dimanche 24 février 2019

L'outsider


Meurtre, enquête, surnaturel...

Le Diable peut avoir de nombreux visages. Et s'il avait le vôtre ?
Le corps martyrisé d'un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City. Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l'un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l'équipe locale de baseball, professeur d'anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses d'ADN ne laissent aucun doute. Dossier classé. À un détail près : Terry Maitland a un alibi en béton. Et des preuves tout aussi irréfutables que les preuves qui l'accusent.
Qui se cache derrière ce citoyen au-dessus de tout soupçon ?

Commentaire:

J’ai évité de lire des avis sur ce nouveau Stephen King pour garder tout le plaisir de la lecture, pouvoir découvrir et m’étonner devant les méandres de l’intrigue. J’aime beaucoup cet auteur que je suis depuis longtemps, j’ai frissonné devant « Simetierre », regardé sous mon lit avec « Ça », eu des sueurs froides en découvrant Annie Wilkes dans « Misery », voyagé dans le temps avec « 22/11/63 ». Aussi quand j’ai commencé « l’Outsider », je me suis demandé dans quel univers allait m’entraîner Stephen King et si celui-ci allait me plaire. Eh bien oui, j’ai dévoré ce roman et je l’ai beaucoup aimé pour différentes raisons.

La première raison c’est l’intrigue. On s’attend au début à un roman policier classique : un meurtre horrible, un suspect immédiat en la personne de Terry Maitland. Ce quarantenaire marié, bon père de famille, apprécié par toute la ville pour ses qualités d’enseignants et de coach cache sans doute derrière des traits charmants un épouvantable tueur. Mais très rapidement l’auteur nous montre qu’il ne peut pas avoir tué car, au moment du meurtre, il se trouvait ailleurs et de nombreuses personnes peuvent attester de sa présence en dehors de la ville. On ne peut pas se trouver à deux endroits différents au même moment ? Si ? A partir de là, l’intrigue cesse d’être une banale enquête policière et nous fait basculer dans le surnaturel. Si ce n’est pas Terry, alors qui a tué et surtout qui est l’homme qui avait les traits de Terry ? Pour l’inspecteur Ralph Anderson, le chemin qui va le mener à la découverte du meurtrier va l’obliger à accepter que le Mal peut revêtir toutes les formes.

Deuxième raison : l’ambiance dans le roman. Une inquiétude sourde, une menace s’installent au fil des pages et on commence à avoir peur lorsque l’inspecteur Jack Hoskins (personnage secondaire mais fort antipathique) croit sentir sur son cou la trace de doigts qui l’effleurent par exemple, ou quand la fille cadette de Terry Maitland voit un homme « avec de la paille dans les yeux ». Stephen King aime bien jouer avec nos nerfs, la page d’avant tout est normal, la page d’après on a droit à un épisode qui vous laisse fébrile. Quand il ne nous terrifie pas tout simplement avec l’allusion au croquemitaine mexicain, El Cuco qui mange les enfants ! Même la fin n’apaise pas, on a l’impression que la menace persiste, c’est l’impression que j’ai eue en tout cas.

J’ai donc passé un très bon moment de lecture et j’ai particulièrement apprécié un personnage, celui de Holly Gibney. C’est une détective qui arrive assez tardivement dans le roman mais qui se montre particulièrement efficace et courageuse. C’est bien d’avoir des femmes fortes dans ce type de roman : elle n’est pas celle qui hurle devant le monstre, elle est celle qui l’affronte ! Rien que pour elle, lisez le livre !


mercredi 20 février 2019

Les célibataires, tome 1: Passage secret

Famille, argent, jalousie, amour...

