Suicide, enquête, secret, famille...
Ludlow, bucolique bourgade du Shropshire, tombe dans
l'effroi lorsque le très apprécié diacre
Ian Druitt est accusé de pédophilie. Placé en garde à vue, le suspect
est retrouvé mort, pendu. La commissaire Isabelle Ardery, qui a été dépêchée
sur les lieux depuis Londres et qui se débat
avec ses problèmes d'alcool, a bien envie de classer l'affaire en suicide.
Mais c'est sans compter la sagacité du sergent Barbara Havers. Coachée à
distance par l'inspecteur Thomas Lynley, la Londonienne gaffeuse et accro à la
nicotine flaire le pot aux roses : et s'il ne s'agissait pas d'un suicide ?
N'en déplaise à Isabelle Ardery, Lynley et Havers vont reformer leur duo de
choc pour observer de plus près la vie de cette petite ville qui semblait si
paisible. Car, derrière leurs allures de gentils retraités ou d'étudiants
fêtards, les habitants de Ludlow ont tous quelque chose à cacher...
Commentaire:
Elizabeth George fait partie du mon Panthéon personnel et je
ne rate aucun de ses romans. Pour deux raisons, d’abord pour Thomas Linley la
quintessence de l’inspecteur à mes yeux, et ensuite pour la qualité de ses
intrigues. Je ne lui reproche qu’une chose, c’est d’avoir fait disparaître de
la manière la plus horrible la personne qui comptait le plus pour Thomas Linley
(voir « Sans l’ombre d’un témoin ») et de nous avoir privés de sa
présence dans les tomes précédents. Oh ! Il était bien là mais je trouvais
qu’il s’apparentait plus à une ombre, un fantôme du personnage qu’il avait été.
Mais là, enfin, il est de retour notre Linley si impeccable, si charmant, si
désuet parfois mais si humain. Et pourtant dans les premiers chapitres, j’ai
cru qu’on allait une fois de plus ne l’apercevoir qu’en arrière-plan.
Car, au début du roman, c’est le couple (si on peut dire)
Barbara Havers/Isabelle Ardery qui est envoyé à Ludlow, charmante bourgade au
premier abord, pour vérifier que le diacre Ian Druit s’est bien suicidé après
son arrestation. Pour Isabelle Ardery, plus préoccupée par son addiction à l’alcool
que par cette affaire regrettable, le suicide ne fait pas de doute. Mais l’opiniâtre
Barbara flaire autre chose et elle met le doigt sur une incohérence. Et comme
elle est soutenue par Linley, les voilà tous les deux renvoyés à Ludlow pour
confirmer ou infirmer les soupçons de Barbara. Et c’est à partir de ce moment-là
que l’intrigue devient plus complexe, plus vénéneuse et que tout l’art d’Elizabeth
George se déploie.
En effet celle-ci excelle dans les ambiances provinciales
feutrées, les atmosphères familiales
délétères : ses personnages sont rarement heureux, ils cachent souvent
bien des secrets. Tout se fissure quand ils sont confrontés à des vérités qui
les dérangent. C’est ce qui arrive une fois encore dans cette enquête. Et ceux
ou celles qui se retrouvent sous les yeux inquisiteurs de Havers/Linley
comprennent vite que leurs mensonges ne les sauveront pas.
Le rythme du roman est lent, c’est vrai, mais cela ne m’a
pas dérangée. Au contraire, j’ai apprécié la lenteur de l’enquête car elle m’a
permis de retrouver la relation qui existe entre Barbara Havers et Thomas
Linley, j’ai retrouvé leur complicité, le flegme de Linley et les initiatives
de Barbara (pas toujours appréciées de ses chefs), leur flair et leur
professionnalisme qui leur permettent une fois de plus de résoudre la mort d’un
simple diacre. C’est donc un roman à consommer sans modération !
Je remercie Babélio et les Editions Presses de La Cité de m'avoir permis de lire ce roman lors d'une opération Masse Critique!
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