jeudi 11 octobre 2018

Berlin finale


Seconde Guerre mondiale, fanatisme, résistance....

Publié en 1947 en Allemagne, vendu à plus de 100 000 exemplaires, Berlin finale est l'un des premiers best-sellers post-Seconde Guerre mondiale. Une œuvre passionnante, haletante, audacieuse, qui a su, alors que l'Europe se relevait à peine de la guerre, décrire dans toute sa complexité le rapport des Berlinois au nazisme.
Jusqu'alors inédit en France, un roman-reportage brillant qui nous raconte, à travers les destins d'une poignée de résistants, les derniers jours de Berlin avant sa chute.


Commentaire:

Ce roman a été écrit au sortir de la Seconde Guerre mondiale par un Berlinois né en 1906 et dont les écrits avaient été boycottés par les nazis. Installé dans la partie Est de Berlin donc contrôlé par les soviétiques, Heinz Rein a écrit en urgence cette histoire qui se déroule sur 15 jours à peine. Mais pas n’importe quels jours : ce sont les derniers jours de la bataille de Berlin quand la capitale a été attaquée à la fois par les armées de Joukov et de Koniev.


Le roman met en scène 6 personnages principaux pris au piège dans la capitale. Il y a un jeune soldat déserteur Lasshen qui, par miracle, est repéré par un propriétaire d’un café Klose qui va l’abriter et lui donner de faux papiers. Klose appartient à un groupuscule d’opposants qui aimeraient écourter la guerre. C’est ainsi que Lasshen fait connaissance avec un ancien syndicaliste, vivant dans la clandestinité Friedrich Wiegand, sa femme Lucie, un médecin –le Dr Böttcher- et un mécanicien communiste Schröter. Ce qui relie ces personnages c’est leur haine et leur dégoût du National-Socialisme et chacun aimerait agir. Mais dans cette ville bombardée nuit et jour, parmi cette population berlinoise écrasée par la propagande nazie, il est quasiment impossible de faire quoi que ce soit. Ils ne peuvent assister qu’à l’effondrement de la ville.

C’est un roman témoignage très long (880 pages !) mais c’est un roman que j’ai trouvé extraordinaire car il est écrit par un témoin qui vivait au cœur de cette dernière bataille. Les chapitres commencent tous par une longue description d’un quartier de la ville, à chaque fois, c’est le même décor apocalyptique qui est décrit et, parmi ces ruines, des Berlinois qui continuent de vivre en dépit des obus qui tombent, des avions qui passent et des derniers nazis obsédés qui circulent, arrêtent, pendent arbitrairement tout homme qui montrerait une quelconque faiblesse. De temps en temps, Heinz Rein reproduit des extraits de journaux nazis qui tiennent jusqu’au bout les mêmes discours effarants, prédisant à chaque ligne que l’ennemi va s’effondrer alors qu’il est déjà derrière la porte ! C’est donc un livre que je vous recommande vivement !

Je mets 4 chats et demi.

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