La pure vérité, Jodi Picoult, Presses de La Cité, 2001
Dans une
petite communauté amish, en Pennsylvanie, un nouveau-né est découvert sans vie
dans une grange. Une jeune femme est arrêtée malgré ses dénégations. Le destin
l'amène à rencontrer une avocate brillante, au sommet de sa carrière, qui
deviendra son défenseur.
Commentaire:
Eleanor
Hathaway est une avocate redoutable, capable de faire acquitter les pires
individus. Son dernier succès : l’acquittement d’un directeur d’école
pourtant coupable d’attouchements sexuels. Son amant n’y voit là rien d’immoral,
il aimerait même la faire engager dans un grand cabinet. Mais contre toute
attente Eleanor part se ressourcer chez son oncle et sa tante en Pensylvannie.
C’est ainsi, presque malgré elle, qu’elle va prendre la défense d’une jeune
amish, Katie Fisher, accusée d’avoir tué son bébé à la naissance. Cette affaire
va amener cette avocate bardée de certitudes à remettre en cause ses idéaux et
lui permettre de découvrir un mode de vie que peu de gens (comme vous et moi)
connaissent mal ou à travers des clichés.
J’ai beaucoup
aimé ce livre au rythme lent (mais cela ne m’a pas dérangée bien au contraire)
qui pose la question de la vérité. Quelle est la vérité quand on apprend que
Katie Fisher nie d’abord sa grossesse et son accouchement alors que toutes les
preuves physiques le prouvent ? Doit-on la croire quand elle dit qu’elle
ne se souvient de rien ? Puis quand, les souvenirs revenant, elle affirme
qu’elle ne l’a pas tué ? Joue-t-elle un jeu ? Pour répondre à ces
questions, l’auteur s’attarde beaucoup sur le mode de vie amish, sur leurs
conceptions morales, sur la notion de péché, sur l’attitude qu’adoptent les
Simples (c’est ainsi qu’ils s’appellent) pour tous les actes de la vie. La
vérité amish n’est pas celle de la justice, c’est ce que devra admettre
Eleanor.
Le roman est
divisé en trois parties : la découverte du crime avec la mise en
accusation et l’intervention de l’avocate, l’enquête et la recherche des
raisons possibles qui auraient amené le geste de Katie, et le procès proprement
dit. J’ai préféré celle qui oblige Eleanor à se pencher sur sa cliente car elle
se voit contrainte de revoir toutes les ficelles qu’elle utilisait jusque là.
Sa client d’ailleurs, Katie, est un personnage complexe qui peu à peu nous
émeut, nous trouble. On aimerait haïr Katie pour ce qu’elle a fait mais quand
on voit comment la Communauté Amish agit avec elle, de quel droit
pourrions-nous continuer à la rejeter ?
C’est le
deuxième roman de Jodi Picoult que je lis et je l’apprécie de plus en plus.
Je mets cinq chats!
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