vendredi 18 mai 2018

Les brumes de Key West


1993. En plein jour, dans une rue bondée de Floride, une femme de quatre-vingt-seize ans abat froidement un membre du Ku Klux Klan.
1919. Bannie par les siens, Alicia Cortez, vingt-deux ans, quitte La Havane pour rejoindre l'Amérique et sa cousine Beatriz, tenancière du Pearl's, l'une des maisons closes les plus fréquentées de Key West.
Avec son charme exotique, la belle Cubaine trouve rapidement sa place dans cet univers sensuel et secret. Aidée de John, vétéran tourmenté et propriétaire d'un bar voisin, Alicia va jusqu'à organiser la contrebande d'alcool, pour contrer les lois de la prohibition. Et leur amitié laisse bientôt place à une profonde attirance.
Mais la menace du Klan gronde dans l'archipel... Et le rapprochement entre une métisse à la réputation sulfureuse et un héros de guerre blanc ne passe pas inaperçu. Et ne saurait être toléré.
Dans les brumes de Key West, un drame se prépare...


Commentaire:

Une couverture qui attire et évoque l’exotisme. Un résumé alléchant. Il n’en fallait pas plus pour me décider à demander ce livre et je remercie les éditions Belfond et Netgalley de m’avoir permis de le découvrir. L’action se passe à Key West, une ville insulaire située en Floride, c’est là que débarque Alicia Cortez en 1919, fuyant son passé, bannie par ses parents. Pour cette jeune femme qui, jusqu’ici, a eu une vie confortable, c’est un choc de se retrouver dans une maison close tenue par sa cousine. Même si celle-ci lui promet qu’elle n’aura pas besoin de se prostituer, il n’empêche que le décor minable, la réalité du métier de sa cousine, la présence d’hommes braillards, ivres et entreprenants sont difficiles à assimiler. Devenue brutalement la patronne de la maison, elle  fait connaissance avec le propriétaire d’un bar voisin, John qui vient de rentrer d’Europe, après avoir passé des mois dans l’enfer de la guerre des tranchées. Les circonstances vont les amener à devenir amis, puis amants.


Mais il ne fait pas bon d’être un couple mixte dans le  contexte de l’époque : un blanc qui couche avec une noire ? D’accord. Mais un blanc qui vit avec une noire et affirme haut et fort qu’il l’aime ? Impossible pour certains et notamment une bande de cinglés affiliés au Ku Klux Klan qui estime de leur devoir d’intervenir. Et si possible ensuite, s’en prendre aux juifs, aux noirs et aux catholiques pour faire bonne mesure. Et tout cela pour sauver les Etats-Unis, rendre à la nation américaine sa grandeur. J’ai l’impression d’avoir déjà entendu cela quelque part…

Mais nous sommes en 1919 et l’auteur déploie l’histoire d’un drame qui se noue devant nos yeux impuissants et qui, en éclatant, transforme ceux qui l’ont vécu à jamais. Si j’ai bien aimé ce roman, je dois dire tout de même que je n’ai pas été transportée par ce que vit le couple Alicia/John. Si le contexte historique est soigné, si les personnages sont bien construits qu’ils soient principaux et secondaires (notamment le personnage de Dwayne), si les scènes sur le Klu Klux Klan sont pertinentes, il manque à cette intrigue un peu de souffle romanesque. Ce que vivent John et Alicia est terriblement injuste. Mais je n’ai pas sorti mes mouchoirs. J’ai donc fini ce roman avec du regret, celui d’être passée à côté d’une très belle histoire d’amour.

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