Seconde Guerre mondiale, fanatisme, résistance....
Publié en
1947 en Allemagne, vendu à plus de 100 000 exemplaires, Berlin finale est l'un
des premiers best-sellers post-Seconde Guerre mondiale. Une œuvre passionnante,
haletante, audacieuse, qui a su, alors que l'Europe se relevait à peine de la
guerre, décrire dans toute sa complexité le rapport des Berlinois au nazisme.
Jusqu'alors
inédit en France, un roman-reportage brillant qui nous raconte, à travers les
destins d'une poignée de résistants, les derniers jours de Berlin avant sa
chute.
Commentaire:
Ce roman a
été écrit au sortir de la Seconde Guerre mondiale par un Berlinois né en 1906
et dont les écrits avaient été boycottés par les nazis. Installé dans la partie
Est de Berlin donc contrôlé par les soviétiques, Heinz Rein a écrit en urgence
cette histoire qui se déroule sur 15 jours à peine. Mais pas n’importe quels
jours : ce sont les derniers jours de la bataille de Berlin quand la
capitale a été attaquée à la fois par les armées de Joukov et de Koniev.
Le roman met
en scène 6 personnages principaux pris au piège dans la capitale. Il y a un
jeune soldat déserteur Lasshen qui, par miracle, est repéré par un propriétaire
d’un café Klose qui va l’abriter et lui donner de faux papiers. Klose
appartient à un groupuscule d’opposants qui aimeraient écourter la guerre. C’est
ainsi que Lasshen fait connaissance avec un ancien syndicaliste, vivant dans la
clandestinité Friedrich Wiegand, sa femme Lucie, un médecin –le Dr Böttcher- et
un mécanicien communiste Schröter. Ce qui relie ces personnages c’est leur
haine et leur dégoût du National-Socialisme et chacun aimerait agir. Mais dans
cette ville bombardée nuit et jour, parmi cette population berlinoise écrasée
par la propagande nazie, il est quasiment impossible de faire quoi que ce soit.
Ils ne peuvent assister qu’à l’effondrement de la ville.
C’est un
roman témoignage très long (880 pages !) mais c’est un roman que j’ai
trouvé extraordinaire car il est écrit par un témoin qui vivait au cœur de
cette dernière bataille. Les chapitres commencent tous par une longue
description d’un quartier de la ville, à chaque fois, c’est le même décor
apocalyptique qui est décrit et, parmi ces ruines, des Berlinois qui continuent
de vivre en dépit des obus qui tombent, des avions qui passent et des derniers
nazis obsédés qui circulent, arrêtent, pendent arbitrairement tout homme qui
montrerait une quelconque faiblesse. De temps en temps, Heinz Rein reproduit
des extraits de journaux nazis qui tiennent jusqu’au bout les mêmes discours
effarants, prédisant à chaque ligne que l’ennemi va s’effondrer alors qu’il est
déjà derrière la porte ! C’est donc un livre que je vous recommande
vivement !
Je mets 4 chats et demi.
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