça ne pleure pas ». Quand j'ai vu ce nouveau roman, je me suis dit que j'allais retrouver son univers. le roman est découpé en chapitres parfois très courts, écrit à la première personne. Celle qui parle s'appelle Zouzou, elle est la fille d'un couple divorcé, son père est kabyle et sa mère française. C'est sa vie qui est racontée, c'est aussi un peu la nôtre puisque Zouzou traverse les années 2000. On a droit à son lot de joies et de drames comme l'accident de voiture qui va plonger sa meilleure amie dans la dépression, son mariage avec un jeune homme sans intérêt, le remariage de son père, etc. Les chapitres se succèdent, on rit parfois, on s'émeut aussi mais finalement on reste sur sa faim. Il manque un je-ne-sais-quoi à ce roman et je suis donc un peu déçue au final.

Les tambours de l'automne

Échoués sur les rivages de la Caroline du Sud en l'an de grâce 1767, Claire et Jamie Fraser, les voyageurs du temps, se lancent à la découverte de l'Amérique coloniale à l'aube de sa guerre d'Indépendance. La vie leur appartient désormais puisque Brianna, leur fille, vit en sécurité - du moins le croient-ils - dans un futur lourd de périls. Ils façonneront donc leur existence comme ils l'entendent, en prenant un nouveau départ avec un groupe d'Écossais exilés au Nouveau Monde pour fuir l'oppression de la Couronne anglaise. Mais l'Histoire n'épargne personne... Lorsque Brianna les rejoint dans le passé, même les montagnes isolées dans lesquelles ils ont trouvé refuge ne peuvent protéger, les Fraser, car la jeune femme arrive du XXe siècle investie d'une double mission retrouver la mère qu'elle a perdue et un père qu'elle ne connaît pas et, surtout, les sauver d'un avenir tragique dont elle seule détient la clé. Avant que les portes du temps ne se referment sur eux... 



Commentaire:

Je relis pour la troisième fois la série « Outlander » et ce tome est un de mes préférés. Il est riche en péripéties et multiplie les personnages. Même si le couple Jamie/Claire reste central, Diana Gabaldon redonne du souffle à sa série en introduisant ou en développant d'autres protagonistes qui viennent enrichir l'intrigue. Son roman se partage d'abord sur deux époques : celle dans laquelle vivent Claire, Jamie, Ian leur neveu, Jocasta la redoutable tante MacKenzie et celle dans laquelle on trouve Roger Wakefield et Brianna Rendall/Fraser. Tandis que les Fraser s'installent et s'acclimatent à leur nouvel univers en tâchant de rester le plus loin possible de toute controverse politique, leur fille a trouvé dans un vieux papier une information troublante sur eux. Décidée à les prévenir, elle franchit à son tour le cercle de pierres en Ecosse et part à leur recherche. Elle est suivie par Roger, fou d'inquiétude à l'idée du danger qui attend celle qu'il aime. Et le lecteur de se retrouver plongé dans une suite de péripéties et de quiproquo qui lui fait tourner les pages avidement pour savoir :1) comment Jamie et Claire s'adaptent à leur nouvelle vie, 2) quel périple devra suivre Brianna pour retrouver ses parents, 3) si Roger parviendra à la rejoindre. J'ai trouvé d'ailleurs que Diana Gabaldon n'était pas tendre avec ce dernier, pauvre Roger, il lui en faut de la constance pour parvenir enfin à épouser Brianna. A côté de ces complications amoureuses, c'est aussi l'occasion pour le lecteur de découvrir une Amérique du nord sauvage et dangereuse à l'aube de son indépendance. Avec Diana Gabaldon, c'est la certitude de voyager aussi bien dans le temps que dans l'espace.

Le fiancé des Highlands

Après une fugue amoureuse qui a mal tourné, Bénédicte a tout perdu  : son amant, sa réputation, mais aussi l'espoir de fonder une famille un jour. Quand on n'a plus rien à perdre, on n'a plus rien à craindre  ! Et certainement pas le sale caractère de Rabbie Mackenzie, le fiancé de sa jeune et fragile maîtresse, Lady Avaline. Bénédicte a beau n'être qu'une dame de compagnie, elle n'hésite pas à tenir tête au fougueux Écossais. C'est donc tout naturellement qu'elle devient l'intermédiaire entre les deux fiancés, qui n'ont décidément rien en commun ? Tout en tâchant d'ignorer l'attirance coupable qu'elle ressent pour l'ombrageux Écossais?  