Devenu le comte de Falcondale, Trevor Rheese décide de se rendre à la résidence de Mayfair dont il a hérité. À sa grande stupeur, il y découvre une intruse. Riche héritière américaine, Mlle Piety Grey lui annonce qu'elle a acheté la maison voisine et que, en attendant que celle-ci soit rénovée, elle a loué la sienne. Il a beau protester qu'il n'était pas au courant, la jeune femme n'en démord pas. Et Trevor, qui n'aspire qu'au calme et à la solitude, va voir son existence totalement chamboulée par ce tourbillon en jupons qui n'a que faire de la sacro-sainte bienséance britannique!

Commentaire:

J’ai lu ce roman dans le cadre du prix eRomance organisé par les Editions J’ai lu que je remercie au passage. Il appartient à la collection « Aventures et passions » qui a pour caractéristique principale d’évoquer des intrigues historiques. L’action se passe en Angleterre au début du 19ème mais honnêtement, il pourrait se passer à la fin du 19ème qu’on ne s’en apercevrait même pas car il n’y a aucune allusion historique à cette période.


L’héroïne principale, riche héritière,  est américaine et est venue s’installer à Londres pour fuir une belle-famille tyrannique. A peine arrivée, elle fait connaissance avec une vieille lady qui la prend sous son aile et un voisin dont elle tombe immédiatement amoureuse. S’ensuit une intrigue  qui part dans tous  les sens ! Au menu : une mère indigne, 5 beaux-fils odieux qui veulent tous épouser de force la riche héritière, un Grec (oui, oui, un Grec) qui poursuit Falcondale, une héroïne sur qui tous les malheurs s’abattent et un héros à gifler compte tenu de son attitude envers la jeune femme. J’ai trouvé ce Falcondale fatigant à force de répéter sans arrêt « non-je-ne-te-veux-pas-mais-quand-même-si »… Et ne parlons pas de la fin qui frise le ridicule. Rien à retenir de cette romance ? Si quelques passages d’affrontements entre la mère et la fille qui sentent bon leur fiel. Mais cela ne fait pas beaucoup.
  

Cultissime


Sport, amour, rivalité...

Lorsque Reiner Kulti, l'icône internationale du football, devient l'entraîneur de son club, Salomé exulte. Elle va côtoyer de près celui qu'elle vénère depuis toute petite et vivre un rêve éveillé! Mais, une semaine à peine après le début des entraînements, la désillusion est totale. Son héros se révèle distant, voire insaisissable. Comment Salomé a-t-elle pu fantasmer sur cet homme glacial? Hors de question pour autant d'abandonner la partie et de regagner le banc de touche. Car elle compte bien se dépasser pour impressionner le cultissime Reiner...

Commentaire:

J’ai lu ce roman dans le cadre du prix eRomance organisé par les Editions J’ai lu et j’ai appris qu’il appartenait à un genre spécifique qui est le « slow romance ». Je comprends mieux pourquoi il fait 632 pages ! C’est une romance qui prend son temps pour développer les sentiments qui vont naître entre Salomé et Reiner, il faut attendre les trois quarts de l’intrigue pour qu’enfin sur le visage de l’énigmatique Reiner se lise le frémissement de l’amour qu’il ressent pour Salomé. De plus, l’histoire se déroule dans le milieu du sport, qui plus est dans le foot… Et pas le football américain, non le vrai football, le nôtre quoi ! Autant dire que je n’étais pas vraiment enthousiaste au départ mais la lecture s’est bien passée.


 L’auteur raconte l’histoire du point de vue de Salomé et celle-ci a beaucoup d’humour, les très nombreuses interactions entre les deux personnages sont émaillées de réflexions drôles et j’avoue que j’ai bien ri. L’avantage aussi de ces « slow romance » c’est que les protagonistes ne se retrouvent pas dans le même lit au bout de deux chapitres à se déclarer un éternel amour alors que dans les premières pages  ils se toisent d’un air glacial. Reiner Kulti étant décrit comme un type froid, insaisissable et cassant, Salomé ne peut pas fondre immédiatement. Il lui faut du temps (et nous aussi) pour regarder ce Kulti avec un autre œil. La fin reste classique –ils vécurent heureux et jouèrent au foot- mais on y croit.

