J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir la suite de la saga des Cazalet, je dirais même que j’ai encore plus aimé que le premier tome. Dans cette deuxième partie qui court de septembre 1939 à décembre 1941, l’auteure s’attache plus particulièrement aux trois filles aînées de chacun des frères Cazalet : Louise fille d’Edward, Clary fille de Rupert et Polly fille de Hugh. Ce sont elles qui nous font vivre la guerre mais aussi les drames familiaux qui touchent la famille.
Louise est la plus vieille des trois, 17 ans, mais elle est encore à un âge où
on la perçoit comme une gamine. C’est sans doute pour échapper à cette entre
deux qu’elle quitte le domaine pour tenter de faire carrière dans le théâtre.
Ses débuts dans des théâtres poussiéreux en compagnie d’acteurs deux à trois
fois plus âgés qu’elle n’est certainement pas ce qu’elle rêvait mais ainsi elle
est loin de sa mère et de son père qu’elle méprise. De plus, elle fait la
connaissance d’un homme plus âgé qu’elle avec qui elle entretient une relation
ambiguë , l’aime -t-elle ou plutôt est-ce l’idée d’être courtisée qu’elle
aime ? La fin du roman ne donne pas de réponse. C’est d’ailleurs un
personnage que je ne trouve pas sympathique, j’ai préféré ceux de Polly et de
Clary. Sans doute parce que ce qu’elles
vivent les oblige à grandir. Pour Clary, c’est la disparition de son père sur les
plages de Dunkerque en juin 1940. Pour toute la famille, Rupert est mort mais
Clary s’obstine à le considérer vivant, caché quelque part en France, elle va
même jusqu’à lui imaginer un destin de résistant auprès du général De Gaulle à
qui elle écrit. Courageuse et obstinée Clary qui peut compter sur sa cousine
Polly, autre jeune fille éprouvée par les non-dits de la famille, notamment à
propos de la santé de sa mère. Celle-ci est malade mais personne dans la
famille à commencer par son père Hugh ou sa propre mère ne veut le reconnaître.
Comme si en taisant la maladie, on la faisait disparaître. Il y a une
conversation très émouvante à ce sujet entre Polly et la vieille préceptrice
Miss Milliment.
Et pendant ce
temps, pendant que les trois jeunes filles grandissent, la vie à Home Place
continue. On sent la guerre et les restrictions aux menus de plus en plus
élémentaires qui arrivent sur les tables. On vit les bombardements avec ces
avions allemands en colonne dans le ciel, passant au-dessus de la propriété
familiale pour aller déverser leurs tonnes de bombes sur Londres. On ressent
l’absence et l’attente de jours meilleurs mais qui, au soir du 8 décembre 1941,
semblent de plus en plus loin. Je vous recommande vivement cette saga, pour ma
part j’attends le mois de mars avec impatience pour aller acheter le troisième
tome.
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