Commentaire:

 Ce roman est le troisième tome d'une série de Julia London que je lis depuis le début et c'est, sans conteste, celui que je préfère. Nous sommes en 1750 et l'Ecosse n'est plus ce qu'elle était. Depuis la bataille de Culloden qui a vu de nombreux jeunes hommes mourir, le pays est en ruines, les highlanders n'ont plus le droit de porter leurs tartans, leurs propriétés sont décimées ou rachetées par des anglais, ce qui est peut-être pire à leurs yeux. C'est dans ce contexte que nous faisons connaissance avec Robbie MacKenzie, un des fils d'Arran et de Margot (voir « Unie au highlander »), en deuil depuis des mois, depuis qu'il a appris la mort de la jeune fille qu'il aimait, tuée après Culloden par les Anglais. Dès lors, il noie son chagrin dans l'alcool. Mais sa famille a besoin de lui et il a accepté d'épouser une anglaise pour éviter que leurs terres soient grignotées par un clan ennemi, les Buchanan. le problème, c'est qu'il ne parvient pas à surmonter son chagrin, que sa fiancée est une oie stupide, bien trop jeune par-dessus le marché et surtout qu'elle est accompagnée par une femme de chambre à la langue trop pendue. Si Bénédicte est la femme de chambre d'Avaline, c'est qu'elle a été chassée de chez elle après un mariage contracté contre la volonté de son père. A peine mariés, le destin s'est acharné contre eux. Devenue veuve, reniée par son père, elle accompagne Avaline partout. Notamment en Ecosse où elle comprend rapidement que Robbie n'est pas fait pour Avaline. D'autant qu'après un premier contact houleux, Robbie et Bénédicte sont attirés l'un par l'autre. J'ai beaucoup aimé ce roman, pour une fois il n'y a pas de complot ou de méchant essayant de se mettre entre eux. Les obstacles qui se dressent devant eux c'est bien évidemment le futur mariage mais aussi le passé des deux protagonistes (la fiancée de Robbie et le mari de Bénédicte) qui les amènent à refuser très longtemps l'évidence à savoir qu'ils sont faits l'un pour l'autre. Ce que j'ai aimé aussi c'est l'arrière-plan historique : l'auteur évoque avec beaucoup de talent cette Ecosse meurtrie après la bataille de Culloden. le clan MacKenzie est passé à travers l'orage car il n'a pas participé au soulèvement contre la couronne mais il n'empêche qu'ils en subissent les conséquences. Il se retrouve esseulé, des clans entiers ont disparu, des demeures sont en ruines, des champs en friches, et le danger de voir s'installer des anglais qui les ruineraient met en danger leur avenir. Il y a une certaine amertume qui traverse ce roman et le couple que forme Robbie et Bénédicte est la possibilité de la voir reculer. A lire !
Je remercie Netgalley et les éditions Harlequin de m'avoir permis de lire ce livre.

Défaillances

Cassandra est mariée depuis un an avec Matthew, et leur bonheur semble sans nuages.
Jusqu'à ce qu'un orage, un soir, pousse Cass à emprunter une route qu'elle n'aurait jamais dû prendre, à travers la forêt.
Trop isolée, trop sombre, trop dangereuse.
Tellement dangereuse, d'ailleurs, que lorsqu'elle dépasse une voiture arrêtée sur le bord de la chaussée, Cass choisit de ne pas s'arrêter pour proposer son aide à la femme qui se trouve à l'intérieur.
Mais lorsqu'elle apprend, le lendemain, que la femme a été retrouvée sauvagement assassinée, Cass est assaillie par la culpabilité.
Et les coups de fil anonymes qu'elle reçoit désormais chez elle transforment ses angoisses en terreur.
Elle en est persuadée : quelqu'un l'a vue, ce soir là. Quelqu'un qui continue de l'observer. Quelqu'un qui pourrait bien être l'assassin.
Pourtant ni Matthew, ni Rachel, sa meilleure amie, ne prennent ses craintes au sérieux.
Et Cass elle-même commence à douter : comment être sûre de quoi que ce soit alors qu'elle perd chaque jour un peu plus la mémoire, oubliant le code de l'alarme, sa place de parking, ce landau qu'elle a commandé même si elle n'a pas d'enfants, et ce que peut bien faire dans sa cuisine ce couteau ensanglanté qu'elle ne reconnaît pas.




