L'orphelin des Docks, Cay Rademacher, Le Masque, 2018
Hambourg,
1947, l'été est écrasant de chaleur. L'inspecteur principal de la police
allemande, Frank Stave, vivote dans une ville faite de privations et de
rationnements. Il continue d'attendre des nouvelles de son fils disparu après
la guerre dans la débâcle du front de l'Est mais commence à perdre espoir.
Dans un
entrepôt en ruine, à deux pas du port désormais vide, le corps d'un enfant
assassiné est découvert étalé sur une bombe qui n'a jamais explosé. La scène
est macabre et le crime odieux. L'enquête va conduire l'inspecteur sur les
traces des enfants-loup, ces orphelins de guerre qui vivent à l'écart de la
société, sauf lorsque la faim les pousse au trafic ou à la prostitution.
Avec l'aide
de son ami MacDonald, lieutenant anglais dans la police d'occupation, Frank
Stave va mener l'enquête en se risquant dans une ville détruite où la loi est
suspendue et la morale perdue.
Commentaire:
C’est la
deuxième enquête de l’inspecteur Frank Stave et elle se déroule durant un été
très chaud (la première se déroulait en hiver, par un froid terrible) à
Hambourg en 1947. La ville est toujours occupée par les Anglais, les habitants
toujours en quête de nourriture ou de n’importe quel objet qui pourrait leur
permettre d’améliorer leur ordinaire. Les relations entre les grands vainqueurs
commencent à se tendre. Voilà pour le contexte toujours aussi intéressant,
c’est ce que j’ai préféré dans ce roman.
L’enquête tourne autour de la mort
d’un enfant et va amener l’inspecteur à enquêter sur ces enfants qui rôdent
dans Hambourg, orphelins de guerre dont les parents sont morts dans les
bombardement ou pendant leur fuite de la Prusse orientale durant l’hiver 44/45,
enfants dont personne ne veut car les adultes ont déjà du mal à s’occuper
d’eux-mêmes.
Je dois dire que la résolution du meurtre est poussive et un peu
décevante. Comme le gamin assassiné faisait du trafic, je m’attendais à un
meurtrier plus machiavélique agissant pour des raisons plus sombres que ce que
l’on apprend dans les dernières pages. Mais même si l’intrigue policière est
faiblarde, je trouve cette série intéressante car elle s’intéresse aux années
qui ont suivi la Seconde guerre mondiale dans un pays en ruines, morcelé entre
les quatre vainqueurs et préfigurant la Guerre froide. Dans ce contexte
trouble, qui pourrait pleurer sur le cadavre d’un enfant ? Stave, ce
policier profondément humain.
Pour lui, je mets trois chats et demi.
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