jeudi 3 janvier 2019

Un secret

Secret, famille, tragédie, Seconde guerre mondiale

Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents. Le narrateur de ce livre, lui, s'est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas... Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu'il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l'Holocauste, et des millions de disparus sur qui s'est abattue une chape de silence.

Commentaire:

Je connaissais cette histoire parce que j'avais vu le film il y a quelques années et qu'il m'avait marquée par la tragédie qui marque le destin de la famille Grinberg (avant changement de nom). Si j'ai décidé de le lire, c'est d'abord pour répondre au Challenge Multi-défis 2019. le livre de Philippe Grimbert fait partie de la liste des Goncourt Lycéens. J'ai remarqué que les prix décernés par les lycéens étaient souvent très bons et qu'ils n'hésitaient pas à sélectionner des romans qui s'inscrivent dans l'Histoire collective et qui racontent des épisodes tragiques. « Un secret » évoque à la fois l'extermination des Juifs et l'histoire plus personnelle des parents de Philippe Grimbert. Celui-ci a grandi dans l'ombre d'un frère qu'il s'était imaginé sans savoir en réalité qu'il avait réellement existé. Ce frère trop tôt disparu a été effacé de la mémoire familiale car les circonstances de sa mort étaient trop terribles et trop douloureuses pour les parents de l'écrivain. Car derrière sa mort, c'est aussi l'évocation d'une trahison conjugale, d'un adultère qui ne dit pas son nom. le roman est court mais intense partagé en deux partie : la vie avec ce frère imaginaire ; la vie de ses parents et de ce frère, victime de la barbarie mais aussi de la douleur d'une mère. Philippe Grimbert ne juge pas, il revient sur ces faits presque cliniquement, ce n'est que dans la dernière page, quand il évoque son passage au Mémorial de la Shoah pour mettre un visage sur le nom d'un enfant assassiné, que l'émotion surgit et vous prend à la gorge. Un roman à lire !

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