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J'ai lu ce roman dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle et je remercie les Editions Hugo pour m'avoir permis de le lire. J'ai lu le précédent roman de B.A. Paris et il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. Je crois, hélas, que ce sera aussi le cas pour celui-ci. L'intrigue de départ promettait pourtant: une jeune femme Cass rentre un soir de pluie chez elle, en prenant un raccourci par la forêt; elle remarque une voiture garée sur le bas côté et pense que la conductrice qu'elle aperçoit à son volant a des ennuis. Mais, effrayée à l'idée que ce soit un piège, Cass ne s'arrête pas. Le lendemain, elle apprend que la conductrice a été tuée. Culpabilité de sa part et puis descente en enfer, Cass a l'impression que le tueur la poursuit et, en même temps, se met à oublier des choses: un cadeau à acheter, un rendez-vous, le fonctionnement de la machine à laver. Est-elle en train de sombrer dans la démence? Son mari, sa meilleure amie ont du mal à la croire. On le voit, un postulat de départ accrocheur mais, hélas, l'auteur ne parvient à garder longtemps l'attention du lecteur car son écriture est trop simple: les actions se succèdent sans profondeur; les dialogues entre les différents protagonistes sont affligeants, il faut bien le dire et le retournement de situation vers les trois quarts du livre, tirés par les cheveux. Dès lors, on attend la fin avec impatience et quand elle arrive, on est soulagé d'avoir fini. Non décidément c'est la dernière fois que je lirai un livre de cet auteur.

La femme à la fenêtre

Elle a tout vu, mais faut-il la croire ?
Séparée de son mari et de leur fille, Anna vit recluse dans sa maison de Harlem, abreuvée de merlot, de bétabloquants et de vieux polars en noir et blanc. Quand elle ne joue pas aux échecs sur internet, elle espionne ses voisins. Surtout la famille Russel – un père, une mère et un adorable ado –, qui vient d'emménager en face. Un soir, Anna est témoin d'un crime.  Mais comment convaincre la police quand on doute soi-même de sa raison ?




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Bien évidemment quand on lit le titre et qu'on commence sa lecture, on pense immédiatement au film de Hitchcok « Fenêtre sur cour » mais on peut aussi songer au roman de Paula Hawkins « La fille du train » car on y retrouve trois thèmes communs : le voyeurisme pour l'un et l'alcoolisme et la dépression pour l'autre. En effet, Anna n'a pas quitté sa maison depuis pratiquement un an à la suite d'un événement tragique (mais lequel ?), elle vit seule car son mari et sa fille sont parties de la maison et, depuis, elle passe son temps à boire du Merlot et à espionner ses voisins à l'aide d'un appareil photo. D'ailleurs, une nouvelle famille vient d'emménager, un couple et son fils. Le garçon vient lui rendre visite et l'ancienne pédopsychiatre qui est en elle, soupçonne une grande souffrance voire une certaine maltraitance. Elle rencontre Jane, la mère chaleureuse et aimante. Et puis, un soir, Anna est témoin du meurtre de Jane. En tentant de se porter à son secours, elle s'effondre, car souffrant d'agoraphobie, elle ne parvient pas à approcher de la maison des Russell. Quand elle se réveille à l'hôpital, personne ne la croit, pire la police pense qu'elle affabule. Qui irait croire une dépressive alcoolisée la plupart du temps, surtout que Mme Russell lui est présentée ? Mais la femme ne ressemble pas du tout à Jane. Alors est-elle folle ? Ou a-t-elle été témoin d'un meurtre abominable ? L'intrigue est efficace, le rythme trépidant et on peut s'interroger sur la santé mentale du personnage principal. Tout notre intérêt se concentre sur elle car, peu à peu, l'auteur glisse des indices qui nous permettent de saisir un peu mieux ce qu'elle a vécu (bon j'ai deviné assez facilement). Par contre j'ai été surprise par la fin, je ne m'attendais pas à ce rebondissement. J'ai passé un bon moment de lecture. Laissez-vous tenter ! 

Ne prononcez jamais leurs noms

Muté au pays basque pour insubordination, le commandant Magne s’est aussi éloigné de sa compagne, le lieutenant Lisa Heslin. Alors qu’il noie son ennui dans une consommation d’alcool au-delà des limites autorisées, il est par hasard témoin d’un gigantesque attentat en gare de Biarritz. Un wagon entier est soufflé par une explosion, laissant plusieurs dizaines de victimes.
Lancé à la poursuite d’un suspect, Magne tombe dans un piège et se retrouve kidnappé dans un lieu inconnu. Lisa est alertée et décide de rejoindre 
Biarritz pour participer à l’enquête.



