samedi 29 septembre 2018

Les jours de ton absence


Rencontre, amour, secret, tragédie, passé familial...

Lorsque Sarah rencontre Eddie, son monde bascule. Ils sont faits l'un pour l'autre, elle en est certaine. Les jours qu'ils passent ensemble ressemblent à un rêve et Sarah a le sentiment que sa vie débute enfin. Quand Eddie, également fou amoureux, part à contrecœur pour un voyage prévu de longue date, tous deux se quittent en sachant qu'ils se reverront très vite.
Pourtant, quelques jours plus tard, Eddie n'a toujours pas donné de signe de vie. Le portable de Sarah reste désespérément muet. Refusant d'écouter ses amis qui lui conseillent de passer à autre chose, Sarah met tout en œuvre pour comprendre la raison de ce silence.
Elle ne sait pas encore que l'explication qui se dessine peu à peu la bouleversera au plus profond de son être. Une chose qu'elle ne peut maîtriser les sépare irrémédiablement, la seule qu'ils n'ont pas partagée : la vérité.
Sept jours de bonheur absolu. Puis, il disparaît...
Un suspense amoureux à couper le souffle.

Commentaire:

C’est l’histoire d’une rencontre, d’un coup de foudre immédiat entre deux personnes. Qu’importe que l’un vive en Angleterre et l’autre aux Etats-Unis, qu’importe leur âge, leur passé, leurs expériences amoureuses déçues, cette fois-ci c’est le véritable amour. Sarah et Eddie se séparent temporairement pour huit jours prévus depuis longtemps pour lui ; ils se retrouveront et ne se quitteront plus. Mais huit jours se passent sans aucune nouvelle de la part d’Eddie, puis une autre semaine encore sans aucun signe de lui. Sarah ne comprend pas, ses amis lui disent de laisser tomber, que c’était du flan tout ça. Mais Sarah ne veut pas y croire, il y a forcément une explication, alors elle s’obstine à envoyer des messages, à traquer le moindre mot d’Eddie dans les réseaux sociaux.


On pourrait se dire que cette femme est pitoyable dès le début mais l’auteur parvient à nous la rendre sympathique et à espérer que le fameux Eddie reprendra contact. N’est-il pas d’ailleurs un goujat ce type ? Ah pas si simple ! L’intrigue n’est pas si linéaire que l’on croit et je me suis fait avoir par le rebondissement qui tout d’un coup, éclaire le silence d’Eddie. Tout devient plus tragique, plus sombre et l’on pleure sur ses amants maudits. Et on tourne les pages en espérant que tout s’arrangera. J’ai beaucoup aimé ce roman poignant à bien des égards, je vous le recommande vivement.

Je mets 4 chats pour cette belle histoire qui m'a réservé bien des surprises!!





mercredi 26 septembre 2018

Le combat d'hiver


Dictature, révolte, adolescence, courage, liberté...

Quatre adolescents, évadés de leur orphelinat prison, reprennent la lutte perdue par leurs parents quinze ans plus tôt. Leur combat, hymne grandiose au courage et à la liberté, semble désespéré. Et pourtant...

Commentaire:

J’ai découvert par hasard ce roman dit jeunesse mais que tout le monde peut lire car il aborde des thèmes universels comme la liberté, l’engagement pour une cause et le courage. Nous sommes dans un pays imaginaire dirigé par une Phalange, un parti extrémiste qui a mis fin 15 ans auparavant aux libertés individuelles, et qui règne depuis d’une main de fer, organisant d’ailleurs chaque année des jeux dans une arène où de jeunes hommes s’entretuent. La Phalange s’est débarrassée de ses opposants et pour être sûre qu’on les a oubliés, elle a envoyé dans des orphelinats leurs enfants où ils se morfondent. Mais tout change le jour où deux d’entre eux s’enfuient… Dès lors, tout va changer.


J’ai beaucoup aimé ce roman au rythme soutenu. L’intrigue nous prend à la gorge dès les premières pages : pourquoi cette jeune fille, Helen, demande-t-elle à voir sa Consoleuse ? Pourquoi vit-elle dans cet internat sinistre, entourée d’enseignantes méchantes et médiocres ? Très rapidement, l’auteur nous plonge dans l’univers de cette jeune fille, et on n’a de cesse de tourner les feuilles pour connaître la suite. J’ai beaucoup aimé aussi les personnages notamment Milos le garçon que rencontre Helen. Il met de la gravité dans cette intrigue car l’auteur nous parle de combat pour la liberté sans mièvrerie ou faux semblant. Conquérir sa liberté a un prix et nos personnages vont s’en rendre compte. Un beau roman d’apprentissage !

