dimanche 4 novembre 2018

Les Brestois dans la guerre


Seconde guerre mondiale, siège, destructions, courage...

Un témoignage inédit des bombardements et des destructions qui ont eu lieu à Brest durant la Seconde Guerre mondiale.
Dans ce livre d'histoire d'investigation, Olivier Polard retrace la vie des Brestois durant la Seconde Guerre mondiale. Des années 30 à la libération de Brest par les Américains en 1944, en passant par la période d'occupation et les destructions subies par la ville, le propos est précis, illustré et accompagné du journal inédit d'un Brestois. Une vie faite de privations et de dangers s'organise dans une ville en destruction.


Commentaire:

J’ai découvert ce livre en me rendant à Brest cette semaine pour un court séjour que j’ai beaucoup apprécié. C’est en flânant dans une superbe librairie (du même nom que les éditions d’ailleurs) que je suis tombée sur cet ouvrage, la couverture m’a happée et je n’ai eu de cesse de l’acheter et de le lire immédiatement. J’ai beaucoup aimé notamment parce que j’ai appris des informations nouvelles sur un sujet dont je ne me lasse pas, à savoir la période de l’Occupation en France. Olivier Polard évoque la vie des Brestois durant cette période avec beaucoup de précisions, insistant particulièrement sur le fait que les Allemands ont fait du port, un lieu privilégié pour réparer leurs sous-marins, attirant du même coup la fureur des bombardements alliés. La ville a subi des destructions importantes mais c’est à partir de juillet 44 qu’elle va connaître l’enfer –le mot est encore trop faible ! Patton avait parié qu’il prendrait la ville au mois d’août… Elle fut « libérée » le 18 septembre si on peut parler de libération quand il ne reste plus rien, juste des murs noircis. 

C’est d’ailleurs à ce moment-là de l’ouvrage qu’Olivier Polard insère le témoignage d’un brestois Stéphane Massé, agent de liaison pour la Résistance et qui est resté à Brest avec son épouse alors que la plupart des habitants avaient été sommés de s’en aller. Le journal de ce monsieur est tout simplement hallucinant ! Entre le 7 août, date de l’Etat de siège décidé par les Allemands et le 18 septembre, il a été témoin de la destruction systématique de Brest. Ce ne sont pas seulement les bombardements alliés qui en sont responsables, des soldats allemands aussi, notamment des parachutistes, ont mis le feu jour après jour aux immeubles comme s’ils prenaient plaisir à voir partir en fumée l’un des plus importants ports de guerre français. Jour après jour, Stéphane Massé a assisté à l’effondrement de sa ville, évoquant au fil de ses pages le destin de compatriotes tués dans des bombardements ou encore la tragédie qui frappa l’abri Sadi-Carnot. Quand on lit ces pages, on se demande par quel miracle, il a pu sortir vivant de ce siège et on peut que pleurer comme Jacques Prévert sur le sort de cette ville. Les nombreuses photos prises après la reddition des Allemands nous permettent de voir l’anéantissement de cette ville. Elles laissent une impression de gâchis et d’amertume.  

 Olivier Polard reprend ensuite la parole pour évoquer Brest après la guerre, il a fallu 25 ans pour « gommer les plaies béantes que la guerre a laissées dans son sillage »… Un ouvrage remarquable à lire absolument.

Je lui mets 5 chats!

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