Commentaire:

J'ai lu ce roman dans le cadre du Prix Polar du Livre de Poche 2018 et je remercie d'ailleurs l'éditeur de m'avoir permis de découvrir cet auteur. Je ne connaissais pas Jacques Saussey et d'ordinaire je n'aime pas les romans policiers trop noirs surtout quand il y a un tueur épouvantable à qui on donne la parole en quelque sorte. Cela me perturbe toujours beaucoup car j'ai l'impression d'être entraînée malgré moi dans les spirales de leur folie dévastatrice. Et c'est le cas dans ce roman car le capitaine Magne, personnage récurrent des romans de Saussey, se retrouve confronté à un dingue qui a décidé de se venger de la société pour diverses raisons qui nous sont exposées tout au long du roman. Il commet d'abord un attentat épouvantable en faisant exploser un train au départ d'Hendaye mais, alors qu'il savoure son oeuvre, il est repéré par Daniel Magne qui le prend en chasse. Mais Damien, puisque ce tueur a un nom, tire sur lui et l'embarque pour comprendre comment on a pu le repérer aussi vite. L'attentat et l'enlèvement du capitaine vont attirer dans la ville deux anciens partenaires de Magne dont Lisa, ex-petite-amie et enceinte de lui de surcroît, qui vont imposer leurs présences aux flics du coin pour le retrouver.
Je n'irai pas plus loin dans le résumé pour éviter de trop en dire. Toujours est-il qu'on n'a pas trop le temps de se reposer dans cette intrigue : pas de tergiversations, pas de pages interminables sur la psychologie du dingue, pas d'atermoiements non plus d'ailleurs, Jacques Saussey nous fait courir après Daniel Magne, Lisa et les autres inspecteurs de la ville pour mettre un terme à la folie d'un homme. Mais est-ce un homme celui qui décide de massacrer des innocents au nom d'une vengeance personnelle ou d'une religion ? Puisque avant de savoir qui exactement a commis l'attentat, les policiers songent d'abord à des extrémistes religieux. Ce roman colle donc à l'air du temps malheureusement, d'ailleurs le roman a été écrit durant l'année 2015, la noirceur de cette intrigue répondant comme un écho à ce que nous avons vécu cette année-là. Une découverte pour moi et je lirai sans doute les autres enquêtes de Daniel Magne.

jeudi 15 mars 2018

Toxique

Janvier 2016. La directrice d’une école maternelle de la banlieue parisienne est retrouvée morte dans son bureau. Dans ce Paris meurtri par les attentats de l’hiver, le sujet des écoles est très sensible. La Crim dépêche donc Tomar Khan, un des meilleurs flics de la Crim, surnommé le Pitbull, connu pour être pointilleux sur les violences faites aux femmes. À première vue, l’affaire est simple. « Dans vingt-quatre heures elle est pliée », dit même l’un des premiers enquêteurs. Mais les nombreux démons qui hantent Tomar ont au moins un avantage : il a développé un instinct imparable pour déceler une histoire beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraît.



Commentaire:

 
J'ai lu ce roman dans le cadre du Prix des Lecteurs catégorie Polars du Livre de Poche et je ne m'attendais pas à une telle surprise. J'ai dévoré le livre en deux jours et j'ai beaucoup aimé cette histoire et surtout le personnage de Tomar Khan. Ce qui est bien c'est que l'intrigue démarre au quart de tour et que l'on sent la tension monter tout de suite, étant donné que l'auteur a choisi d'adopter différents points de vue sur l'affaire : celui de Tomar qui ne croit pas à une affaire pliée en une journée et celui de Marie-Thomas, une Atsem qui travaille dans l'école où a été assassinée la directrice. Au premier abord, on lui donnerait le bon dieu sans confession, elle a l'air si gentil et dévouée aux autres. Mais Tomar dont le passé cache des monstres, sait qu'il ne faut pas se fier à un visage aussi innocent soit-il. Alors, il s'obstine, traque, fouille et la vérité qui va émerger est terrifiante. Ce Tomar est un personnage complexe, capable d'appliquer sa propre justice quand il sent que, justement, la Justice passera à côté d'un coupable ; il est torturé par son passé, prêt à tout pour qu'il reste enterré ; c'est un homme implacable mais terriblement seul et qui ne se laisse pas facilement approcher. Je dirais même que c'est un personnage en devenir, j'ai l'impression que son auteur va le développer, le faire évoluer dans d'autres histoires, j'attends avec impatience de retrouver Tomar Khan.