Je mets 5 chats!

Swimming pool


Adolescence, immigration, intégration, harcèlement...

Kasienka est polonaise  et elle vient d'arriver en Angleterre avec sa mère.
Mais la vie ici n'a rien d'une vie rêvée.
Heureusement, il y a la piscine,il y a l'eau. Et dans l'équipe de natation, il y a William...

Commentaire:

Kasienka a quitté sa Pologne natale avec sa mère car celle-ci ne supporte plus d’être séparée de son mari Tato. Mais leur arrivée et leur installation en Angleterre ne se passent pas comme prévu. La mère et surtout la fille sont confrontées à la méfiance, au dédain, au rejet des londoniens. C’est surtout Kasienka qui en souffre car elle est vue comme l’étrangère au sein de son école et subit les moqueries des filles menées par une certaine Clair. La seule chose qui la sauve de ce quotidien c’est la piscine car Kasienka est une très bonne nageuse.


C’est un superbe roman et l’auteur a choisi de raconter son histoire sous la forme de chapitres très courts et de poèmes. La langue est belle, dit l’essentiel : la souffrance de Kasienka, son incompréhension devant le rejet qu’elle subit à l’école, sa colère mais aussi l’amour qu’elle ressent pour la nage et pour William, le premier à la regarder vraiment comme une jeune fille. Cette histoire se lit vite mais elle est touchante et je regrette d’avoir dû abandonner Kasienka si vite.

Je mets 4 chats et demi

Les cendres de Berlin


Meurtre, Guerre froide, occupation, taupe, enquête policière...

Berlin, 1947. L’ex-capitaine Gregor Reinhardt a retrouvé un poste d’inspecteur à la police criminelle de la ville. Dévastée par les combats, éventrée par les bombardements, Berlin est aussi divisée entre des puissances victorieuses qui veulent chacune préserver ou accroitre leur influence. Les tensions augmentent et la police est rapidement déchirée par les rivalités internes tandis que les factions politiques se disputent le pouvoir et la protection des nouveaux maîtres. Quand un homme est retrouvé mort dans un immeuble en ruine, Reinhardt sait que commence une enquête difficile, au milieu d’hommes et de femmes devenus radicalement méfiants à l’égard de la police. Il semble pourtant qu'un tueur méthodique soit en liberté, et la tension ne fait que s’intensifier quand on découvre que l'une des victimes était le frère d'un grand scientifique nazi.
Alors que d’étranges individus cherchent à utiliser son passé militaire pour le déstabiliser, Reinhardt découvre qu’Alliés occidentaux et Soviétiques se sont faits bien plus d’ennemis qu’ils ne le pensent et que les tragiques passions allemandes sont encore vivaces.
Il comprend, un peu tard, que cette enquête pourrait lui coûter très cher…

Commentaire:

C’est la dernière enquête de Gregor Reihnardt et, à mes yeux la plus aboutie et la plus intéressante. L’ex-capitaine a survécu à la guerre et a réintégré la Kripo grâce à ses connaissances américaines. Car pour travailler dans la police, il faut montrer patte blanche ou être pistonné. De plus, depuis la fin de la guerre, les Soviétiques ont infiltré les services de police et mis en place de nombreux pions sans parler de taupes. Aussi Reihnardt est-il mal vu par sa hiérarchie. Lorsqu’il est appelé sur le lieu d’un meurtre –un officier anglais retrouvé mort dans la cage d’un escalier- Reihnardt pressent que l’affaire va être délicate. D’autant qu’il découvre un deuxième corps, celui d’un ancien pilote d’une escadrille employée pendant la guerre à des missions secrètes. Le meurtre de ce pilote est suivi par d’autres morts dont le point commun est d’avoir appartenu à cette même escadrille. En suivant le fil, Reihnardt découvre que tous ces hommes sont liés à des recherches scientifiques qui intéressent beaucoup de monde, à commencer par les soviétiques. Dès lors, il est de plus en plus délicat voire dangereux de poursuivre l’enquête.


