jeudi 12 juillet 2018

Les pluies


Les pluies, Vincent Villeminot, Fleurus, 2016

« Kosh songea qu'il n’avait jamais vu les yeux de Lou dans le soleil. C'était parce qu'il pleuvait depuis maintenant quatre mois. Une pluie serrée, violente, une pluie de mousson qui paraissait blanche la nuit dans les phares ou la lumière, et faisait un voile gris sur toutes choses, le jour, à plus de quelques mètres. Le phénomène, inexplicable, échappait à toute logique, à toute prévision, à tout modèle, à toute saison. Il se perpétuait. Partout, les eaux avaient monté, les rivières enflées, on consolidait les digues, on en bâtissait d'autres, plus hautes, mais qui se révélaient de nouveau insuffisantes. Les montagnes ruisselaient. Les fleuves débordaient. Des plaines autrefois agricoles ressemblaient à des marécages (…)Mais Kosh n'avait pas besoin de voir le soleil les éclairer pour savoir que le vert des yeux de Lou était menthe à l’eau. Et qu'ils étaient la plus belle chose qu'il ait jamais vue. Surtout lorsqu'elle souriait. Qu'il la faisait sourire. L'eau monte, les digues sont sur le point de céder, il faut évacuer. Sur le port, les réfugiés se battent pour prendre place dans les derniers bateaux, pris de panique, convaincus qu'il s’agit à du dernier espoir de s'en sortir. C'est une cohue indescriptible et au moment d'embarquer, dans un mouvement de foule, Kosh est arrachéà Lou. Dernier échange de regards.« Survis… » la supplie-t-il. « Survis, et moi, je te retrouverai."

Commentaire:
 J’ai emprunté ce roman au CDI de mon lycée au vu de la couverture que je trouve magnifique et je n’ai pas regretté ce choix. Imaginez qu’il pleuve pendant des jours, des semaines, des mois sans discontinuer. L’eau monte, les terres sont gorgées d’eau et bientôt la menace pèse d’un barrage qui cède. C’est ce qui arrive dans ce roman situé dans un pays imaginaire mais qui pourrait être le nôtre.
 Kosh a 15 ans, c’est un collégien sans histoires amoureux de sa voisine Lou. Leur vie va basculer le jour où ils doivent évacuer le village qui va bientôt être submergé par les eaux. Les parents de Kosh meurent sous ses yeux, ceux de Lou ne sont pas là. Alors Kosh va se charger de son petit frère, de Lou, du frère et de la petite sœur de Lou. Ensemble, ils vont devoir affronter de multiples périls, la violence de la nature mais aussi celle des hommes, surtout quand ils sont confrontés à la disparition d’un monde organisé. C’est le chaos, mais dans ce chaos, une promesse dans le cœur de Kosh, ne jamais perdre Lou.
 C’est donc à la fois, un roman d’aventures et un roman d’apprentissage. Face à la tragédie, au désespoir, ces jeunes ados ne cèdent pas à la panique, ils s’efforcent de trouver un moyen d’échapper à la montée des eaux, à la mort. Et même s’ils sont séparés par la force des choses, ils ne perdent pas espoir de se retrouver. Je donne une mention spéciale au personnage de Kosh que j’ai trouvée particulièrement fort et débrouillard toute en gardant de l’empathie pour les autres. Je vais me dépêcher de lire la suite.

Je mets 5 chats pour la qualité de ce roman jeunesse!

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