Communisme, répression, étranger, famille, goulag, secret...
Alors que les
États-Unis sont frappés par la Grande Dépression, Florence Fein, à seulement 24
ans, quitte Brooklyn pour une ville industrielle de l’Oural, dans la toute jeune URSS. Elle n’y trouvera pas ce qu’elle espérait: un idéal d’indépendance et de liberté. Comme
de nombreux Refuzniks, son fils Julian, une fois adulte, émigre aux États-Unis.
Des années plus tard, en apprenant l’ouverture
des archives du KGB, il revient en Russie et découvre
les zones d’ombre de la vie de sa mère.
Commentaire :
Il ne m’a pas
été facile de lire ce roman de près de 600 pages qui parcourt plus de
soixante-dix ans de l’histoire d’une famille piégée en quelque sorte en URSS. L’auteur
a choisi d’alterner les chapitres qui suivent les pérégrinations de Florence
Fein à partir du moment où elle débarque en URSS en 1935 et ceux qui voient son
fils revenir en Russie en 2008 pour un voyage d’affaires. On a deux histoires :
celle de Florence venue en URSS pour retrouver un homme et persuadée que la vie
est meilleure sous le ciel communiste. Et celle de son fils, qui vient pour
négocier des contrats avec des hommes d’affaires russes qui ressemblent plus à
des gangsters d’ailleurs, et éventuellement, obtenir le dossier de sa mère qui
dort dans les archives du KGB. Quelle que
soit l’époque d’ailleurs, on se dit que vivre dans ce pays relève de la
gageure, il ne fait pas bon d’être étranger là-bas, on a l’impression qu’on va
se faire embarquer à tout moment et finir dans une cellule.
J’avoue que j’ai
eu du mal à comprendre et à m’intéresser aux tractations commerciales entre Julian
et les russes, j’ai bien saisi le côté tortueux et illégal de l’affaire mais j’ai
trouvé que cela prenait trop de place dans le roman. J’ai préféré, et de loin,
tous les chapitres consacrés à sa mère qui a eu cette idée folle de quitter les
USA pour l’URSS. Non seulement, elle va de désillusions en désillusions, mais
bientôt elle se retrouve prisonnière de ce pays quand une fonctionnaire zélée,
lui confisque son passeport, pour lui redonner à la place un pauvre papier
stipulant seulement qu’elle est une étrangère. Ce qui la rend suspecte d’autant
plus qu’elle essaie un jour de rentrer dans l’ambassade américaine sans succès
d’ailleurs, car les USA ne veulent plus entendre parler de ces compatriotes
ayant fait de mauvais choix. La Grande Guerre patriotique lui permettra
paradoxalement d’être à l’abri mais, avec la Guerre froide, et la paranoïa
galopante de Staline, elle est arrêtée et envoyée dans le fin fond de la
Sibérie couper des arbres. C’est son fils, qui des années plus tard, comprendra
comment elle a pu sortir vivante de cet enfer.
J’ai eu du mal en tout cas à éprouver de l’empathie pour ce personnage
féminin dur et entêté et dont les actes ne sont pas sans conséquences pour ses
proches. Un roman fleuve que j’ai bien aimé. Mais pas un coup de cœur.
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