samedi 8 septembre 2018

Nous, les Filles de nulle part

Sexisme, violence faite aux femmes, lutte, amitié...

Grace vient d'entrer au lycée de Prescott après avoir déménagé. Dans la chambre de sa nouvelle maison, elle découvre des mots griffés sur le mur : Aidez-moi. Tuez-moi, je suis déjà morte.
Ces mots, c'est Lucy, qui les a tracés. Lucy, qui a accusé trois garçons de Prescott de l'avoir violée. Lucy, qui a été traitée de menteuse par le reste du lycée. Lucy, que la police n'a pas écoutée. Lucy, qui a fui la ville avec ses parents.
Très vite, Grace comprend que cette violence s'exerce à tous les niveaux dans la ville de Prescott : quand les joueurs de l'équipe de foot notent le physique des filles qui passent devant eux ; quand son amie Rosina doit éviter les avances des clients du restaurant où elle travaille ; et surtout sur le blog du moment, « Les vrais mecs de Prescott » dont la ligne éditoriale consiste principalement à considérer les femmes comme des objets.
Grace, Erin et Rosina sont décidées à agir, mais elles ne peuvent le faire seules.

Commentaire:

Je ne sais pas si ce roman a été écrit avant l’affaire Weinstein mais il est bien dans l’air du temps car l’intrigue se concentre sur le harcèlement insidieux que mènent quelques garçons en toute impunité dans un lycée. Quand Grace emménage dans sa nouvelle maison, elle trouve des mots laissés par la précédente locataire Lucy. Et quand elle apprend l’histoire de Lucy, elle décide d’agir avec l’aide des deux seules jeunes filles qui acceptent de lui parler, Rosina et Erin. Que peuvent faire trois jeunes filles, mal intégrées dans le lycée, contre le sexisme ambiant et la misogynie qui suinte du blog « Les vrais mecs de Prescott ». ? Elles se lancent alors dans l’idée folle d’organiser une réunion pour les filles. Et contre toute attente, quelques filles vont venir et, à partir de là, un air nouveau va souffler sur le lycée.
J’ai beaucoup aimé ce roman d’abord par sa construction : les chapitres font entendre principalement les voix de Grace, d’Erin et de Rosina qui nous permettent de suivre l’histoire. Mais de temps en temps, l’auteur introduit un chapitre intitulé « Nous » : ce sont toutes les filles du lycée qui s’expriment, voix d’abord anonymes qui évoquent leurs peurs, leur honte, leurs désirs. Et puis, au fur et à mesure que la protestation grandit, ces voix anonymes deviennent des visages puis des noms. Ces noms viennent s’ajouter au trio initial. Les trois personnages féminins sont attachants, je pense à celui d’Erin qui souffre du syndrome d’Asperger et qui, en plus de participer à cette lutte contre le sexisme, doit lutter contre son propre handicap.
C’est donc un roman beaucoup plus percutant que « La liste », lu auparavant car il aborde des thèmes forts comme la violence faite aux femmes, le sexisme mais aussi l’amitié qui, bientôt rassemble les filles de Prescott, ainsi que le courage de s’opposer à cette misogynie ambiante. A découvrir ! 

Je mets 4 chats et demi!

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