mercredi 8 mai 2019

Les filles d'Ennismore

Amitié, différences sociales, amour, insurrection

Irlande, début du XXe siècle. À huit ans, Rosie croise le chemin de Victoria, la jeune héritière du domaine d'Ennismore. Celle-ci s'ennuie et voit en la fille d’un métayer, l'amie dont elle rêve tant. Au grand dam de sa mère, elle arrive à convaincre son père de partager ses heures de leçon avec Rosie. Au fil des années, leur amitié grandit. Mais à 17 ans, Victoria quitte Ennismore pour Dublin afin de faire son entrée dans le monde, laissant Rosie déchirée entre les aspirations de ces années d'éducation aristocrate et sa modeste position. Elle est bientôt contrainte d'accepter un poste de domestique au domaine. Servir une famille qu'elle a côtoyée pendant dix ans est d'autant plus douloureux que Rosie est amoureuse depuis toujours du frère de Victoria, Valentin.

Alors que l’Irlande s’embrase, le destin de Rosie et Victoria emprunte le chemin de la révolte.

Commentaire:
Ce roman fait penser au premier abord à la série Downton Abbey puisqu’il raconte aussi bien l’histoire de la famille Ennis, propriétaires du domaine d’Ennismore que celle de leurs domestiques. Victoria Ennis a 7 ans quand elle convainc son père de lui accorder  la possibilité de prendre comme amie et compagne d’études Rosie, la sœur de Bridie domestique dans la maison. Cette décision va surtout peser sur le destin de Rosie car cela va la mettre dans une position inconfortable, éduquée comme une lady mais condamnée, plus tard à devoir récurer les marches de la demeure. De plus, Rosie est amoureuse de Valentin mais c’est un amour impossible. Elle choisit alors de quitter Ennismore pour se rendre à Dublin où l’attendent d’autres désillusions et infortunes. Victoria, de son côté, ne se satisfait pas de la vie qu’on lui fait mener, pire, elle la remet en question en s’affichant avec un domestique. Pour éviter le scandale, elle part s’installer chez sa tante à Dublin et se fait engager comme infirmière dans le cabinet d’un médecin. Alors que les deux jeunes femmes vivent dans la même ville sans se côtoyer, l’insurrection irlandaise éclate.


Ce n’est pas que je n’ai pas aimé, j’ai trouvé le roman intéressant par bien des aspects, notamment la description des rapports sociaux entre les domestiques et les maîtres, la vie miséreuse menée à Dublin par Rosie, le récit des événements de Pâques 1916 –Les Pâques sanglantes- où certains Irlandais tentèrent d’instaurer une République d’Irlande. Mais j’ai trouvé que l’intrigue allait trop vite : les événements défilent et on n’a pas le temps d’en savoir plus. J’aurais aimé par exemple que l’auteur développe le moment de l’insurrection, qu’on en sache un peu plus sur cette période historique.  Il en est de même avec les personnages qui ne sont pas assez fouillés, du coup je n’ai pas réussi à m’attacher à l’un d’entre eux. J’ai trouvé Rosie pénible par moments, son refus d’adresser la parole à Victoria m’a agacée. J’ai eu un peu de mal à croire à la reconversion soudaine de Victoria qui passe de la jeune fille gâtée à l’infirmière exemplaire qui décide de travailler dans un hôpital pour pauvres. Quant à Valentin, quel personnage falot… C’est dommage car l’époque et le contexte me plaisaient. Une lecture donc agréable à défaut d’être passionnante.


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