dimanche 3 février 2019

Le dernier gardien d'Ellis Island

Exil, immigration, espoir, solitude...

 New York, 3 novembre 1954. Dans cinq jours, le centre d'Ellis Island, passage obligé depuis 1892 pour les immigrants venus d'Europe, va fermer. John Mitchell, son directeur, officier du Bureau fédéral de l'immigration, resté seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent : Liz, l'épouse aimée, et Nella, l'immigrante sarde porteuse d'un étrange passé.
Un moment de vérité où il fait l'expérience de ses défaillances et se sent coupable à la suite d'événements tragiques. Même s'il sait que l'homme n'est pas maître de son destin, il tente d'en saisir le sens jusqu'au vertige.

Commentaire:

Ellis Island c'est cette île qui se dresse devant New York, le dernier obstacle pour tous les émigrants avant de pouvoir accéder à la terre promise, celle où on trouvera la liberté, du travail et des rues pavées d'or. Pendant des décennies, cette île a vu débarquer des milliers d'exilés, ayant tout laissé derrière eux, pour une promesse d'un avenir meilleur. Parfois, cet avenir se fracassait à peine arrivés, car n'entraient pas les malades, les débiles, les anarchistes, les communistes, tous ceux qui pouvaient représenter un danger pour cette jeune démocratie. 

Dans ce court roman intense, on entend une voix, celle de John Mitchell, le dernier directeur d'Ellis Island. le 8 novembre 1954, le centre fermera définitivement ses portes. En attendant, Mitchell erre à travers les étages, les couloirs, les dortoirs. Il ne reste plus rien, sauf les fantômes de ceux qui sont morts sur place. Il se souvient de sa vie passée là, de sa femme morte trop tôt et de Nella, jeune migrante venue de Sardaigne, qui hante son esprit. Alors il écrit pour se confesser ou se délivrer, il ne le sait pas vraiment, de toutes ces arrivées, des drames qui ont pu se produire, de ce qu'il a dû faire et taire.
Le roman est court mais poignant et rend hommage à ces hommes et à ces femmes déracinés, venus par milliers, rejoindre un continent neuf, porteur d'espoir. Il donne envie de me rendre à Ellis Island, le centre est devenu un musée de l'immigration, pour contempler à mon tour New York si près, si proche…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire