samedi 21 septembre 2019

Patients

Accident, handicap, reconstruction, leçon de vie...

"Patients" est le premier livre de Grand Corps Malade. Avec la plume poétique, drôle et incisive qu’on lui connaît, il livre le récit de son année de convalescence dans un centre de rééducation pour handicapés lourds. Il nous fait entrer dans ce monde méconnu qu'il découvre alors : l'immobilité totale, les soins quotidiens, les médecins et les infirmiers dont on est entièrement dépendant. Des histoires personnelles, émouvantes, parfois drôles, toujours instructives des autres patients qu’il côtoie. Avec ses camarades de chambrée, handicapés tout comme lui, il vit, le temps de cette renaissance en rééducation, des péripéties truculentes et cocasses, entre les rires et les larmes, qu’il nous raconte avec humour et beaucoup de générosité. Patients est une leçon de vie, et d’optimisme, pour chacun d’entre nous.

Commentaire :
J’aime beaucoup Grand Corps Malade, ses textes sont poétiques et abordent des sujets parfois difficiles. J’ai en tête notamment « Sixième sens » qui évoque l’accident qui a changé le cours de sa vie, je l’ai souvent étudié avec des élèves pour la leçon de vie qu’il délivre. J’avais vu qu’il avait écrit « Patients » mais je n’avais pas pris la peine de le lire. Et puis comme je cherche une autobiographie à faire lire à mes élèves, je me souvenu de ce livre et je l’ai lu…

La lecture de « Patients «  m’a beaucoup touchée : pas de surenchère dans le pathos, rien de larmoyant ni de lourd, tout est dans la retenue et la dignité. On connaît l’accident qui a cloué Grand Corps Malade sur un lit et lui a fait vivre des mois de travail pour vaincre son propre corps et recommencer à marcher. Et pourtant il en parle avec tellement de pudeur qu’on a l’impression, mais l’impression seulement, que sa guérison a été facile. Pourtant à travers les pages, on sent la souffrance, la gêne, l’humiliation qu’on peut ressentir à se sentir diminué, à n’être qu’un corps qu’on manipule, qu’on déplace plus ou moins maladroitement (je pense à Christiane l’aide-soignante surnommée « Le sanglier des Ardennes » gentille mais si gauche), à vivre avec ce  corps si familier et étranger en même temps. Après cette lecture, on ne peut que se louer d’être en bonne santé.

Ma lecture m’a donc convaincue de lire ce roman avec mes élèves car au-delà de l’histoire personnelle de Grand Corps Malade, c’est aussi l’occasion de travailler sur la différence, le regard sur les autres, le handicap, etc. Je n’espère qu’une chose, que mon approche sera à la hauteur de ce livre émouvant.

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