Des trois tomes écrits par Luke McCallin, c’est celui que j’ai préféré car il installe le récit dans le cadre d’une ville dévastée, partagée entre les 4 grands vainqueurs de la guerre et bientôt en proie aux prémices de la guerre froide. Il est loin le temps où les alliés trinquaient pour fêter leur victoire ;  retranchés chacun  dans leur zone, ils veillent à leurs intérêts et se soupçonnent mutuellement de cacher des choses. Reihnardt en fait les frais qui se voit régulièrement alpagué soit par les anglais, soit par les américains, soit par les redoutables soviétiques en la personne d’un officier inquiétant du nom de Stokov et sommé de révéler ce qu’il a trouvé en enquêtant. Les morts importent peu, par contre les essais scientifiques réalisés par les nazis avec l’aide de l’escadrille sont primordiaux. Il y a donc beaucoup d’amertume dans ce roman qui montre que le refroidissement des relations entre les alliés, a entraîné un changement dans la conduite à suivre, il est devenu plus important de s’approprier des scientifiques qui, pourtant, avaient travaillé pour les nazis, que de leur faire payer leurs actes. D’où la présence de Stokov qui suit Reihnardt comme son ombre. L’atmosphère de défaite et d’occupation est aussi bien rendue, on trouve de nombreuses pages qui évoquent le quotidien des Berlinois fait de marché noir et de combines pour manger correctement. Enfin, les descriptions de l’ancienne capitale du Reich sont saisissantes : Reihnardt circule dans un paysage défiguré au milieu d’immeubles détruits ou en ruines qui abritent encore des gens, ombres furtives qu’il aperçoit de temps en temps. C’est donc un très bon roman policier historique que je vous invite à découvrir.

Je mets 5 chats!

PS: Tu me manques


Adolescence, deuil, culpabilité, traumatisme, amour...

Juliet a toujours écrit à sa mère. Depuis sa mort soudaine, cette habitude est pour elle comme une bouée de sauvetage. Même si les courriers de Juliet restent sans réponse, elle continue de les déposer sur sa tombe chaque semaine.
Declan n’aurait jamais cru qu’une lettre pourrait changer sa vie. Pourtant, celle qu’il trouve au cimetière, où il fait des travaux d’intérêt général après le lycée, le touche profondément… Et il ne peut s’empêcher d’y ajouter deux mots.
Commence alors une correspondance inattendue entre Le Crépuscule et La Fille du Cimetière, deux étrangers que tout oppose. Ce qu’ils ignorent, c’est que leurs routes se sont déjà croisées…

Commentaire:

J’ai beaucoup aimé ce roman à destination des adolescents sur le deuil et la culpabilité. Juliet a beaucoup de mal à surmonter la mort de sa mère, journaliste célèbre qui parcourait la planète pour des reportages photos dans des pays en guerre. Elle est morte dans un accident de voiture en rentrant chez elle, à la demande de sa fille. Declan, de son côté, vit dans la culpabilité et la souffrance depuis que son père, alcoolique, a tué sa petite sœur. Ils n’auraient jamais dû se rencontrer car Declan est considéré comme le mouton noir au lycée, tout le monde est persuadé qu’il finira mal. Et pourtant, Declan remarque un jour Juliet devant la tombe de sa mère qui dépose un courrier. Intrigué, il lit la lettre et laisse une réponse… D’abord furieuse, Juliet va lui répondre et bientôt s’établit entre eux une correspondance qui leur permet à tous les deux d’exprimer des pensées et des sentiments qu’ils sont incapables d’avouer à leurs proches.


Je déteste l’expression « faire son deuil », je trouve que le verbe est trop banal puisqu’on peut l’utiliser pour bon nombre d’autres actions. Mais là, elle a sa place car Juliet et Declan parviennent peu à peu à surmonter cette impression de vide absolu qu’ils ressentent depuis la mort de leur mère/ sœur. La correspondance leur sert d’exutoire, de confident : ils peuvent exprimer ce qu’ils n’osent pas se dire à voix haute. J’ai beaucoup aimé ces passages épistolaires qui introduisent la plupart des chapitres et nous amènent à apprécier très vite ces deux adolescents en souffrance. Comme eux, on redoute le moment où ils se verront et se reconnaîtront car on a peur que le « charme » disparaisse. Car Juliet et Declan se croisent au lycée et, chaque fois qu’ils se voient, on ne peut pas dire qu’ils s’apprécient. Je n’irai pas plus loin dans l’intrigue, je vous conseille de lire ce beau et grave roman.
Je mets 4 chats et demi.

Dans les bras de Verdun


Première guerre mondiale, traumatisme, deuil, amour....

