Usé par des années de lutte stérile contre le crime,
l'incorruptible commissaire Yeruldelgger a quitté la police d'Oulan-Bator.
Plantant sa yourte dans les immensités du désert de Gobi, il a décidé de
renouer avec les traditions de ses ancêtres. Mais sa retraite sera de courte
durée. Deux étranges cavalières vont le plonger bien malgré lui dans une
aventure sanglante qui les dépasse tous. Éventrée par les pelleteuses des
multinationales, spoliée par les affairistes, ruinée par la corruption, la
Mongolie des nomades et des chamanes semble avoir vendu son âme au diable ! Des
steppes arides au cœur de Manhattan, du Canada à l'Australie, Manook fait
souffler sur le polar un vent plus noir et plus sauvage que jamais.
Commentaire:
J’ai lu ce roman dans le cadre du Prix Polar organisé par le
Livre de Poche, que je remercie au passage de m’avoir permis de lire ce dernier
opus consacré au commissaire Yeruldegger. Je connaissais le personnage pour
avoir lu il y a quelques années le premier tome qui lui était consacré et qui s’appelait
d’ailleurs « Yeruldegger », j’avais été séduite par le décor, par le
contexte historico-politique de ce pays dont j’ignore tout, par le portrait de
cet homme incorruptible en butte à un système judiciaire corrompu. Je pensais
retrouver cela dans ce roman. Alors certes, on a bien à nouveau une charge
dénonciatrice contre des multinationales qui pillent les terres de Mongolie et
les détruisent pour des intérêts financiers énormes, on retrouve cette
corruption endémique qui fait que le moindre inspecteur peut être assassiné dès
lors qu’il approche de trop près des vérités qui dérangent. Mais j’ai été un
peu déçue de voir que l’auteur nous baladait un peu partout dans le monde (aux
USA, en Australie) pour les fins de son histoire, nous obligeant à nous
concentrer sur des personnages secondaires qui ne nous intéressent pas beaucoup
et qui, surtout, détournent notre regard de Yeruldegger. Superbe Yeruldegger,
perdu dans le désert du Gobi à plus d’un titre, obligé de sortir de sa
retraite, plongé dans un complot qui le dépasse, ballotté par ceux qui le
rencontrent, cherchant désespérément à trouver la paix. Ce personnage m’a
beaucoup émue, il y a une tristesse infinie qui émane de lui et qui rend la fin
poignante. Il faut lire ce livre pour lui.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire