jeudi 19 juillet 2018

La pure vérité


La pure vérité, Jodi Picoult, Presses de La Cité, 2001

Dans une petite communauté amish, en Pennsylvanie, un nouveau-né est découvert sans vie dans une grange. Une jeune femme est arrêtée malgré ses dénégations. Le destin l'amène à rencontrer une avocate brillante, au sommet de sa carrière, qui deviendra son défenseur.

Commentaire:

Eleanor Hathaway est une avocate redoutable, capable de faire acquitter les pires individus. Son dernier succès : l’acquittement d’un directeur d’école pourtant coupable d’attouchements sexuels. Son amant n’y voit là rien d’immoral, il aimerait même la faire engager dans un grand cabinet. Mais contre toute attente Eleanor part se ressourcer chez son oncle et sa tante en Pensylvannie. C’est ainsi, presque malgré elle, qu’elle va prendre la défense d’une jeune amish, Katie Fisher, accusée d’avoir tué son bébé à la naissance. Cette affaire va amener cette avocate bardée de certitudes à remettre en cause ses idéaux et lui permettre de découvrir un mode de vie que peu de gens (comme vous et moi) connaissent mal ou à travers des clichés.


J’ai beaucoup aimé ce livre au rythme lent (mais cela ne m’a pas dérangée bien au contraire) qui pose la question de la vérité. Quelle est la vérité quand on apprend que Katie Fisher nie d’abord sa grossesse et son accouchement alors que toutes les preuves physiques le prouvent ? Doit-on la croire quand elle dit qu’elle ne se souvient de rien ? Puis quand, les souvenirs revenant, elle affirme qu’elle ne l’a pas tué ? Joue-t-elle un jeu ? Pour répondre à ces questions, l’auteur s’attarde beaucoup sur le mode de vie amish, sur leurs conceptions morales, sur la notion de péché, sur l’attitude qu’adoptent les Simples (c’est ainsi qu’ils s’appellent) pour tous les actes de la vie. La vérité amish n’est pas celle de la justice, c’est ce que devra admettre Eleanor.

Le roman est divisé en trois parties : la découverte du crime avec la mise en accusation et l’intervention de l’avocate, l’enquête et la recherche des raisons possibles qui auraient amené le geste de Katie, et le procès proprement dit. J’ai préféré celle qui oblige Eleanor à se pencher sur sa cliente car elle se voit contrainte de revoir toutes les ficelles qu’elle utilisait jusque là. Sa client d’ailleurs, Katie, est un personnage complexe qui peu à peu nous émeut, nous trouble. On aimerait haïr Katie pour ce qu’elle a fait mais quand on voit comment la Communauté Amish agit avec elle, de quel droit pourrions-nous continuer à la rejeter ?

C’est le deuxième roman de Jodi Picoult que je lis et je l’apprécie de plus en plus.

Je mets cinq chats!

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