 Une agréable découverte et j’en remercie encore les Editions J’ai Lu.

Challenge Multi défis 2019
Challenge pavé 2019

Dans l'ombre du brasier


Commune, insurrection, représailles, courage, enlèvement...

La "semaine sanglante" de la Commune de Paris voit culminer la sauvagerie des affrontements entre Communards et Versaillais. Au milieu des obus et du chaos, alors que tout l'Ouest parisien est un champ de ruines, un photographe fasciné par la souffrance des jeunes femmes prend des photos "suggestives" afin de les vendre à une clientèle particulière. La fille d’un couple disparaît un jour de marché. Une course contre la montre s'engage pour la retrouver. 

Commentaire:

Je ne connais de la Commune que quelques chansons d’un double 33 tours, acheté par mes parents il y a très longtemps. Je me souviens encore de « La semaine sanglante » et de « Capitaine… au mur », deux chansons qui évoquent comment le gouvernement de Thiers a liquidé tous ceux qu’on présentait comme des communistes. Au fur a et à mesure de leur progression dans Paris, les Versaillais ont assassiné sans distinction des hommes, des femmes et des enfants, tout un peuple qui n’avait pas forcément de fusils à la main.

C’est cette histoire qui est racontée dans ce roman, je n’ai pas vu d’enquête criminelle même si, effectivement, Antoine Roques désigné comme inspecteur, essaie de retrouver des jeunes filles enlevées par deux sinistres individus. L’enquête est secondaire, ce qui est primordial ce sont les journées de Mai 1871, la fameuse semaine sanglante. Dans les derniers jours de la Commune, on suit le destin de quelques individus pris au piège dans Paris, certains luttent les armes à la main comme Nicolas Bellec qui rue après rue, voit pulvériser les immeubles parisiens, tuer ses amis ou d’autres combattants plus obscurs mais qui jamais ne renonce et repart combattre une rue plus loin. Caroline, l’amoureuse de Nicolas, qui œuvre comme infirmière, se dévoue pour soigner dans la mesure du possible des hommes qui seront certainement achevés quand ils seront fait prisonniers par les Versaillais. Elle est enlevée au début du roman par un personnage abject Pujols et se retrouve séquestrée dans une cave alors que la capitale subit des bombardements. Elle est recherchée à un moment par Antoine Roques, lancé sur la piste de Pujols. Cette enquête policière paraîtrait presque absurde dans cette ville qui s’effondre mais pour Antoine Roques, il est devenu vital de retrouver Caroline sans doute pour se prouver que ce qu’il a vécu n’a pas été vain, que toutes ces déclarations sur l’égalité et la liberté ne sont pas des mots creux.

Et pendant ce temps, les combats font rage. On ne parle pas beaucoup de la Commune dans les livres d’histoire et j’ignorais que la reprise de la ville par les Versaillais avait été aussi âpre. L’écriture de Hervé Le Corre, saisissante, permet de voir et d’entendre la violence des affrontements. Les explosions, le souffle qui renverse les insurgés, les immeubles qui s’effondrent, les morts, les blessés, les hurlements de part et d’autre, on a l’impression d’être présent dans ce chaos auprès de Nicolas, de Caroline et d’Antoine. C’est un très bel hommage aux Communards, à ce peuple parisien qui a cru, pendant un court instant, qu’il pourrait vivre dans une  «  République  de la justice et du travail ». Je vous conseille vivement ce roman.

« Au mur, disait le capitaine
La bouche pleine et buvant dur
Au mur…Qu’avez-vous fait ? »…. 


Lu dans le cadre du Challenge week-end à 1000 pages





mardi 19 février 2019

Chasseurs de fantômes, tome 1: Le manoir de Combe Carey

Surnaturel, fantômes, meurtres, vengeance...

