Seconde guerre mondiale, siège, destructions, courage...
Un témoignage inédit des bombardements et des destructions
qui ont eu lieu à Brest durant la Seconde Guerre mondiale.
Dans ce livre d'histoire d'investigation, Olivier Polard
retrace la vie des Brestois durant la Seconde Guerre mondiale. Des années 30 à
la libération de Brest par les Américains en 1944, en passant par la période
d'occupation et les destructions subies par la ville, le propos est précis,
illustré et accompagné du journal inédit d'un Brestois. Une vie faite de
privations et de dangers s'organise dans une ville en destruction.
Commentaire:
J’ai découvert ce livre en me rendant à Brest cette semaine
pour un court séjour que j’ai beaucoup apprécié. C’est en flânant dans une
superbe librairie (du même nom que les éditions d’ailleurs) que je suis tombée
sur cet ouvrage, la couverture m’a happée et je n’ai eu de cesse de l’acheter et
de le lire immédiatement. J’ai beaucoup aimé notamment parce que j’ai appris
des informations nouvelles sur un sujet dont je ne me lasse pas, à savoir la
période de l’Occupation en France. Olivier Polard évoque la vie des Brestois
durant cette période avec beaucoup de précisions, insistant particulièrement
sur le fait que les Allemands ont fait du port, un lieu privilégié pour réparer
leurs sous-marins, attirant du même coup la fureur des bombardements alliés. La
ville a subi des destructions importantes mais c’est à partir de juillet 44 qu’elle
va connaître l’enfer –le mot est encore trop faible ! Patton avait parié
qu’il prendrait la ville au mois d’août… Elle fut « libérée » le 18
septembre si on peut parler de libération quand il ne reste plus rien, juste
des murs noircis.
C’est d’ailleurs à ce moment-là de l’ouvrage qu’Olivier
Polard insère le témoignage d’un brestois Stéphane Massé, agent de liaison pour
la Résistance et qui est resté à Brest avec son épouse alors que la plupart des
habitants avaient été sommés de s’en aller. Le journal de ce monsieur est tout
simplement hallucinant ! Entre le 7 août, date de l’Etat de siège décidé
par les Allemands et le 18 septembre, il a été témoin de la destruction
systématique de Brest. Ce ne sont pas seulement les bombardements alliés qui en
sont responsables, des soldats allemands aussi, notamment des parachutistes,
ont mis le feu jour après jour aux immeubles comme s’ils prenaient plaisir à
voir partir en fumée l’un des plus importants ports de guerre français. Jour
après jour, Stéphane Massé a assisté à l’effondrement de sa ville, évoquant au
fil de ses pages le destin de compatriotes tués dans des bombardements ou
encore la tragédie qui frappa l’abri Sadi-Carnot. Quand on lit ces pages, on se
demande par quel miracle, il a pu sortir vivant de ce siège et on peut que
pleurer comme Jacques Prévert sur le sort de cette ville. Les nombreuses photos
prises après la reddition des Allemands nous permettent de voir l’anéantissement
de cette ville. Elles laissent une impression de gâchis et d’amertume.
Olivier
Polard reprend ensuite la parole pour évoquer Brest après la guerre, il a fallu
25 ans pour « gommer les plaies béantes que la guerre a laissées dans son
sillage »… Un ouvrage remarquable à lire absolument.
Je lui mets 5 chats!
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