1921. Tom, originaire de Chicago, ancien ambulancier pendant la guerre, travaille à l’ossuaire de Verdun. Il y rencontre Sarah, Américaine à la recherche de son mari disparu. Ils vont vivre une passion fulgurante. Des mois plus tard, Tom et Sarah se retrouvent à Bologne, où un soldat amnésique inconnu attire les foules. Dans la ville italienne où monte le fascisme, Tom et Sarah croisent Paul, journaliste autrichien intéressé par le malade. L’homme sans passé détient aussi un lourd secret.
1950. Santa Monica aux Etats-Unis. Tom, devenu un scénariste plus ou moins reconnu, recroise Paul lors d’une soirée à Los Angeles. Les souvenirs remontent, brisant les mensonges passés.

Commentaire:

Quand j’ai lu le résumé, j’ai pensé immédiatement à la pièce de théâtre de Jean Anouilh, « Le voyageur sans bagage ». Pour ceux et celles qui connaissent, c’est l’histoire d’un soldat de la guerre 14-18, retrouvé errant, et conduit dans un asile car il ne se souvient de rien. Cet homme sans mémoire est alors reconnu comme étant le fils de, le frère de, le mari de ou le père d’une famille dans le deuil depuis des mois. « Dans les bras de Verdun » reprend cette thématique avec le personnage d’un soldat amnésique, soigné dans un asile italien, en qui une femme voudrait reconnaître son mari disparu à la fin de la guerre. Auparavant Sarah s’est rendue à Verdun où on est en train de rassembler les os des tous les combattants anonymes pour les rassembler dans un ossuaire. Elle rencontre Tom, un américain, ancien ambulancier pendant la guerre avec qui elle noue une relation. Mais quand elle apprend qu’à Bologne se trouve peut-être son mari, elle le quitte. Tom, qui ne parvient pas à l’oublier, la rejoint là-bas et sur place, ils font la connaissance d’un autrichien lui aussi attiré par cet homme inconnu.


J’aurais voulu aimer ce roman car le contexte m’intéressait, la description d’une société qui peine à faire son deuil alors que déjà, dans le lointain, résonnent le bruit de bottes fascisantes. Ainsi que l’intrigue : qui est cet homme au regard éteint  en qui tout le monde reconnaît un être perdu ?  Mais je n’ai pas réussi à être emballée, j’ai trouvé que le roman était très bavard : on a droit à de nombreuses discussions sur la vie, le destin, etc. De plus, j’ai trouvé inutile les passages qui se déroulent en 1950, ils ralentissent un rythme déjà lent. Et enfin, je n’ai éprouvé aucune empathie pour les personnages, que ce soit tom, Sarah ou Paul. Il y a juste un passage intense quand Paul évoque un épisode de la guerre qui l’a particulièrement frappé. Au final, j’ai une impression mitigée sur ce roman. J’en sors déçue.

Je lui mets 3 chats et demi.

samedi 8 septembre 2018

Filles de la mer

Prostitution forcée, Seconde guerre mondiale, annexion, Japon...
Sur l'île de Jeju, au sud de la Corée, Hana et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté haenyeo, au sein de laquelle ce sont les femmes qui font vivre leur famille en pêchant en apnée.
Un jour, alors qu'Hana est en mer, elle aperçoit un soldat japonais sur la plage qui se dirige vers Emi. Aux deux filles on a maintes fois répété de ne jamais se retrouver seules avec un soldat. Craignant pour sa soeur, Hana rejoint le rivage aussi vite qu'elle le peut et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d'autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie.

Ainsi commence l'histoire de deux soeurs violemment séparées. Alternant entre le récit d'Hana en 1943 et celui d'Emi en 2011, Filles de la mer se lit au rythme des vagues et dévoile un pan sombre et bouleversant de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Au fil du récit, par la grâce de leurs liens indéfectibles, les deux héroïnes nous ramènent vers la lumière, ou l'espoir triomphe des horreurs de la guerre.


Commentaire:

Superbe roman qui m’a permis de découvrir un pan d’histoire que j’ignorais à propos de l’annexion de la Corée par le Japon au début du 20ème qui considérait les Coréens comme un sous-peuple et qui, lors de la Seconde guerre mondiale, réduisit à l’état d’esclaves sexuelles des centaines de jeunes coréennes, désignées comme « Femmes de réconfort »…

Hana a seize ans le jour où son chemin croise celui d’un officier japonais Morimoto qui, après l’avoir violée, la conduit de force en Mandchourie, dans un bordel où elle doit subir tous les jours attouchements et sévices de la part de soldats japonais. Comment survivre dans cet enfer, comment faire pour le fuir et retrouver ses parents ? Près de soixante-dix ans plus tard, on fait connaissance avec Emi, la « petite » sœur de Hana qui se rend à Séoul à une manifestation devant l’ambassade japonaise. La millième pour protester, pour obliger le gouvernement japonais à réparer ce qu’ils ont fait envers ces « femmes de réconfort ». Secrètement, Emi espère retrouver Hana ou du moins savoir si elle a survécu à son enlèvement.

