lundi 15 février 2021

A rude épreuve

Famille, guerre, deuil, enfance, apprentissage de la vie, condition de la femme...

Septembre 1939. La Pologne est envahie et la famille Cazalet apprend l’entrée en guerre de l’Angleterre. À Home Place, la routine est régulièrement bousculée par les raids allemands. Louise rêve toujours de jouer Hamlet mais doit d’abord passer par une école de cuisine. Au grand dam de sa famille, elle fume, porte des pantalons, découvre la sexualité et fait ses débuts en tant qu’actrice dans un sinistre théâtre de province. Clary, dont le père, Rupert, est porté disparu sur les côtes françaises, renseigne scrupuleusement chaque parcelle de sa vie dans des carnets. Polly, inquiète de la mystérieuse maladie de sa mère, se lie d’amitié avec le cousin de Louise, Christopher, dont les discours pacifistes ont de plus en plus de mal à convaincre. Zoë, la femme de Rupert, a donné naissance à une fille et connu un profond bouleversement. Le volume se clôt sur l’attaque de Pearl Harbor : de Home Place à Londres, la guerre et la terreur d’une possible défaite ne semblent jamais très loin.

Commentaire:

J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir la suite de la saga des Cazalet, je dirais même que j’ai encore plus aimé que le premier tome. Dans cette deuxième partie qui court de septembre 1939 à décembre 1941, l’auteure s’attache plus particulièrement aux trois filles aînées de chacun des frères Cazalet : Louise fille d’Edward, Clary fille de Rupert et Polly fille de Hugh. Ce sont elles qui nous font vivre la guerre mais aussi les drames familiaux qui touchent la famille. 

Louise est la plus vieille des trois, 17 ans, mais elle est encore à un âge où on la perçoit comme une gamine. C’est sans doute pour échapper à cette entre deux qu’elle quitte le domaine pour tenter de faire carrière dans le théâtre. Ses débuts dans des théâtres poussiéreux en compagnie d’acteurs deux à trois fois plus âgés qu’elle n’est certainement pas ce qu’elle rêvait mais ainsi elle est loin de sa mère et de son père qu’elle méprise. De plus, elle fait la connaissance d’un homme plus âgé qu’elle avec qui elle entretient une relation ambiguë , l’aime -t-elle ou plutôt est-ce l’idée d’être courtisée qu’elle aime ? La fin du roman ne donne pas de réponse. C’est d’ailleurs un personnage que je ne trouve pas sympathique, j’ai préféré ceux de Polly et de Clary. Sans doute parce que ce  qu’elles vivent les oblige à grandir. Pour Clary, c’est la disparition de son père sur les plages de Dunkerque en juin 1940. Pour toute la famille, Rupert est mort mais Clary s’obstine à le considérer vivant, caché quelque part en France, elle va même jusqu’à lui imaginer un destin de résistant auprès du général De Gaulle à qui elle écrit. Courageuse et obstinée Clary qui peut compter sur sa cousine Polly, autre jeune fille éprouvée par les non-dits de la famille, notamment à propos de la santé de sa mère. Celle-ci est malade mais personne dans la famille à commencer par son père Hugh ou sa propre mère ne veut le reconnaître. Comme si en taisant la maladie, on la faisait disparaître. Il y a une conversation très émouvante à ce sujet entre Polly et la vieille préceptrice Miss Milliment.

Et pendant ce temps, pendant que les trois jeunes filles grandissent, la vie à Home Place continue. On sent la guerre et les restrictions aux menus de plus en plus élémentaires qui arrivent sur les tables. On vit les bombardements avec ces avions allemands en colonne dans le ciel, passant au-dessus de la propriété familiale pour aller déverser leurs tonnes de bombes sur Londres. On ressent l’absence et l’attente de jours meilleurs mais qui, au soir du 8 décembre 1941, semblent de plus en plus loin. Je vous recommande vivement cette saga, pour ma part j’attends le mois de mars avec impatience pour aller acheter le troisième tome.

Challenge Pavés 2021

Challenge Séries 2021

Challenge Plumes féminines 2021

Challenge Multi-défis 2021


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire