vendredi 22 mai 2020

Des gens d'importance


Meurtre, vengeance, misère sociale, anarchisme...


New York, 1910. Jane Prescott, femme de chambre, jouit d'une réputation exemplaire, et d'un esprit affuté qui lui permet de voir bien au-delà du mode de vie mondain et fastueux des riches parvenus chez qui elle sert. Jane est ainsi la première à comprendre ce que les fiançailles de sa jeune maîtresse avec le très en vue Norrie Newsome, déjà promis à une autre, ont de scandaleux. Et quand ce dernier est retrouvé mort, elle est aussi la mieux placée pour trouver qui avait intérêt à le voir disparaître. Dans un contexte social incandescent, le coupable est à chercher aussi bien dans les milieux anarchistes que les demeures bourgeoises. Car Jane sait que, autant dans la bonne société que dans les entrailles abandonnées de la ville, la haine et la violence couvent sous la surface, et peuvent éclater à tout moment...

Commentaire :

J’aime beaucoup les romans policiers qui se déroulent dans des milieux sociaux favorisés, à une époque où la police a du mal à se faire respecter ou à être considérée comme un organe de justice indépendant. Je pense aux romans d’Anne Perry (la série des époux Pitt ), d’Ann Granger (la série des époux Ross !) et voilà que je découvre Mariah Fredericks avec cette série où une femme de chambre nommée Jane Prescott mène des enquêtes.

Dans ce premier opus, on fait connaissance avec Jane qui est au service de la famille richissime Bentley. Elle travaille pour Charlotte, la cadette, mais s’occupe aussi de l’aînée Louise, plus terne et plus timide. Le soir où les fiançailles de Charlotte doivent être annoncées, Jane retrouve le corps de Norrie Newsome –le fiancé- dans la bibliothèque, le visage mutilé. Qui a pu assassiner ce jeune homme ? Tout le monde est persuadé que c’est une vengeance de la part d’anarchistes, décidés à faire payer au père la mort d’une centaine de mineurs, abandonnés à leur sort pour des raisons économiques. Et la police de mettre la main sur un étranger, parlant à peine l’anglais mais anarchiste. Jane n’y croit pas  et continue à chercher la vérité en compagnie d’un journaliste.

Si l’enquête en elle-même ne m’a pas passionnée, j’ai bien aimé en revanche la vie de Jane, le regard porté sur les milieux sociaux plus modestes, sur ces domestiques travaillant dans l’ombre, au courant des mille secrets de leurs patron (nes), sur ces ouvrières du textile enfermées dans des ateliers surpeuplés à la merci d’un accident ou d’un incendie (lire les dernières pages du roman), sur ces petites gens que les nantis ignorent et considèrent comme des moins que rien. Ce sont ces aspects du roman qui en font le charme.

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