J’ai été profondément touchée par ce roman et par l’histoire de Hana à qui on a volé sa vie et son intégrité sans que jamais aucun homme à commencer par Morimoto qu’elle retrouve plus tard en Mandchourie, ni aucun gouvernement ne s’excuse pour ce qu’elle a subi. Le sort des femmes pendant la  guerre est toujours précaire, à la merci des hommes qui peuvent les déporter, les réduire à l’état d’esclaves, les tuer sans l’ombre d’un remords, en toute impunité. Les femmes de réconfort qui ont survécu et ceux et celles qui les soutiennent, attendent toujours les excuses et les réparations du gouvernement japonais.

Je mets 4 chats et demi!

Nous, les Filles de nulle part

Sexisme, violence faite aux femmes, lutte, amitié...

Grace vient d'entrer au lycée de Prescott après avoir déménagé. Dans la chambre de sa nouvelle maison, elle découvre des mots griffés sur le mur : Aidez-moi. Tuez-moi, je suis déjà morte.
Ces mots, c'est Lucy, qui les a tracés. Lucy, qui a accusé trois garçons de Prescott de l'avoir violée. Lucy, qui a été traitée de menteuse par le reste du lycée. Lucy, que la police n'a pas écoutée. Lucy, qui a fui la ville avec ses parents.
Très vite, Grace comprend que cette violence s'exerce à tous les niveaux dans la ville de Prescott : quand les joueurs de l'équipe de foot notent le physique des filles qui passent devant eux ; quand son amie Rosina doit éviter les avances des clients du restaurant où elle travaille ; et surtout sur le blog du moment, « Les vrais mecs de Prescott » dont la ligne éditoriale consiste principalement à considérer les femmes comme des objets.
Grace, Erin et Rosina sont décidées à agir, mais elles ne peuvent le faire seules.

Commentaire:

Je ne sais pas si ce roman a été écrit avant l’affaire Weinstein mais il est bien dans l’air du temps car l’intrigue se concentre sur le harcèlement insidieux que mènent quelques garçons en toute impunité dans un lycée. Quand Grace emménage dans sa nouvelle maison, elle trouve des mots laissés par la précédente locataire Lucy. Et quand elle apprend l’histoire de Lucy, elle décide d’agir avec l’aide des deux seules jeunes filles qui acceptent de lui parler, Rosina et Erin. Que peuvent faire trois jeunes filles, mal intégrées dans le lycée, contre le sexisme ambiant et la misogynie qui suinte du blog « Les vrais mecs de Prescott ». ? Elles se lancent alors dans l’idée folle d’organiser une réunion pour les filles. Et contre toute attente, quelques filles vont venir et, à partir de là, un air nouveau va souffler sur le lycée.
J’ai beaucoup aimé ce roman d’abord par sa construction : les chapitres font entendre principalement les voix de Grace, d’Erin et de Rosina qui nous permettent de suivre l’histoire. Mais de temps en temps, l’auteur introduit un chapitre intitulé « Nous » : ce sont toutes les filles du lycée qui s’expriment, voix d’abord anonymes qui évoquent leurs peurs, leur honte, leurs désirs. Et puis, au fur et à mesure que la protestation grandit, ces voix anonymes deviennent des visages puis des noms. Ces noms viennent s’ajouter au trio initial. Les trois personnages féminins sont attachants, je pense à celui d’Erin qui souffre du syndrome d’Asperger et qui, en plus de participer à cette lutte contre le sexisme, doit lutter contre son propre handicap.
C’est donc un roman beaucoup plus percutant que « La liste », lu auparavant car il aborde des thèmes forts comme la violence faite aux femmes, le sexisme mais aussi l’amitié qui, bientôt rassemble les filles de Prescott, ainsi que le courage de s’opposer à cette misogynie ambiante. A découvrir ! 

Je mets 4 chats et demi!

La liste

Adolescence, estime de soi, beauté, sexisme...