Un terrible fardeau s'abat sur Londres : des fantômes envahissent les rues de la ville, s'introduisent dans les maisons et terrorisent leurs occupants... 
La jeune et talentueuse Lucy Carlyle, promise à une grande carrière de chasseuse de spectres, vient d'intégrer la modeste agence du déjanté Anthony Lockwood. Mais leurs affaires vont mal. Les agences d'extermination de fantômes fleurissent et la concurrence est rude. 
Impossible de refuser le moindre contrat, même si la mission s'avère des plus dangereuses... 
C'est ainsi que Lockwood et Lucy se retrouvent en pleine nuit dans la terrifiante demeure de la famille Hope, à traquer le fantôme du sanguinaire duc rouge. Un escalier hurlant, une chambre de torture, des squelettes derrière toutes les portes : un seul mot d'ordre, ressortir vivants !


Commentaire:

Ce roman jeunesse est sorti une première fois en 2014 sous le titre « L’escalier hurleur », ce n’est donc pas une nouveauté, dommage pour les fans de Jonathan Stroud qui pourraient croire que c’est une nouvelle aventure du trio Lockwood, Lucy et Georges. En ce qui me concerne, je ne connaissais pas l’auteur, j’ai donc pu savourer cette histoire. Bienvenue à Londres dans un futur hypothétique dans lequel, depuis des années, le Royaume Uni doit faire faire face à des fantômes. Et pas le petit fantôme qui vous  fait juste peur, non celui qui vous attaque et vous tue. Pour les éradiquer, les Anglais, toujours pragmatiques, ont monté des agences de chasseurs de fantômes, leurs équipes sont constituées de jeunes, seuls capables de voir et de ressentir la présence d’êtres démoniaques.

 Lucy appartient à cette caste qui peut « lire » les fantômes, ressentir leur passé ; après un drame survenu dans la petite ville où elle habitait, elle est venue à Londres en quête d’un travail et s’est fait embaucher dans la prestigieuse agence de Lockwood. Enfin prestigieuse, elle le sera peut-être si l’agence décroche un contrat fabuleux. Car, pour le moment, à part  provoquer un incendie dans une maison hantée et subir les moqueries des uns des autres, assortis de sanctions financières qui menacent de faire couler l’agence à peine née, les trois chasseurs sont plutôt fort marris ! 

Heureusement, un industriel très riche, Fairfax, vient leur proposer une affaire en or : passer une nuit dans la maison la plus hantée d’Angleterre et vaincre définitivement ce qui est à la source du mal.
Je rappelle que c’est un roman jeunesse, ne vous attendez donc pas à trembler de peur dans votre lit, ce n’est pas du Stephen King et vous n’aurez pas à regarder sous votre lit le soir avant de dormir. Ceci dit, l’intrigue est bien construite et on accepte facilement cet univers de spectres, de goules et de fantômes. Les trois personnages principaux sont attachants, j’ai bien aimé Lockwood, mélange de Sherlock Holmes pour son esprit de déduction, et de Van Helsing dans son rôle de chasseur car il n’hésite pas à batailler et à sabrer (au sens propre du terme) toute forme spectrale menaçante, ses partenaires ne sont pas en reste d’ailleurs. Enfin, il y a le manoir de Combe Carey, personnage à lui seul, lieu isolé, vide la nuit car personne n’ose y rester, mais habité d’une multitude d’esprits qui gémissent, pleurent, hurlent. Cela m’a fait penser au film de Robert Wise « La maison du diable »même si, je le souligne à nouveau, ce roman n’est pas fait pour terroriser. En tout cas, je le verrais bien adapté au cinéma.

Ce livre fait partie de mon Challenge Multi défis 2019 (Babélio)

L'éternité c'est compliqué

Maltraitance, reconstruction, culpabilité, amour

Depuis sa plus tendre enfance, Mallory Dodge se drape dans le silence. Se taire, c'était survivre. Voilà quatre ans que son cauchemar a pris fin, quatre ans qu'elle n'a pas revu Rider Stark, son protecteur. Entourée de parents adoptifs aimants et à l'aide de cours particuliers, Mallory a repris le chemin des mots. Elle s'apprête également à faire le grand saut en reprenant celui du lycée pour son année de terminale. Le jour de la rentrée, la jeune fille était loin de se douter qu'elle tomberait sur son ami. Leur complicité est intacte, mais si Rider n'a plus rien d'un enfant, il reste habité par de nombreux démons. Quand les ombres du passé menaceront de les séparer, Mallory aura-t-elle le courage de prendre la parole pour exprimer ce qui doit l'être?

Commentaire:

J’ai lu ce roman dans le cadre du Prix eRomance organisé par les Editions J’ai Lu. C’est un Young adult, ce qui veut dire que les protagonistes principaux de la romance sont des adolescents en dernière année de lycée. Leur jeunesse n’enlève rien à l’amour qui les consume ni aux tourments qui y sont liés.


Dans cette histoire, Mallory et Rider sont deux orphelins qui ont vécu ensemble pendant de nombreuses années dans une famille d’accueil particulièrement épouvantable : coups, hurlements, punitions, privations de nourriture, etc. Durant ces années, Mallory a appris à se taire et a surtout pu compter sur Ryder qui l’a protégée du mieux qu’il a pu. Puis le cauchemar a pris fin, les deux enfants ont été sauvés puis séparés. Mallory a eu de la chance d’être recueillie par un couple de chirurgiens, d’être prise en charge par des thérapeutes, ce qui lui a permis de guérir. Elle est donc décidée à retourner à l’école, à suivre là-bas son année de terminale. Et c’est ainsi qu’elle retrouve Ryder, son chevalier servant qui, automatiquement, reprend son rôle.

C’est une très jolie romance entre deux jeunes gens fragiles qui ont longtemps pu compter l’un sur l’autre pour survivre aux années terrible de leur enfance. Leur séparation a été brutale et quand ils se retrouvent, ils reprennent immédiatement le rôle qu’ils tenaient : elle, libellule fragile, et lui, le protecteur. Mais leurs retrouvailles ne plaisent pas à tout le monde, les parents adoptifs de Mallory ont peur que la fréquentation de Ryder fasse replonger Mallory. Et du côté de Ryder, son entourage craint qu’il ne s’effondre si Mallory le rejette. Et ils n’ont pas tort car le plus blessé des deux n’est pas Mallory car elle a eu de la chance en étant adoptée par Rosa et Carl, elle a pu trouver sa place et surtout elle a pu suivre une thérapie. Ce qui n’est pas le cas de Ryder qui se sent de trop même si sa famille d’accueil se montre aimante. C’est ce que j’ai bien aimé dans ce roman, découvrir que le chevalier servant a des failles et que son armure s’appelle Mallory.

Une romance délicate donc et que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire. J’en remercie les Editions J’ai Lu.

samedi 9 février 2019

Investigation, tome 1: L'homme de l'ombre

Disparition, culpabilité, enquête, amour...

Depuis plus de dix ans, Emery recherche en vain sa cousine Tiffany, disparue du jour au lendemain sans laisser de traces. Son enquête l'amène à se tourner vers Wren, un homme intriguant qui agit secrètement pour le compte de grands noms de la politique. Il semble être le seul à pouvoir résoudre cette énigme. Mais ce professionnel au passé trouble a bien des raisons de rester dans l'anonymat. Prendra-t-il le risque de s'exposer aux regards des autres afin de retrouver Tiffany? Pour aider Emery, qui l'attire irrémédiablement, sans doute que oui...

