Meurtre, racisme, immigration...
À Peterborough,
deux hommes d’origine étrangère ont été sauvagement assassinés dans la rue à
quelques semaines d’intervalle. Les caméras de surveillance montrent leur
agresseur masqué exécutant le salut nazi après les avoir tués à coup de pied.
L’inspecteur Zigic et sa partenaire, le sergent Ferreira de la section des
crimes de haine mènent l’enquête lorsque survient un autre drame : trois
travailleurs immigrés sont renversés devant un arrêt de bus par une voiture.
Les deux policiers vont se confronter aux pressions de leur hiérarchie. Il ne
faudrait pas que la piste raciste, peut-être commune aux deux affaires,
s’ébruite auprès des médias, au risque de réveiller des tensions déjà
explosives dans la ville.
Un autre personnage s’inquiète de cette publicité malvenue, c’est Richard Shotton, député local d’extrême droite qui entend bien se faire réélire dans cette région où il est particulièrement rentable de surfer sur la frustration engendrée par la présence d’immigrés tout en se défendant d’être raciste. Ferreira a-t-elle raison de penser que son parti garde des liens souterrains avec la mouvance néonazie, au cœur de l’enquête ?
Un autre personnage s’inquiète de cette publicité malvenue, c’est Richard Shotton, député local d’extrême droite qui entend bien se faire réélire dans cette région où il est particulièrement rentable de surfer sur la frustration engendrée par la présence d’immigrés tout en se défendant d’être raciste. Ferreira a-t-elle raison de penser que son parti garde des liens souterrains avec la mouvance néonazie, au cœur de l’enquête ?
Commentaire:
« Haine pour
haine » est le deuxième roman d’Eva Dolan traduit en français et mettant
en scène une petite brigade de crimes de haine dans la ville anglaise de
Peterborough. J’ai lu le premier tome « Les
chemins de la haine » l’année
dernière quand j’étais jurée pour le Grand Prix des Lectrices de Elle. Et j’avais
beaucoup aimé ce roman policier plus sociologique que noir. Car, au-delà de l’enquête
policière, Eva Dolan s’intéressait aux problèmes de l’immigration, de la
difficile intégration pour ne pas dire acceptation de ces migrants venus d’Europe
ou du monde qui peinent à trouver leur place dans une société en proie à des
difficultés économiques.
On retrouve le même arrière-plan socio-économique avec une
histoire tout aussi macabre que la précédente. La brigade doit mener de front
deux enquêtes qui, au départ, ne semblent pas liées : une voiture renverse
trois personnes devant un arrêt de bus, le chauffard s’est enfui.
Particularité, ce sont des travailleurs immigrés qui ont été renversés. Est-ce
un crime raciste ? La brigade peine à trouver un coupable et a d’autant
mal à faire son travail qu’elle doit aussi
résoudre trois meurtres d’immigrés, tabassés à mort par un individu qui s’est
débrouillé pour faire un salut nazi devant une caméra de surveillance comme
pour les narguer. Ces crimes racistes n’arrangent pas les affaires d’un député
local d’extrême-droite qui s’inquiète, c’est un comble, des conséquences qu’ils
pourraient avoir sur les prochaines élections. On voit là le cynisme d’un
individu qui fait campagne contre l’immigration et tient des propos nauséabonds
mais qui ne veut pas être débordé par des groupuscules néo-nazis jugés trop
remuants. Zigic qui mène la brigade n’a pas beaucoup de temps pour résoudre ces
meurtres qui pourraient déboucher sur des émeutes et des règlements de compte
entre les différentes communautés de Peterborough.
J’ai beaucoup aimé ce roman et le climat dans lequel
évoluent les deux personnages principaux, il montre le danger de tous ces
replis communautaristes qui, si on ne fait rien, pourraient faire émerger les
pires pouvoirs extrémistes. A lire donc !
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