La liste nomme 8 filles chaque année.
Les 4 plus belles et les 4 plus laides du lycée.
Et si votre nom s’y trouvait ?
Une tradition odieuse sévit au lycée de Mount Washington : tous les ans, une semaine avant le bal de début d’année, une liste est placardée dans les couloirs. Personne ne sait qui établit cette liste. Et personne n’a jamais réussi à empêcher qu’elle soit publiée. Invariablement, chaque année, la plus belle et la plus laide des troisièmes, des secondes, des premières et des terminales sont désignées. 8 filles en tout. 8 filles qui se retrouvent sous les projecteurs impitoyables du lycée. 8 filles qui vont voir leur vie brusquement changer… pour le meilleur ou pour le pire ?

Commentaire:

C’est la rentrée au lycée de Mount Washington et pour huit jeunes filles de la 3è à la Terminale, c’est un jour qu’elles n’oublieront pas car une liste placardée un peu partout les catalogue comme laide ou belle. Ce classement arbitraire est à peine remis en cause par la direction de l’établissement et la proviseure  qui a beau affirmer aux huit lauréates qu’elle va mettre fin à ce procédé dégradant, ne fait pas grand-chose pour s’opposer fermement à cette situation sexiste. D’ailleurs l’auteur se focalise surtout sur les conséquences de cette liste en alternant les chapitres sur les jeunes nominées. Qu’elles soient considérées comme belles ou laides, cette liste joue sur leur comportement et leur regard sur les autres. Je pense plus particulièrement à un personnage que j’ai aimé : Danielle De Marco a une quinzaine d’années, c’est une nageuse qui s’entraîne dur pour faire partie de l’équipe du lycée. C’est son physique musclé qui l’a amenée à être cataloguée comme laide. Au-delà du choc qu’elle reçoit, elle comprend avec amertume que le petit ami rencontré durant l’été, n’ose plus la regarder en face et se promener avec elle dans les couloirs du lycée. Ce classement l’oblige à revoir ses sentiments envers lui mais en même temps lui donne de la force.
 Si j’ai donc bien aimé découvrir comment chacune agit, je trouve que l’auteur ne va pas au fond des choses. Car c’est la liste en elle-même qui est scandaleuse, ce statut-quo accepté par tout le monde est dérangeant. Et la fin ne nous donne pas la certitude que cette « tradition » ne se répétera pas. Dans une société où nos adolescentes sont tentées par l’apparence, pas sûre que ce roman ne change la donne. Dommage !

Je mets trois chats et demi.

La disparue des Highlands


Ecosse, rivalité, trahison, amour...

Quand sa mère lui apprend le nom de l’homme qu’elle doit épouser, Kenna se sent trahie, vendue. Comment ses parents peuvent-ils l’unir à un Fraser, ce clan de brutes, d’assassins… leurs ennemis de toujours ? Pourtant, lorsqu’elle rencontre son promis pour la première fois, Kenna est surprise : Liam se révèle être un homme aimable, peut-être même séduisant. Tout le contraire de son cousin Murtagh, un Highlander aussi ténébreux et solitaire que Liam est sociable. Mais, à mesure que les noces approchent et que le comportement de son fiancé se fait plus ambigu, Kenna se demande lequel des deux cousins est le plus à craindre…



Commentaire:

Ce roman est une agréable surprise et je vous recommande de ne pas trop vous fier au résumé proposé qui est plus que succint. Il se passe bien des péripéties dans cette histoire rondement menée et que j’ai lu très vite car j’étais pressée de connaître la fin.

Kenna est une jeune fille, fille d’un chef de clan écossais, qui apprend qu’elle doit épouser un homme appartenant au clan des Fraser, leur ennemi depuis toujours. D’abord décidée à refuser ce mariage, Kenna change d’avis quand elle voit son promis pour la première fois. Liam est beau, gentil, sincère, bref l’homme idéal ? Et on s’attend à une intrigue gentillette où les deux fiancés devraient s’apprivoiser. Eh bien non, il ne faut jamais se fier aux apparences, et encore moins à un beau visage. Et la pauvre Kenna, et en même temps courageuse, va tomber de Charybde en Scylla dès lors que son chemin croise celui de Liam.
 Et je m’arrêterai là dans l’histoire pour éviter de trop en dire.
Je vous recommande donc cette jolie romance : préparez-vous à de l’action, des sentiments, de la trahison, de la fourberie et surtout de l’amour !

Je mets 4 chats!