mardi 21 avril 2020

Jubilee


Esclavage, Guerre de Sécession, abolition, reconstruction, racisme...

Considéré comme l'Autant en emporte le vent des Noirs américains, cette vaste épopée raconte l'histoire de Vyry, l'arrière-grand-mère de Margaret Walker: esclave, fille d'esclave et d'un maître blanc, son destin se confond avec la longue marche vers la liberté. Partagée entre son amour de jeunesse et son époux, passionnément dévouée à ses enfants, Vyry incarne la promesse d'un monde nouveau.


Commentaire:

J’ai ce roman depuis des années dans ma bibliothèque (depuis 1989 pour être exacte !) et je n’avais encore jamais pris le temps de le lire. Or, après la relecture du roman de Kathryn Stockett « La couleur des sentiments », je cherchais une lecture similaire. Et puis en regardant les lectures de mes ami(e)s babéliotes, j’ai lu le commentaire enthousiaste d’Annette55 sur ce roman (merci à elle !). Et je suis allée, derechef, le dénicher dans ma bibliothèque pour le lire et, même, le dévorer.


La quatrième de couverture le présente comme le « Autant en emporte le vent » noir. Pour avoir lu Margaret Mitchell, effectivement on trouve des ressemblances puisque sont évoquées les années de la Guerre de Sécession et celles de la reconstruction. Mais les ressemblances s’arrêtent là car « Jubilee » c’est d’abord et surtout la vie de Viry, fille d’une esclave et d’un maître blanc, qui nous est racontée. Le fait qu’elle soit née blanche et qu’elle ressemble comme deux gouttes d’eau à l’autre fille de John Sutton, ne change rien à sa condition : esclave, elle est, esclave,  elle le demeurera. Cette leçon lui est durement apprise, et pendant des années, Viry ne croit pas à la liberté dont on lui parle. Sa rencontre avec Randall Ware, homme noir libre qui lui promet mariage et liberté, ne changera rien à sa situation. Lui-même en danger, il la quitte, la laissant sur la propriété des Sutton. Alors certes, la guerre de Sécession va changer la donne et apporter cette liberté tant attendue mais la paix n’apportera pas le bonheur tant espéré. Margaret Walker a très bien décrit ces années difficiles d’après-guerre qui montre des sudistes vaincus,  amers et violents, considérant toujours que les noirs sont des êtres inférieurs, regrettant que l’esclavage ait été aboli. Viry et son deuxième mari en font l’amère expérience, eux qui errent à travers l’Alabama, à la recherche d’un endroit où ils pourraient s’installer sans être en butte à la violence du KKK. Ce qui ressort de cette lecture c’est le portrait de Viry, une femme de caractère, pleine d’empathie pour les autres qui, jamais ne cède à la haine, jamais  ne ploie face à l’adversité, qui, toujours, lutte pour des lendemains meilleurs. 

Challenge Babelio Plumes féminines 2020

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