La mort s'invite à l'ombre du Plomb du Cantal. Depuis le
suicide de son père, le député du Cantal Edouard Cantelauze, Juliette, jeune
antiquaire, vit avec sa soeur et son frère adolescents dans la maison familiale
de Belinay auprès de sa grand-mère, Cornelia. Cinq ans ont passé mais les
blessures restent vives. La mère de Juliette est partie vivre à Paris avec
l'aînée des enfants, Sonia, qui ne pardonne pas à son père de s'être empoisonné
le jour même de la réception donnée pour ses vingt ans. Faute d'une lettre
d'explication, tout le monde est persuadé qu'Edouard Cantelauze cachait une
profonde dépression. Lorsque Juliette découvre une lettre qui remet tout en cause...
Pour en avoir le coeur net, la jeune fille s'emploie alors à réunir toutes les
personnes présentes le jour du drame. Lors du réveillon de Noël, tandis que les
éléments se déchaînent coupant Belinay du reste du monde, les passions les plus
enfouies et les plus criminelles vont se dévoiler...
J’ai été attirée par le résumé de ce livre pour deux
raisons : j’aime les secrets de famille et l’action se passe en Auvergne.
Un policier terroir, me suis-je, cela va me changer de tous les romans nordiques
ou américains. J’avoue que si j’ai bien aimé le paysage dans lequel se passe
cette intrigue, un paysage rustre et encore sauvage, j’ai trouvé que l’histoire
peinait à démarrer. Tout part d’une lettre d’Edouard Cantelauze retrouvée par
sa fille Juliette, trois ans après son suicide. A la lecture de la déclaration
d’amour à une autre femme que la sienne, Juliette se persuade avec sa
grand-mère que son père a été assassiné forcément par un membre de la famille
ou par un des invités présents le jour du décès. Comme Noël approche, la
grand-mère, matriarche autoritaire, décide de rassembler sous son toit tous
ceux qui étaient là le jour du drame. J’ai cru ainsi que nous aurions un
huis-clos : une quinzaine de personnes coincées dans une maison alors que,
dehors, la neige et le vent empêchant la moindre sortie avec une ambiance
Agatha Christie. Un dix petits nègres français, en quelque sorte. Mais en fait,
pas du tout, l’auteur met du temps avant d’arriver à cette fameuse fête, puis
quand la grand-mère fait son annonce tonitruante, celle-ci fait un flop à cause
d’une coupure de courant et du départ précipité de quelques convives qui
habitent non loin de la maison des Cantelauze. Le lecteur se retrouve frustré
et se demande où est Hercule Poirot !
De même, j’ai trouvé que la résolution de cette affaire était rapide et
un peu trop invraisemblable. Reste un beau roman de caractère : Sylvie
Baron décrit avec art une famille dysfonctionnelle, une grand-mère autoritaire,
une mère incapable d’aimer, une fille aînée bien trop envahissante et sûre de
son charme, une Juliette bien trop effacée, la dernière des filles en pleine
souffrance adolescente et un frère perdu dans son univers de jeux vidéos.
L’adage « on choisit ses amis mais pas sa famille » s’avère une fois
de plus vrai.
Je remercie les éditions Calmann-Lévy et Netgalley de
m’avoir permis de découvrir ce roman.
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