Commentaire:

J’ai lu ce roman dans le cadre du Prix eRomance organisé par les Editions J’ai Lu. Je n’aime pas particulièrement les romances contemporaines, les intrigues se déroulant de nos jours et mettant en scène des individus qui travaillent ne me font pas vraiment rêver. 
Alors, certes, nous avons un héros énigmatique à souhait, et très protecteur. Nous avons aussi une intrigue teintée d’enquête policière : Emery est une jeune femme traumatisée par la disparition de sa cousine et, pensant avoir découvert une nouvelle piste, déclenche une série d’événements qui lui permettent de rencontrer Wren. Leur rencontre est agréable à lire : un peu de joutes verbales, un peu de piquant au lit, un peu d’émotions aussi et une fin prévisible (je parle du méchant qui est responsable de la disparition de Tiffany). Bref, pas désagréable mais le roman ne me laissera pas un souvenir impérissable.

La maîtresse de Clarewood

Pauvreté, mésalliance, amour, secret...

Angleterre, Régence. Après le décès de sa mère, Alexandra Bolton a dû renoncer à ses rêves de jeune fille pour se consacrer à l'éducation de ses sœurs. Une tâche d'autant plus ardue que leur père a préféré noyer son chagrin dans l'alcool et dilapider dans les salles de jeu le peu d'argent qu'il leur restait. Pour Alexandra, le seul moyen de sauver les siens de la ruine est d'accepter la demande en mariage d'un vieil aristocrate fortuné. Un sacrifice auquel elle consent sans ciller... jusqu'à sa rencontre avec Stephen Mowbray, le très scandaleux duc de Clarewood. Dès le premier instant, celui-ci ne cache pas son désir de faire d'elle sa maîtresse - une parmi tant d'autres. Une tentation affolante à laquelle Alexandra, partagée entre devoir et désir, va devoir résister. Car si la jeune femme ne peut nier la passion que le duc éveille en elle, elle refuse de céder à ses avances : l'honneur de sa famille passe avant tout. Mais Stephen, n'est pas homme à renoncer aussi aisément. D'autant qu'aucune femme, jamais, n'a su lui résister. Et lorsque la passion flambe enfin entre les deux amants, un terrible secret menace cette fois de les séparer à jamais... 

Commentaire:

Il y avait très longtemps que je n’avais pas lu une romance de Brenda Joyce, aussi quand j’ai vu que ce titre était disponible sur Netgalley, je me suis dépêchée de le demander. Ce que j’aime chez cette auteure c’est qu’elle conçoit des intrigues amoureuses compliquées entre deux êtres que tout oppose car ils possèdent un orgueil démesuré qui les empêche de comprendre pendant une bonne partie du roman qu’ils sont faits l’un pour l’autre.


« La maîtresse de Clarewood » n’échappe pas à cette règle puisqu’elle met face à face Alexandra Bolton, fille aînée d’un aristocrate ruiné et alcoolique qui dilapide le moindre sou dans le whisky, et Stephen Mowbray, duc de Clarewood. Ils se plaisent immédiatement dès la première fois qu’ils se voient mais le caractère, le statut social de l’un et l’autre vont constituer de multiples obstacles avant une fin, certes, évidente, mais qui nous aura fait passer par tout l’arc-en-ciel des émotions. Je me suis même surprise à avoir les larmes aux yeux en lisant les tourments subits par Alexandra. Il lui en faut de la constance et de la force pour résister aux événements qui lui tombent dessus dès qu’elle rencontre le fameux Duc, parfois particulièrement obtus. Mais c’est là, la force de Brenda Joyce, on parvient à apprécier des personnages antipathiques, parfois même cruels,  au premier abord,  car elle parvient toujours à glisser quelques allusions qui changent notre regard. Stephen est l’être qu’il est car il a été façonné par un père particulièrement détestable. Cela n’excuse pas complètement son comportement mais permet à Alexandra de mieux le comprendre.  J’ai donc retrouvé avec plaisir cette auteure qui m’a fait passer un très bon moment de lecture.

Je remercie encore une fois Netgalley et les Editions Harlequin d’avoir pu redécouvrir Brenda Joyce.

dimanche 3 février 2019

Le dernier gardien d'Ellis Island

Exil, immigration, espoir, solitude...

