samedi 5 octobre 2019

Les Patriotes


Communisme, répression, étranger, famille, goulag, secret...

Alors que les États-Unis sont frappés par la Grande Dépression, Florence Fein, à seulement 24 ans, quitte Brooklyn pour une ville industrielle de lOural, dans la toute jeune URSS. Elle ny trouvera pas ce quelle espérait: un idéal dindépendance et de liberté. Comme de nombreux Refuzniks, son fils Julian, une fois adulte, émigre aux États-Unis. Des années plus tard, en apprenant louverture des archives du KGB, il revient en Russie et découvre les zones dombre de la vie de sa mère.

Commentaire :
Il ne m’a pas été facile de lire ce roman de près de 600 pages qui parcourt plus de soixante-dix ans de l’histoire d’une famille piégée en quelque sorte en URSS. L’auteur a choisi d’alterner les chapitres qui suivent les pérégrinations de Florence Fein à partir du moment où elle débarque en URSS en 1935 et ceux qui voient son fils revenir en Russie en 2008 pour un voyage d’affaires. On a deux histoires : celle de Florence venue en URSS pour retrouver un homme et persuadée que la vie est meilleure sous le ciel communiste. Et celle de son fils, qui vient pour négocier des contrats avec des hommes d’affaires russes qui ressemblent plus à des gangsters d’ailleurs, et éventuellement, obtenir le dossier de sa mère qui dort dans les archives du KGB.  Quelle que soit l’époque d’ailleurs, on se dit que vivre dans ce pays relève de la gageure, il ne fait pas bon d’être étranger là-bas, on a l’impression qu’on va se faire embarquer à tout moment et finir dans une cellule.


J’avoue que j’ai eu du mal à comprendre et à m’intéresser aux tractations commerciales entre Julian et les russes, j’ai bien saisi le côté tortueux et illégal de l’affaire mais j’ai trouvé que cela prenait trop de place dans le roman. J’ai préféré, et de loin, tous les chapitres consacrés à sa mère qui a eu cette idée folle de quitter les USA pour l’URSS. Non seulement, elle va de désillusions en désillusions, mais bientôt elle se retrouve prisonnière de ce pays quand une fonctionnaire zélée, lui confisque son passeport, pour lui redonner à la place un pauvre papier stipulant seulement qu’elle est une étrangère. Ce qui la rend suspecte d’autant plus qu’elle essaie un jour de rentrer dans l’ambassade américaine sans succès d’ailleurs, car les USA ne veulent plus entendre parler de ces compatriotes ayant fait de mauvais choix. La Grande Guerre patriotique lui permettra paradoxalement d’être à l’abri mais, avec la Guerre froide, et la paranoïa galopante de Staline, elle est arrêtée et envoyée dans le fin fond de la Sibérie couper des arbres. C’est son fils, qui des années plus tard, comprendra comment elle a pu sortir vivante de cet enfer.  J’ai eu du mal en tout cas à éprouver de l’empathie pour ce personnage féminin dur et entêté et dont les actes ne sont pas sans conséquences pour ses proches. Un roman fleuve que j’ai bien aimé. Mais pas un coup de cœur.

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