 New York, 3 novembre 1954. Dans cinq jours, le centre d'Ellis Island, passage obligé depuis 1892 pour les immigrants venus d'Europe, va fermer. John Mitchell, son directeur, officier du Bureau fédéral de l'immigration, resté seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent : Liz, l'épouse aimée, et Nella, l'immigrante sarde porteuse d'un étrange passé.
Un moment de vérité où il fait l'expérience de ses défaillances et se sent coupable à la suite d'événements tragiques. Même s'il sait que l'homme n'est pas maître de son destin, il tente d'en saisir le sens jusqu'au vertige.

Commentaire:

Ellis Island c'est cette île qui se dresse devant New York, le dernier obstacle pour tous les émigrants avant de pouvoir accéder à la terre promise, celle où on trouvera la liberté, du travail et des rues pavées d'or. Pendant des décennies, cette île a vu débarquer des milliers d'exilés, ayant tout laissé derrière eux, pour une promesse d'un avenir meilleur. Parfois, cet avenir se fracassait à peine arrivés, car n'entraient pas les malades, les débiles, les anarchistes, les communistes, tous ceux qui pouvaient représenter un danger pour cette jeune démocratie. 

Dans ce court roman intense, on entend une voix, celle de John Mitchell, le dernier directeur d'Ellis Island. le 8 novembre 1954, le centre fermera définitivement ses portes. En attendant, Mitchell erre à travers les étages, les couloirs, les dortoirs. Il ne reste plus rien, sauf les fantômes de ceux qui sont morts sur place. Il se souvient de sa vie passée là, de sa femme morte trop tôt et de Nella, jeune migrante venue de Sardaigne, qui hante son esprit. Alors il écrit pour se confesser ou se délivrer, il ne le sait pas vraiment, de toutes ces arrivées, des drames qui ont pu se produire, de ce qu'il a dû faire et taire.
Le roman est court mais poignant et rend hommage à ces hommes et à ces femmes déracinés, venus par milliers, rejoindre un continent neuf, porteur d'espoir. Il donne envie de me rendre à Ellis Island, le centre est devenu un musée de l'immigration, pour contempler à mon tour New York si près, si proche…

samedi 2 février 2019

L'appel du renard, tome 1: Traqué

Paranormal, M/M, meurtre, secret, amour...

Pour des métamorphes qui vivent cachés, l’amour est peut-être le plus grand des dangers... 
Après avoir vécu l’enfer en Afghanistan, l’ex-lieutenant Sander Jolan est de retour dans sa petite ville natale du Wyoming. Devenu shérif, il y mène une vie tranquille... jusqu’à ce qu’on découvre dans les bois attenants un corps atrocement mutilé. Sander pense à une bête sauvage, et ce n’est pas le ranger Will MacBoyd qui va le contredire. Le shérif n’a pas le choix : grand solitaire dans l’âme, il doit faire équipe avec ce bel homme mystérieux pour retrouver l’animal.
Ce qu’ignore Sander, c’est que Will sait qu’il ne s’agit pas d’une simple bête, mais d’un métamorphe, comme lui-même. Car Will fait partie d'une meute de renards installée non loin, et il est là pour retrouver le coupable avant qu’il ne trahisse leur existence. Mener l’enquête tout en poussant Sander sur une fausse piste ne va pas être facile, sans compter l’irrésistible et inexplicable attraction qui va naître entre les deux hommes, à leur corps défendant...

Commentaire:

Bienvenue dans le monde des métamorphes c'est-à-dire dans un monde où des êtres capables de se transformer en animaux vivent à côté d'humains qui ignorent leur nature profonde. Will est un renard, la plupart du temps, sa bête est invisible aux yeux des hommes; elle ne fait surface que lorsque sa meute est en danger ou quand l'envie lui prend de se fondre dans la forêt. Il est le bêta, c'est-à-dire, l'homme de main de Llyod l'alpha qui dirige leur petite communauté. C'est lui qui est chargé de faire régner l'ordre à l'intérieur et à l'extérieur de leur territoire. Aussi quand il apprend qu'un homme a été tué déchiqueté par un animal, se rend-il sur les lieux pour constater de lui-même les dégâts. Sur place, il fait connaissance avec le shérif local, un ancien GI, Sander, un homme bien trop perspicace et bien trop troublant à son goût. Et il y a aussi Ty, un métamorphe comme lui, chassé de la meute depuis des années, coupable idéal. Comment résoudre cette affaire dangereuse pour la meute tout en laissant le shérif dans l'ignorance? C'est là tout le noeud du roman.


L'intrigue est longue à se développer, du coup le rythme est lent, l'auteur insiste longuement sur l'univers des métamorphes, la relation qui existe entre "l'homme" et son animal. Aussi, la relation qui s'installe entre Will et Sander, devient presque secondaire et, pour un bêta, habitué à être écouté, j'ai trouvé que Will manquait d'envergure. Le couple qu'il forme avec Sander est certes attachant mais on n'est pas touché par eux.

Ce n'est pas désagréable à lire mais je n'ai pas été enthousiasmée par cet univers. Je remercie les Editions Milady de m'avoir permis de découvrir cette auteure.

L'étranger dans la maison

Meurtre, manipulation, secret, amour...

Mariés depuis deux ans, Karen et Tom ont tout pour être heureux : un train de vie confortable, un pavillon coquet, des projets d'avenir. Un soir, quand Tom rentre à la maison, Karen s'est volatilisée. Alors qu'il commence à paniquer, Tom reçoit une visite de la police : son épouse a été victime d'un grave accident de voiture, dans un quartier malfamé où elle ne met d'ordinaire jamais les pieds. À son réveil à l'hôpital, la jeune femme a tout oublié des circonstances du drame. Les médecins parlent d'amnésie temporaire. En convalescence chez elle, Karen est décidée à reprendre le cours de sa vie. Sauf que quelque chose cloche. Elle sait que, depuis quelques mois, quelqu'un s'introduit en leur absence dans la maison.

Commentaire:

J’avais lu le premier roman de cette auteure « Le couple d’à côté » et j’avais été séduite par cette intrigue pleine de surprises. Aussi quand j’ai vu que les Editions Presses de La Cité me proposaient de lire ce nouvel opus, j’ai été ravie de cette opportunité. On retrouve les mêmes ingrédients que « Le couple à côté » : une banlieue résidentielle chic où rien ne se passe, un couple aimant au premier abord, une voisine et meilleure amie charmante mais intrusive. Le meilleur des mondes ? Tout se fissure un soir où Tom trouve sa maison vide et apprend que sa femme est à l’hôpital. Les circonstances de son hospitalisation le surprennent : sa femme conduisait vite, dans un quartier malfamé et elle a perdu le contrôle de sa voiture. A partir de là, toutes les certitudes de Tom s’effondrent : que faisait-elle dans ce quartier, pourquoi la police s’intéresse de plus en plus à elle, comment peut-il se débarrasser de sa voisine de plus en plus collante ? Je n’en dirai pas plus sur les péripéties qui attendent Tom car en parler serait tout dévoiler et ce serait dommage.


En tout cas, l’intrigue est addictive, on tourne les pages, pressés de savoir ce que cache Karen, cette jeune femme si aimante, si parfaite, dont le passé resurgit, brouillant un peu plus l’image qu’on se faisait d’elle. Encore une fois, l’auteure s’amuse à manipuler le lecteur jusqu'au bout de l’intrigue car, quand on referme le livre, on a l’impression que l’histoire ne fait que commencer.

 J’ai passé un très bon moment à lire ce roman et je remercie encore une fois les Editions Presses de la Cité et Netgalley d’avoir pu lire « L’étranger dans la maison ».